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La révolution de mon père 31e partie
Publié dans Liberté le 29 - 10 - 2013

Résumé : Nous avons réussi dans notre mission à mettre fin aux jours du caïd. Kamel l'avait étranglé tel un chien, de ses propres mains. Mais il fallait s'attendre à un retour de manivelle. Les militaires ne tardent pas à descendre au village et à malmener les pauvres paysans. Nous décidons alors d'intervenir.
Nous étions prêts... Au signal, les premières balles crépitèrent... Surpris par cette intrusion inattendue, les militaires se mettent à tirer dans tous les sens, sans pour autant pouvoir nous repérer.
Nous profitâmes encore de l'effet de surprise pour tirer d'autres balles, mais cette fois-ci d'un autre bosquet...
Se sentant encerclés, ils paniquèrent et se mirent à tournoyer dans tous les sens sans savoir s'il faut riposter ou attendre.
Amar alors s'avancera plus près et se met à tirer des coups de sommation. Il s'arrête un instant pour juger de la réaction de l'ennemi.
Ce dernier, paniqué et dérouté, ne trouvera pas mieux que de se retirer. Les militaire remontrèrent illico presto dans les deux jeeps qui attendaient non loin de là.
Kamel me tire par le bras :
-Ils ne sont pas nombreux... Nous avons de la chance... Sinon nous aurions eu très chaud aujourd'hui aussi... J'avais surtout peur pour ces pauvres villageois.
-Tu crois qu'ils voulaient venger le meurtre du caïd... ?
-Tous les subterfuges sont bons pour piller, tuer, violer et semer la terreur... Le caïd est le dernier de leurs soucis... Mais sa mort pourrait toujours être exploitée... C'est toujours ainsi.
Amar nous somme de sortir de nos cachettes et de rentrer au village.
Nous sommes reçus tels des héros par les villageois. Les uns vinrent nous embrasser sur le front, les autres les mains, tandis que les femmes poussaient des youyous.
Nous avions fait fuir l'ennemi certes. Mais ce n'était pas une victoire... Seulement cette fois-ci, même si ces militaires revenaient, ils sauront que ces paysans ne sont pas seuls et que, quelque part dans ces montagnes environnantes, il y a des hommes qui veillent sur eux... C'était toujours un pion positif sur un échiquier dont les règles du jeu n'étaient pas du tout respectées.
Nous reprenons le chemin du retour, tout en sachant que la partie n'était pas terminée. L'ennemi ne lâchera pas facilement. Nous avions, jusqu'à ce jour, eu assez de chance. Certes, nous avions perdu de vaillants combattants, mais l'ennemi ne connaissait ni notre refuge ni notre itinéraire, encore moins notre nombre.
Nous pouvions nous estimer aussi assez heureux de nous être acquittés d'une tâche aussi périlleuse, que celle s'assassiner le caïd dans sa propre maison.
Mais le danger plane partout. Le pays était encore sous le joug colonial, et nous ne devions jamais oublier que notre mission était de le libérer et de lui rendre sa dignité. Notre avenir était en jeu et nous devions coûte que coûte démontrer à l'ennemi que l'Algérie a encore des hommes fiers et décidés qui sauront déjouer tous ces plans machiavéliques tracés à son encontre.
Mon père s'essuie le front. Un silence s'établira entre nous. Je reconnaissais ce front soucieux qui se plissait à l'évocation de ces souvenirs douloureux. Mon cher papa avait beau essayer de me rassurer, je pouvais facilement deviner le combat qui se livrait en lui. La guerre l'avait profondément marqué. Ce regard vide, voilé de tristesse, ne pouvait me tromper. Mon père revivait cet épisode de sa vie dans une souffrance indéniable.
Pourtant, il ne manifesta, cette fois-ci, aucun refus à continuer son récit.
Pour détendre l'atmosphère, je prétendis que j'étais fatiguée, et qu'une bonne tasse de thé nous fera du bien. Il ne refusa pas le breuvage, et jeta même un coup d'œil aux multiples photos déposées sur la table basse.
Ces photos, il les avait toujours cachées dans ses affaires, tel un précieux trésor. Cette fois-ci, il ne les avait exhibées que pour me faire plaisir.
Il passe une main caressante sur quelques-unes, et telle une réponse à mes nombreuses questions, ces diapositives en noir et blanc racontaient, chacune à sa manière, un passage de cette guerre et de l'histoire du pays.
-Tu vois Yasmina... Tout passe... Tout s'éteint... Mais les souvenirs restent... Il suffit de repenser à quelque chose pour que le reste suit... J'ai voulu mettre une croix sur ce passé... Cette guerre... Mais à chaque fois quelque chose se réveille en moi... Je crois que plus un humain prend de l'âge, plus il s'accroche à ses souvenirs... On dirait qu'on veut faire marche arrière et revivre encore chaque passage de notre existence.
-Cette révolution t'a profondément marqué papa... Tout comme elle a marqué des millions d'Algériens.
Il pousse un soupir :
-Il m'arrive de me réveiller en pleine nuit, en ayant l'impression d'être encore dans les maquis... J'entends même des bruits étranges, comme le son d'une mitraillette ou d'un hélicoptère... Ou pire encore, les cris de torture... Tu ne peux pas imaginer ce que ces cris peuvent provoquer en moi... La torture ma fille rend fou... Plusieurs de nos frères ont perdu la raison.
-Tu es retourné dans ce village ?
(À suivre)
Y. H.
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