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Extraits choisis du livre
“la Moudjahida Annie Fiorio-Steiner. Une vie pour l'Algérie” de Hafida Ameyar
Publié dans Liberté le 28 - 09 - 2011

Annie-Virginie-Blanche Fiorio est née le 7 février 1928 à Hadjout, wilaya de Tipasa. Elle est mère de deux filles : Edith, 58 ans, et Ida, 56 ans. En novembre 1954, elle travaillait aux Centres sociaux d'Alger ; elle ne militait dans aucun parti politique ni association. Pourtant, elle applaudit pour l'Algérie algérienne et voulut s'engager au FLN.
“Le 1er Novembre 1954 a été comme un coup de tonnerre dans le ciel de l'Algérie. Un coup de tonnerre dans un ciel apparemment serein. En tout cas, pour moi, c'était un coup de tonnerre. (émotion). Ce jour-là, j'étais à la maison. Il y avait mon mari, deux amis et moi. Spontanément, j'ai applaudi. Mon mari et Roland Simounet, un architecte originaire de Aïn Benian, ont souri. Mais l'autre invité a mal réagi et m'a dit : “Tu applaudis à des assassins ?” Je lui ai répondu : “Oui”. Je ne l'ai plus revu, mais nous sommes restés en bons termes avec Roland. (…) Donc, l'histoire se mettait en marche ; c'était le moment d'agir en Algérie. C'est pour tout cela que j'ai applaudi et j'ai tout de suite cherché le contact avec le FLN.” (pp.26 et 27)
“Le FLN était un Front très ouvert à toutes les tendances et avait compris qu'il fallait réaliser l'unité. Plus tard, l'UDMA de Ferhat Abbas, des communistes et des messalistes ont rallié le FLN, mais rares malheureusement sont les gens d'origine européenne qui ont intégré la Révolution. Il y a eu aussi les Oulémas de Ben Badis qui ont rejoint le FLN.” (p. 29)
“J'ai décidé de m'exprimer pour lutter contre l'oubli. Je parle aujourd'hui parce que les moudjahidine et les moudjahidate disparaissent les uns après les autres et parce que j'ai vu aussi comment on traite les vrais moudjahidine, comment on les méprise. J'ai donc décidé de parler, pour laisser quelques traces. (…) Je m'exprime aujourd'hui pour briser le silence et parler avant tout de celles qui sont mortes.” (pp. 31 et 32)
“J'étais agent de liaison. (…) J'avais une voiture et je pouvais me déplacer facilement. Je portais des plis sans jamais les ouvrir, bien sûr. (…) J'ai eu d'autres activités, par exemple transporter des couffins… (…). J'ai travaillé pour un laboratoire de fabrication de bombes et c'était Daniel Timsit qui s'occupait de ce laboratoire. Personnellement je ne suis jamais allée au laboratoire, mais Hassiba Ben Bouali et Boualem Oussedik y travaillaient.” (p. 38)
“À Barberousse, la première exécution que j'ai "entendue", parce qu'on ne voyait pas, mais on entendait, c'est celle de Fernand Iveton, avec Mohamed Ouennouri et Mohamed Lakhnèche. Ils étaient trois. Les deux étaient des jeunes et Iveton avait 30 ans. (…)Chaque année, nous commémorons l'exécution de Fernand Iveton. Nous sommes très nombreux au cimetière. C'est bien, mais nous oublions les deux autres, Mohamed Ouennouri et Mohamed Lakhnèche. Et je dis : "Non, ils étaient trois, ne séparons pas ceux que la mort a unis."” (p. 59)
“À Barberousse, nous faisions une grève de la faim, après l'exécution d'un militant. Dans les autres prisons, nous avions entrepris plusieurs actions et fait également des grèves de la faim, pour être respectées, pour améliorer les conditions au parloir et dans la prison en général. Nous avions également fait du cachot… Dans la prison, nous avions continué la lutte de l'extérieur, nous avions transposé notre combat dans la prison. (Emotion)” (p. 80)
“La Révolution a été profonde, parce que c'est la base qui l'a faite. Mais, cette base vous dira qu'elle n'a fait que son devoir. La Révolution a été aussi profonde, parce qu'elle n'était pas seulement une guerre d'indépendance, comme certains le disent. Notre guerre de Libération nationale a modifié des rapports sociaux, à l'échelle nationale. Elle a agi en ce qui concerne la condition de la femme. Je parle, par exemple, des jeunes filles qui ont rejoint le maquis et quitté la maison familiale, en laissant derrière elles un mot pour leur famille. Les parents qui n'ont pas trouvé de mot ont dû recevoir une lettre ou avoir de leurs nouvelles plus tard. Cette façon de faire était toute nouvelle. De plus, les jeunes filles et les femmes sont parties, sans avoir demandé l'avis du père, du frère ou de quelqu'un d'autre. Tout cela était nouveau.” (pp. 93 et 94)
“Ce qu'a dit Yacef Saâdi est honteux, mais cela ne m'a pas étonné, parce que depuis l'indépendance, il ne parle qu'en tant que chef unique de la Zone autonome d'Alger. Certes, il a été chef, mais beaucoup de responsables de la Zone autonome d'Alger ont été arrêtés et condamnés à mort. Bouchafa et Fettal ont été arrêtés en 1956 et condamnés à mort. Il y a eu également Ben M'hidi, qui est mort en mars 1957 avec beaucoup de courage et de dignité... Je n'ai jamais entendu Yacef, dans les documentaires qu'on nous a passés, citer des chouhada, alors qu'ils ont été très nombreux pendant la "Bataille d'Alger". Je lui reproche de n'avoir pas parlé de tous les torturés, de tous ces moudjahidine qui sont morts chouhada. Ensuite, il s'est attaqué à Louisette. C'est facile de s'attaquer à la famille Ighilahriz, que j'ai bien connue. Cette polémique, qui se déchaîne maintenant, m'a parue un peu bizarre et je me pose des questions…” (pp. 121 et 122)
“Je m'interroge beaucoup sur les problèmes de la jeunesse. Bien que la jeunesse soit devenue un problème à la mode, je trouve qu'on ne parle pas assez correctement des jeunes. Il y a de tout dans la jeunesse, comme chez les femmes et chez les hommes. (…) Il y a trop de jeunes qui n'ont pas à quoi s'accrocher : ils n'ont rien, ni repères ni valeurs qu'ils auraient dû recevoir de leurs parents et de l'école. Concernant les jeunes harragas, leur cas est très discuté, mais ils ne viennent jamais nous demander d'intervenir pour obtenir un visa. Ils vont mourir dans la mer, alors qu'ils aiment tellement la vie. (…) Les jeunes ont besoin qu'on les respecte et qu'on ne les traite pas à la légère. (Colère)”(p. 125)
“De quel nationalisme parlez-vous ? Il y a plusieurs types de nationalisme… Si c'est le nationalisme pendant la guerre de Libération nationale, oui j'étais nationaliste. Si c'est le nationalisme pour les petites gens, les déshérités, oui je suis encore nationaliste. Mais, si c'est le nationalisme pour les nantis, pour livrer l'Algérie aux prédateurs, non je ne suis plus nationaliste. Où est l'idée de nation dans cette précipitation affolée, dans ce bric-à-brac destructeur ? (Emotion).”(pp. 130 et 131)
“J'ai d'abord aimé les animaux, ensuite les hommes et les femmes, qui étaient sous mes yeux, c'est-à-dire les pieds-noirs. Puis, j'ai compris qu'il y avait la masse des Algériens, des spoliés, des déshérités. C'étaient eux qui méritaient que je les aime totalement.” (p. 141)
“Je n'ai pas fait cinq années de prison et perdu mes enfants, pour voir l'Algérie pillée comme au temps du colonialisme, pour que Monsieur Mohamed remplace Monsieur Pierre. Il me semble évident que bientôt, tous ces prédateurs avides et sans scrupules, pour qui les textes juridiques ne sont que du papier, auront en face d'eux des jeunes et des moins jeunes qui leur demanderont des comptes.” (p. 146)
La Moudjahida Annie Fiorio-Steiner. Une vie pour l'Algérie, de Hafida Ameyar, 190 pages, livre édité par l'association Les Amis de Abdelhamid Benzine.


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