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La révolution de mon père 35e partie
Publié dans Liberté le 04 - 11 - 2013

Résumé : Nous étions sidérés. L'ennemi avait miné la forêt pour nous débusquer. Da Belaïd voulait savoir ce qui se passait au village. J'étais tout désigné pour glaner des renseignements. Ali n'avait pas réapparu de la journée... Où était-il passé ? Je chasse les idées noires de mon esprit, avant de monter sur une colline qui surplombait le village.
Quelques véhicules étaient garés devant la bâtisse. Il y avait aussi plusieurs militaires, armés jusqu'aux dents, qui montaient la garde devant l'entrée.
Quelque chose se préparait. On attendait sûrement une réaction des frères. Les mines étaient juste un prélude... Une ruse pour nous faire sortir de la forêt.
Je tente de m'approcher davantage.
Des chiens aboyaient. Un incessant va-et-vient de femmes et d'hommes sur la grande place dénotait d'une activité irrégulière.
Soudain, je compris.
Le fils du caïd continuait de persécuter les pauvres paysans. Chaque famille devait payer un gage de confiance à ce dernier. Tout comme le faisait son père auparavant, ce salopard avait demandé la protection des militaires français, avec lesquels il devait partager son butin. Un moyen comme un autre de démontrer aux villageois son autorité. Une calamité pour ces derniers qui ne pouvaient se soustraire à cette dictature. Eux qui pensaient en avoir terminé avec de tels agissements après la mort du caïd père.
Je sentis une telle aversion envers ce fils de chien, que j'étais prêt à aller l'égorger moi-même. Je n'étais ni un violent ni un sanguinaire, mais cette fois-ci je savais qu'aucune pitié n'était de mise. Kamel avait étranglé le caïd de ses propres mains, sans remords, et je le comprenais beaucoup mieux maintenant. La haine attire la haine... !
Reprenant mon sang-froid, je me mets à réfléchir. Comment faire pour aider ces braves gens et démontrer à ce fils de chien qu'il n'était qu'un minable ?
Seul, je ne pouvais rien faire. Les frères étaient assez loin, et je devrais rentrer rapidement pour les prévenir... Nous devrions passer à l'action sans tarder, et surtout faire le grand nettoyage avant de penser à quitter les lieux.
Je revins donc sur mes pas. Arrivé devant la rivière, je remarquais le troupeau d'Ali... Tiens, me dis-je, le revoici ce petit chenapan... Où s'était-il donc caché ? C'était à lui de nous donner les premières nouvelles du jour.
Mais il n'était en vue nulle part. J'avais beau pousser le cri du hibou, qui était un signal entre nous, Ali ne répondait pas.
Avait-il eu peur... ? S'était-il caché quelque part... ?
Je n'étais pas sûr. Ce jeune garçon avait déjà fait preuve de grand courage... Peut-être qu'il était tout simplement rentré au village pour être auprès de sa famille... L'avait-on harcelé lui aussi... ?
Tout était possible.
Je remonte de la rivière pour reprendre le chemin du retour. Je n'étais plus très loin de la grange... Il fallait encore remarcher sur les pierres et les branches d'arbres tout en comptant sur la providence afin d'arriver sain et sauf.
Cinq cent mètres plus loin, je trébuchais sur un cadavre. Je n'eus aucun mal à reconnaître les vêtements de Ali... Du jeune garçon ne restait qu'une grande plaie béante qui allait du thorax jusqu'au bas-ventre... Ses intestins,et le reste de ses organes séchaient au soleil sur des branches d'arbre.
En voulant nous avertir, Ali avait marché sur une mine... Il n'avait pas eu le temps de voir venir la mort... Cette dernière a été trop prompte... Trop rapide... Il n'avait pas dû souffrir, car la déflagration avait dû le surprendre.
Je sentais des tremblements secouer tout mon corps... Mes yeux s'embuèrent... Je m'approche des restes du jeune garçon, et me mets à sangloter à fondre l'âme. Tant pis si on me surprenait... C'était trop cruel... Je ne pouvais rester insensible devant de telles atrocités.
La crise passe. Mais mon cœur saignait. Je ne pouvais laisser la dépouille de Ali à la merci des bêtes de la forêt.
Prenant mon courage à deux mains, je creuse une petite fosse sous un grand arbre, avant de procéder à l'enterrement du cadavre. Bien sûr, j'étais aussi obligé de récupérer tous les organes accrochés aux branches et de les remettre pêle-mêle dans le ventre de ce jeune martyr.
Je récite rapidement la fatiha pour le repos de son âme, avant de reprendre mon chemin... La grange était en vue... Un silence planait sur les lieux... Que se passe-t-il donc... ?
Je m'approche à pas de loup. Mais Da Belaïd vint à ma rencontre.
-Enfin te revoilà... Nous étions inquiets pour toi.
-Heu... Je... J'ai dû m'arrêter en cours de route.
-Tu es arrivé jusqu'au village... ?
-Oui... Les paysans sont mobilisés... Ils sont soumis aux caprices du fils du caïd et aux Français... On sent comme une mauvaise odeur dans l'air... C'est dégoûtant... Ces pauvres gens triment dur et savent qu'ils risquent de se faire confisquer leurs biens, sans pouvoir faire quoi que ce soit.
-Nous savons tout cela... Mais les déflagrations ont dû aussi attirer leur attention...
-Certainement... Seulement, vu que les militaires ont assailli le village, ils ont sûrement compris que cette "ruse" consistait à nous débusquer.
-Nous allons tenter de quitter les lieux au plus tôt... Nous n'allons pas leur donner l'occasion de nous déloger comme des rats...
(À suivre)
Y. H.
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