“Le prix de l’eau va augmenter�

M. Douihasni, ministre de l’hydraulique

Cette denrée précieuse sera disponible au courant de l’été, sur l’ensemble du pays, a rassuré le premier responsable du secteur.
“Il y aura de petites augmentations du prix du m3 d’eau (destiné à la population)�. “Pas maintenant. Plus tard�, a laissé entendre le ministre des ressources en eau, M. Douihasni, en réponse à une question sur la tarification, sans fournir de plus amples précisions sur le sujet, lors du débat organisé, hier, à l’issue de sa communication, sur l’état des lieux du secteur et ses perspectives, dans le cadre du forum d’El Moudjahid.
Quant au prix du m3 d’eau dessalée, destinée aux ménages, il a déclaré qu’il sera appliqué le même tarif que celui tiré des forages ou des barrages. En clair, dans les prochaines années, dans les villes comme Alger, Oran, Skikda, les quantités d’eau dessalée distribuées à la population seront de plus en plus importantes avec l’achèvement des grosses usines de dessalement prévues dans ces wilayas (Hamma, Alger I et II, Arzew, Skikda…). Ce qui veut dire que l’eau de mer dessalée sera subventionnée pour ne pas pénaliser les usagers. Pour l’été prochain, l’eau sera disponible sur l’ensemble du pays, a rassuré le ministre.
Seul Aïn Témouchent pourrait poser problème. Actuellement, selon le ministre, 1 023 communes sur les 1 500 que compte le pays bénéficient d’une dotation quotidienne, soit 70% environ des collectivités locales. Celles qui reçoivent l’eau, 1 jour sur deux, correspondent à 18%. Une centaine pose problème avec une distribution aux ménages 1 jour sur trois et plus.
Autre annonce : la décennie prochaine nécessitera des financements de l’ordre de 2 000 milliards de dinars, soit 20 milliards d’euros pour les projets du secteur. Durant la période 1999-2003, 400 milliards de dinars ont été consommés à cet effet, soit environ 4 milliards d’euros. Ce qui représente un effort colossal. Mais qui n’a pas réglé, nous semble-t-il, la question de l’efficacité de la dépense publique.
Sur le partenariat avec le groupe Suez pour la gestion déléguée de la distribution de l’eau à Alger, le ministre a indiqué qu’on est au début des négociations.
En un mot, l’ADE et l’ONA sont en discussion avec la filiale de Suez Ondeo Degremont, en vue de confier à cette entreprise la gestion des réseaux de distribution d’eau de la capitale. Il n’est pas question de privatiser, a affirmé le premier responsable de l’ADE, M. Boumediène. “La privatisation est la solution ultime. Nous privilégions le contrat de gestion�, a-t-il ajouté.
En termes de bilan, le secteur, selon le ministre, a réceptionné durant la période 1999-2003, 11 barrages ; 8 grands barrages sont en travaux, 3 en cours de dévasement, 2 en cours de lancement. Cinq barrages seront achevés en 2004. Quant aux perspectives, il est prévu la réalisation de 11 usines de dessalement sur la côte d’une capacité de 2 millions de m3/jour à l’horizon 2030 qui vont s’ajouter aux quatre unités lancées ou en voie de lancement, ainsi que la programmation de l’édification urgente d’une soixantaine de stations d’épuration et la réhabilitation des réseaux de 30 grandes villes.
N. R.