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“La presse est à cheval sur l'honneur et la forfaiture”
Mohamed Benchicou à liberté
Publié dans Liberté le 03 - 05 - 2011

Il est sans doute l'un des plus talentueux journalistes de sa génération. Avec un sens de la formule dont lui seul connaît le secret, Mohamed Benchicou, quelque peu effacé ces dernières années après sa sortie de prison, mais toujours présent dans son Matin, dans sa version électronique, avec aussi quelques apparitions dans le Soir d'Algérie apporte à la faveur d'une sollicitation de Liberté son regard sur la situation de la presse aujourd'hui, à la lumière d'un contexte complexe, en pleine mutation. Demeuré fidèle à une certaine idée de la presse dont il ne se lasse pas de dénoncer les travers et d'en louer les sacrifices, il évalue l'état de notre presse aujourd'hui face à l'émergence de nouveaux médias, et les défis auxquels elle est confrontée. “En 2011, elle reste à cheval sur l'honneur et la forfaiture. Avec le boom des réseaux et médias sociaux (facebook, Twitter), l'émergence des nouveaux sites d'information, les mouvements de protestation initiés dans les médias publics (radio, ENTV, APS, El Moudjahid…), on peut dire que la presse algérienne, en cette année 2011, paraît avoir reconquis timidement, après tant d'années d'humiliation, ce que Camus appelait le jeune visage de la grandeur retrouvée” dit-il. “Le fait que des journalistes refusent de s'abaisser à la servitude du mensonge est quelque chose de prometteur pour l'avenir de la presse algérienne”, relève-t-il encore. Un bémol cependant : “Mais dans sa structure, la presse algérienne est toujours celle d'un Etat bananier. C'est la rançon payée à l'inertie et au fait que nous n'ayons pas encore fait notre révolution du jasmin. Tous les espaces de la création sont mis sous tutelle par l'Etat policier, dans le cadre de la stratégie de contrôle et de conditionnement de la population, que ce soit dans le journalisme, le cinéma, le théâtre ou l'édition”, regrette l'auteur des Geôles d'Alger.
Que faut-il alors pour que la presse devienne réellement libre ? “La presse algérienne ne sera vraiment libre que lorsque le dispositif de la désinformation sera mis hors d'état de nuire et restitué à sa vocation de service public (…), croire en elle-même et refuser de collaborer avec l'Etat policier”, estime t-il. Benchicou est convaincu que le régime réfractaire à l'existence d'une presse libre fera tout pour discréditer les journaux à travers notamment ce qu'il l'appelle “la presse baltaguia” du nom de ces perturbateurs de la révolution égyptienne. Mais de façon plus globale, il observe que la consécration d'une presse libre n'est pas uniquement du ressort des journalistes, mais aussi de la lutte de tous les citoyens épris de liberté. “En vérité, la presse libre n'appartient pas aux journalistes mais aux peuples. C'est une affaire des citoyens. Seule la société a besoin d'un porte-voix moderne et démocratique pour être informée, et participer à la vie de la nation. Le régime, lui, n'a besoin que d'outils de propagande, d'instruments de la désinformation (...) Elle reste tributaire des luttes populaires pour la justice et la démocratie et du processus historique de transformation de l'Etat policier algérien en un Etat démocratique”. Hostile aux Etats généraux de la presse dans le contexte actuel, “une idée cynique”, selon lui, “et avec qui ?” s'interroge-t-il. Benchicou ne se fait pas trop d'illusions sur les dernières annonces présidentielles. “Ce régime est désormais disqualifié pour s'occuper de liberté de la presse. Il n'est ni fiable ni digne de confiance. Que nous prépare-t-il ? Que Bouteflika commence par restituer la télévision aux Algériens, qu'il arrête de financer la presse baltaguia, qu'il rétablisse le droit de créer des journaux, qu'il rétablisse le dépôt légal dans son statut de simple déclaration…”, soutient-il. Interrogé enfin sur un éventuel retour du Matin, Mohamed Benchicou qui soutient que celui-ci n'a pas tout à fait disparu promet qu'il retrouvera ses lecteurs après le départ… du régime.
“Mais Le Matin n'est jamais parti ! Il est dans le cœur des Algériens (…) Aujourd'hui encore, je pense que sa disparition dans l'honneur apporte plus à la cause de la liberté qu'une existence dans l'indignité (…) Le Matin retrouvera ses lecteurs après le départ de ce régime. Il reviendra indemne et intact de compromissions. Nous, on a le temps. Le temps et la détermination”, conclut-il.


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