Les étudiants de l'école préparatoire sciences et techniques d'Alger domiciliés au lycée émir-Abdelkader de Bab El-Oued ne savent plus à quel saint se vouer. En grève depuis plus de deux mois, ces étudiants qui s'inquiètent de leur avenir alors qu'ils ont décroché leur baccalauréat avec une moyenne qui dépasse les 15/20, se sont tournés vers l'aide de leurs parents. Ces derniers, se sont déplacés hier au lycée émir-Abdelkader pour afficher leur soutien à leurs enfants et tenter de débattre de la situation avec le directeur de l'école et entre parents en vue de dégager une action commune à même de mettre fin au calvaire de leur progéniture. En recevant les parents, le directeur de l'école leur a affirmé que les conditions pédagogiques existent contrairement à ce que disent les grévistes. Les élèves de cette école préparatoire, censée former les meilleurs bacheliers pour l'accès, via un concours, à des études au sein des plus prestigieuses écoles supérieures, sont désorientés. Le spectre de l'année blanche les hante déjà. “Nous allons vers l'année blanche sans que personne ne se soucie de nous. Si ça ne s'arrange pas, l'année prochaine je peux vous assurer que 80% des étudiants changeront de filière et iront ailleurs ou bien à l'étranger. On aura perdu une année de notre vie”, regrette Narimane, une déléguée des étudiants. Et d'ajouter : “Le pire est que les responsables ne se rendent pas compte de ce qui se passe dans la tête d'un étudiant qui vient d'avoir son bac avec mention et face à tous ces problèmes, se retrouve dans l'obligation de chercher par lui-même des solutions.” Des solutions qui sont assez souvent rejetées par la tutelle. Il faut rappeler que le conseil des enseignants de l'école polytechnique s'est proposé “de sauver l'avenir de ses brillants élèves”, en se disant prêt à se mobiliser, en les accueillant dans les plus brefs délais avant que leur avenir soit définitivement compromis. “Mais aucune suite n'a été donnée à cette initiative”. Pis, à en croire les délégués des étudiants qui se sont réunis récemment avec le directeur de l'école et l'inspecteur il y a une semaine. Un responsable au niveau de la tutelle s'est dit “étonné de voir tant de conscience de la part des enseignants de cette école qui ne se sont rendu compte que maintenant des conditions d'enseignement de ces élèves” avant de soutenir que “ses enseignants sont minoritaires et, leur proposition n'a été formulée par aucun écrit signé”.