Mohamed Harkat, un Algérien établi à Ottawa, soupçonné de subversion terroriste en lien avec la nébuleuse Al-Qaïda, s'est vu accordé par la Cour fédérale du Canada le droit de se départir du bracelet électronique, après l'avoir porté durant sept ans. La justice canadienne a rendu son jugement mercredi soir, suite à la demande formulée par l'accusé qui a été entendu en audience le 11 juin dernier. Le bracelet avec puce GPS attaché à la cheville permettait aux autorités canadiennes de suivre Mohamed Harkat dans tous ses mouvements et déplacements. Dans le sillage des assouplissements décidés en sa faveur, cet ancien islamiste du parti dissous peut dorénavant utiliser son téléphone portable et son ordinateur ; en revanche, les services frontaliers du Canada peuvent vérifier le contenu de son micro-ordinateur de façon mensuelle. En mars 2009, le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) avait enfoncé Harkat en déposant devant la justice des documents compromettant dans lesquels l'accusé aurait affirmé qu'il connaissait personnellement Abou Zoubeyda, membre de l'état-major d'Al-Qaïda. Pour le SCRS, il n'y a pas de doute que Harkat est affilié au réseau Al-Qaïda. En 2010, il a été jugé complice des réseaux terroristes. Devant le juge, il a déclaré qu'il est arrivé au Canada en 1995, après avoir séjourné au Pakistan où il avait participé à une mission humanitaire. L'accusé fera l'objet d'un certificat de sécurité, une procédure judiciaire qui vise des individus potentiellement dangereux pour la sécurité nationale. Une personne ciblée par une telle procédure peut être déportée ou détenue pour une période indéterminée. L'année dernière, Harkat a comparu de nouveau pour contester le certificat de sécurité à l'origine de son interpellation, en plaidant l'innocence. Cependant, l'imbroglio judiciaire n'est pas encore fini pour lui. Mohamed Harkat a fait appel et doit attendre d'être entendu en octobre par la Cour suprême. Réfugié au Canada, Mohamed Harkat a été arrêté en décembre 2002 avant d'être assigné à résidence à Ottawa, après sa libération en 2006, avec des conditions drastiques à son encontre. Les autorités lui ont imposé de porter un bracelet électronique pour se faire repérer à tout moment. Depuis son arrestation, Harkat a toujours nié les accusations de terrorisme qui pèsent sur lui. Un comité "Justice pour Mohamed Harkat" a été mis en place pour défendre la cause du refugié algérien, aujourd'hui âgé de 44 ans. Le jugement de la Cour fédérale lui fait gagner une semi-bataille judiciaire, mais il va devoir attendre la Cour suprême qui va statuer sur son sort à l'automne. Y. A. Nom Adresse email