Maîtrisant son sujet, Lakhdar Brahimi qui avait prédit que les bombardements de l'Otan ne mèneront à rien, a suggéré l'envoi d'une mission des Nations unies pour aider le peuple libyen à régler ses problèmes et ainsi convaincre Mouammar Kadhafi de s'en aller car il ne pourra plus gouverner son peuple. “On ne doit rien du tout à Kadhafi mais nous devons beaucoup au peuple libyen. Ils nous ont beaucoup aidés durant la Révolution et il est de notre devoir de solidarité d'aider nos frères libyens car si nous ne le faisons pas, nous serons touchés à l'instar des autres voisins de ce cher pays.” Tels sont les propos de M. Lakhdar Brahimi lors d'une conférence-débat sur l'ordre international du XXIe siècle, tenue à l'auditorium Mouloud-Kacem-Naït-Belkacem de l'université Ferhat-Abbas de Sétif. Le conférencier, qui a analysé la situation géopolitique dans plusieurs régions du monde, a longuement parlé des pays arabes influencés par la Révolution du jasmin, en Tunisie. M. Lakhdar Brahimi, ancien ministre des Affaires étrangères et ancien envoyé spécial des Nations unies, a affirmé que le nouvel ordre international est en train de se faire sans l'Algérie. “C'est une situation inquiétante et on ne peut pas dire que cela se passe derrière nos frontières, sans finir par nous toucher”, dira l'ancien ambassadeur et représentant des Nations unies. Maîtrisant son sujet, Lakhdar Brahimi qui a déjà prédit que les bombardements de l'OTAN ne mèneront à rien, a suggéré l'envoi d'une mission des Nations unies pour aider le peuple libyen à régler ses problèmes et ainsi convaincre Mouammar Kadhafi à s'en aller car il ne pourra plus gouverner son peuple. Il a, par ailleurs, appelé les pays arabes, notamment l'Algérie, la Tunisie et l'Egypte à une intervention rapide. Evoquant la Palestine, Lakhdar Brahimi n'a pas hésité à dire que les régimes arabes dont les Egyptiens ont empêché les Palestiniens à se réunir. “Même s'ils ne sont pas directement impliqués dans la division des différentes formations politiques palestiniennes, les régimes arabes, notamment l'Egypte ont été une contrainte pour la réunification”, dira t-il. Par ailleurs, le diplomate, qui a été pendant des années le représentant de la Ligue arabe et des Nations unies dans de nombreux conflits, a affirmé que le nouvel ordre international est en train de se faire sans nous. “Si nous ne voulons pas subir, nous devons nous imposer. L'Arabie Saoudite, le Maroc et l'Algérie sont les trois pays arabes qui peuvent conduire les changements”, dira l'ancien ambassadeur. Le politicien a lors de son intervention indiqué qu'après la décennie noire, le président Bouteflika a remis l'Algérie sur la carte. “Nous avons fait beaucoup de progrès, cependant il faut reconnaître que ces derniers doivent être appuyés par d'autres mesures”, dira t-il encore avant d'appeler la société civile à être plus efficace et les Algériens à être tolérants.