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Après l'offensive des islamistes pour asseoir leur pouvoir
L'opposition tunisienne moderniste s'organise en front uni
Publié dans Liberté le 09 - 04 - 2012

En Tunisie, le printemps révolutionnaire n'est pas clôt. L'opposition démocrate et moderniste se sent pousser des ailes. Elle va reprendre le flambeau pour combattre les islamistes au pouvoir.
Les nombreux partis progressistes de la Tunisie nouent des alliances dans l'espoir de contrer l'hégémonie du parti islamique Ennahda, tandis que les deux partis qui se sont associés à Ennahda pour gouverner sont entrés en crise. Les modernistes tunisiens se sont finalement réveillés après le coup de massue des élections législatives où ils s'étaient présentés en rang dispersés. Ils en ont payé le prix fort, puisqu'à l'épreuve des urnes, ils se sont retrouvés à la marge, les islamistes ayant raflé 40% des sièges. Au bout de trois mois de gouvernement sous la bannière d'Ennahda, ces partis semblent avoir digéré leur cuisant échec politique lors de l'élection le 23 octobre 2011 de l'Assemblée constituante qui a érigé le parti islamique en maître du jeu dans la Tunisie post-Ben Ali.
Depuis un certain temps, les démocrates et modernistes, adossés à une société civile qui, elle aussi, est sortie de son coma, n'ont plus qu'un seul mot d'ordre : l'union. Tous ont en tête le gisement des 1,3 million de voix qui se sont éparpillées sur une multitude de listes indépendantes et qui en raison de leur éclatement, n'ont obtenu aucune représentation au sein de l'ANC alors qu'Ennahda, avec le même nombre de voix, a raflé 40% des sièges, soit la majorité des bulletins exprimés.
Lorsque Ben Ali a pris la fuite vers l'Arabie Saoudite, les démocrates se sont éclatés dans des chapelles hétéroclites et jalouses chacune de son périmètre tandis qu'Ennahda prenait ses ouailles bien en main, partageant l'espace avec les salafistes qui pourront s'exposer aux interdits, faire ce qu'Ennahda ne peut se permette aux yeux de la communauté internationale. Les salafistes de Tunisie et d'ailleurs sont en réalité des bras violents de partis islamiste qui se moulent dans le jeu démocratique. Aujourd'hui, dans l'opposition, une large palette qui regroupe les libéraux, des modernistes, des partis de gauche et des destouriens héritiers de Bourguiba, on ne parle plus que de clivage entre d'un côté les islamistes et de l'autre les défenseurs d'une Tunisie moderne et séculière.
Ceux qui se réclament de cette Tunisie progressiste sont en train d'enterrer leurs querelles idéologiques pour se serrer les coudes. Avec en ligne de mire les prochaines élections qui devraient se tenir au printemps 2013.
Déjà, s'et constitué à Tunis un vaste mouvement de regroupement, il y a deux semaine à l'initiative du parti Ettajdid (ex-Parti communiste), du Parti du travail tunisien (PTT), émanation du syndicat UGTT, créé dans le sillage de la révolution.
Les formations et personnalités du Pôle démocratique moderniste (PDM) ont fusionné au sein du mouvement qui s'est donné le nom de “La voie démocratique et sociale” et qui deviendra parti dès sa reconnaissance par le ministère de l'Intérieur. De leur côté, les centristes du Parti démocrate progressiste (PDP), Perspectives et du Parti républicain ont prévu de fusionner et de se choisir un nom lors de leur congrès unificateur le 9 avril. L'ancien Premier ministre par intérim de la transition, Beji Caïd Essebsi et figure morale des acquis de la Tunisie bourguibienne, a, lui, lancé un appel à la nation lors d'un vaste meeting le 24 mars à Monastir auquel ont participé une cinquantaine de partis libéraux, centristes et de gauche et de nombreuses ONG pour tenter de rapprocher leurs points de vue et assurer la réussite du nouveau processus démocratique fondé sur la lutte contre les islamistes. Ce rassemblement est une prémisse à la formation de cette grande fédération de démocrates et modernistes dont la naissance est attendue à la fin du mois.
Les négociations sont déjà avancées, ses membres se déclarant prêts à faire des concessions. Et ce n'est pas un hasard si, après la démonstration de force de Monastir, Ennahda a renoncé publiquement à la charia dans la Constitution et annoncé des élections avant juin 2013. Ce réveil a lieu au moment où la troïka au pouvoir a les pieds chancelants. Les deux partis qui ont fait alliance avec Ennahda pour gouverner, le parti Ettakatol du président de l'ANC, Mustapha Ben Jaâfar, et le Congrès pour la République (CPR) du président de la République Moncef Marzouki, donnent des signes de luttes intestines. Les tiraillements à l'intérieur du CPR sont tels que e président du groupe parlementaire a changé plusieurs fois de tête et qu'une nouvelle direction transitoire a été nommée fin mars à la tête du parti. Ettakatol, quant à lui, fait lui l'objet de nombreuses défections dont l'une de ses têtes de liste, le député Ksila Khemaies, qui vient de créer un nouveau mouvement (Haraket Tounes), envisage de se rapprocher des nouvelles coalitions de l'opposition. Il est aussi relevé des petits signes du recul des islamistes dans la société après le laisser-faire d'Ennahda face aux extrémistes salafistes.
La remontée en cadence des acteurs de la Révolution du jasmin s'est traduite par le succès de l'Union générale des étudiants tunisiens (Uget), le syndicat réputé de gauche, aux élections des représentants dans les conseils scientifiques universitaires le 15 mars dernier. L'Uget a remporté 250 sièges et l'autre syndicat, l'UGTE, proche d'Ennahda, seulement 34 sièges ! Or, les universités ont été ces derniers mois la cible répétée des salafistes et d'Ennahda qui n'a pas bougé le petit doigt.
Le bras de fer UGTT-gouvernement est significatif du divorce avec le pouvoir islamiste. La centrale syndicale a fait manifester les chômeurs sur l'avenue Habib Bourguiba de Tunis, bravant l'interdit du gouvernement Ennahda qui a réprimé comme au temps de Ben Ali. Un butin de guerre de la Révolution du jasmin qui mobilise le mouvement des modernistes en gestation et au sein duquel les syndicats ont certainement joué un rôle d'importance. La Tunisie, qui a inauguré les “printemps arabes” puis l'arrivée au pouvoir d'islamistes, en vertu d'élections démocratiques alors qu'ils étaient absents lors des insurrections populaires contre les dictatures, va-t-elle également être promotrice de la rectification de ces révolutions manquées en les remettants sur leur vrai chemin qui doit conduire le monde arabe dans le progrès et l'universalité ?
D. B


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