Ces deux prénoms féminins dérivent du verbe samâ "être haut, devenir grand, immense, hisser, monter, se dresser". Samia, en classique samiyya signifie "haute, élevée, sublime", et Asma est un intensif de samiyya et a le sens de "qui est plus élevée, qui a une position supérieure, plus grande, plus élevée". L'une des plus célèbres Asma est Asma bent Abi Bakr, la fille d'Abou Bakr Es-Siddiq, compagnon du Prophète (QSSSL) et premier calife musulman, et de Qutaylah bint Abd al-Uzza. Elle était aussi la demi-sœur de Aïcha, une des épouses du Prophète (QSSSL) et l'épouse d'Al-Zubayr Ibn Al-‘Awwâm, un autre compagnon du Prophète (QSSSL). On la donne pour la dix-huitième personne à s'être convertie à l'islam. Au moment de l'hégire, c'est-à-dire la fuite du Prophète (QSSSL) et de ses compagnons de La Mecque vers Médine, elle a reçu le surnom de Dat an-Nitâqayn, le Femme aux Deux Ceintures. Comme c'est elle qui a préparé la fuite, elle avait ramené un sac de provisions et une outre d'eau au Prophète (QSSSL) et à son père. On lui a demandé de les attacher, et comme elle n'avait pas de corde, elle a enlevé sa ceinture et l'a fendue en deux. Le Prophète l'a bénie et lui a donné ce surnom élogieux. Elle était bonne et généreuse et entretenait de bonnes relations avec sa famille, même ceux qui étaient restés païens. Quand elle a rejoint Médine, elle était enceinte, et sa grossesse était même avancée. On a voulu la dissuader de faire le voyage mais elle a refusé. La vie était devenue difficile à La Mecque et elle voulait rejoindre les musulmans. Les douleurs de l'accouchement l'ont surprise aux abords de Qoba, non loin de Médine, et elle a donné naissance à un garçon, Abdallah : ce sera le premier musulman né à Médine. Plus tard, Abdallah allait être proclamé calife, mais une partie des Omeyyades l'ont contesté et lui ont livré la guerre. Al Hadjadj Ibn Yussuf était sur le point de le battre et lui a proposé, s'il se rendait, la vie sauve et un fief à gouverner. Il retrouve sa mère, dans la Mosquée Sacrée, à La Mecque, où elle s'était réfugiée, et lui demande conseil. "Si tu penses combattre pour la vérité et honorer tes compagnons morts pour elle, ne renonce pas, mais si tu veux les richesses de ce monde, tu seras malheureux, tu te détruiras et tu détruiras tes hommes !" Abdallah a repris le combat et il est mort, les armes à la main. Asma devait mourir quelques jours après, en 692. Elle était presque centenaire. M. A. H ([email protected]) Nom Adresse email