Résumé : Nawel et Hakima décident de passer la journée à flâner et à faire du shopping. Hakima dévoile à son amie son intention de quitter son job. Nawel l'exhorte à faire face à sa situation et d'attendre la réponse de Faouzi. Elle devrait au moins en discuter avec Hamid avant de passer à l'action. Elles arrivèrent vers la mi-journée à la rédaction. Hakima entraîne Nawel vers son bureau, et cette dernière est vite prise dans le tourbillon de l'atmosphère rédactionnelle. “On dirait qu'il y a le feu”, se dit-elle Elle s'installe sur une chaise, et se met à observer le remue-ménage des reporters et des journalistes qui s'interpellaient et se bousculaient devant le service techniques, ou devant les ordinateurs. Des voix lui parvinrent de l'autre côté du couloir. Un photographe réglait son appareil photo, et un autre, le sac en bandoulière, courait derrière un reporter qui avait déjà quitté les lieux Nawel jette un coup d'œil autour d'elle. Hakima était devant son ordinateur, et montrait quelque chose à un agent de saisie. À ce rythme infernal, nous ne quitterons pas de sitôt la rédaction. Un homme venait d'arriver. Il sourit à Nawel : - Tu es Nawel, l'amie de Hakima n'est-ce-pas ? - Oui. On se connaît ? L'homme hoche la tête : - Moi du moins. Hakima m'a tellement parlé de toi, que j'ai l'impression de t'avoir toujours connue. La preuve est que je te tutoie sans appréhension. Nawel sourit : - Tu es sûrement Hamid. - Tout à fait. Hakima vint vers eux : - Je vois que vous avez déjà fait connaissance. - Nous nous connaissions déjà, dit Nawel d' un air mi-sérieux, mi-taquin. - Tu veux dire que Hamid t'a reconnue ? Je ne sais pas comment il fait, mais il a le flair pour aborder les gens et les mettre tout de suite à l'aise. - La règle essentielle pour un journaliste, ou bien je me trompe, lance Hamid en riant. Hakima lui donne une tape sur le dos : - Non tu ne te trompes pas. Tu tombes toujours à pic. Je vais accompagner Nawel, nous avons des courses à faire, mais j'ai déjà remis mon papier et tu peux toujours y jeter un coup d'œil, il est à la saisie. Hamid tendit une enveloppe à Hakima : - Qu'est-ce que c'est ? - Un ordre de mission, ton passeport et tous les documents nécessaires pour la couverture du Festival de Cannes. Tu partiras dans une semaine. - Hein, tu plaisantes. C'est toi qui devrais partir. Hamid lui met l'enveloppe dans la main : - Ce sont les ordres du rédacteur en chef. Je ne peux pas refuser de les exécuter. - Faouzi ? Mais où est-il donc ? Son bureau est fermé et je ne le vois nulle part. Hamid met les mains dans ses poches. Il paraissait embarrassé, mais se ressaisit vite pour répondre : - Il est parti en mission très tôt ce matin. - En mission ? Mais où ? - Je ne sais pas, il m'avait appelé pour me demander d'assurer l'intérim de la rédaction. Je crois qu'il sera absent pour plusieurs jours. - J'ai terminé un peu tard hier soir. Nous avons discuté un moment ensemble, mais il ne m'a pas parlé d'une éventuelle mission. Hamid l'interrompt d'un geste : - Tu connais le sillage de l'information Hakima, un monde imprévisible. Faouzi a dû avoir vent de quelques rumeurs qu'il voulait confirmer lui-même. Tu le connais. Lorsqu'il tient quelque chose, il ne la lâche plus. - Mais pourquoi tout ce mystère ? Et pourquoi ne s'est-il pas fait accompagner ? Hamid lève la main d'un geste suppliant : - S'il te plaît Hakima, je n'en sais pas plus que toi sur cette mission. Est-ce quelque chose de confidentiel que Faouzi déballera comme un trophée à son retour ? Il hausse les épaules et poursuit : - Quoi qu'il en soit, il a insisté pour que tu sois l'envoyée spéciale au Festival de Cannes. Hakima est confuse. Elle jette un coup d'œil à Nawel, qui comprend vite ses intentions et s'empresse de lancer : - C'est ce que tu voulais Hakima n'est-ce pas ? Le Festival de Cannes où tu rencontreras tous les géants du cinéma universel. Quelle aubaine ! Hakima contemple l'enveloppe dans sa main : - Je ne pourrais pas partir Hamid. Le chef de rubrique fronce les sourcils et s'écrie: - Tu ne peux pas refuser cette mission. C'est une grande responsabilité que Faouzi a mise entre tes mains, tu ne vas pas t'y dérober et nous décevoir. Qui est mieux placé que toi pour une telle manifestation culturelle ? - Oh, ce ne sont pas les journalistes qui manquent. N'importe qui pourra. - Personne d'autre ne partira Hakima. Nous avons déjà eu bien du mal à avoir nos places. Tu partiras avec le photographe et un reporter mais c'est toi qui superviseras les grandes lignes. Tu nous feras un envoi détaillé et quotidien. (À suivre) Y. H.