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FLN : un parti au cœur de la présidentielle
Le FRONT compte encore
Publié dans Liberté le 02 - 03 - 2004

La guerre qui fait rage autour du FLN et dont le feuilleton du Conseil d’État n’est que la partie visible de l’iceberg, oppose deux conceptions diamétralement opposées, incarnées par deux hommes, Ali Benflis et Abdelaziz Bouteflika, de la vocation qu’on veut assigner au plus vieux et historique parti.
Le FLN n’est pas un parti comme les autres. L’histoire de ce vétéran dans la mosaïque partisane est intimement liée à celle du pays. Omniprésent depuis un demi-siècle, le FLN n’a eu qu’une très courte absence. Son éclipse (entre 1997 et 2002) n’a d’ailleurs obéi qu’à une feuille de route concoctée par le pouvoir réel.
Créé en un clin d’œil, pour donner l’illusion d’un véritable changement, le RND, qui l’avait supplanté, s’est révélé une piètre copie : mêmes mœurs, mêmes pratiques et même servilité, avec un zeste d’arrogance. Le parti éprouvette s’est effondré dès lors qu’il a été décidé de remettre en selle le FLN avec la venue de Bouteflika en 1999. Fondé le1er novembre 1954 pour diriger et animer la Révolution armée, le FLN fera, très rapidement, l’objet de multiples manœuvres d’asservissements. “Qui tient le FLN a les clefs du pouvoir� devient un principe.
Pour en conjurer le sort et lui éviter toute forme de prédation, Abane Ramdane le dote d’une charte le 20 août 1956 (Charte de la Soummam). Le visionnaire est assassiné par ses propres pairs en 1957. Premier coup d’État, avant l’indépendance : le Conseil national de la révolution “redresse� la bible de la révolution jugée trop démocratique. Les chefs militaires investissent la direction du FLN. Le parti prend alors les allures d’un meuble. Dorénavant, ce n’est plus qu’un faire-valoir symbolique.
En 1962, la lutte pour son accaparement se fait au grand jour. Tandis que les ténors du FLN historique se crépissaient le chignon à Tripoli (Libye), à l’occasion de son deuxième congrès, révélant les contradictions qui continuent d’agiter le pays ; l’armée des frontières, menée par le clan d’Oujda, sous la houlette du colonel Houari Boumediene (chef d’état-major), prenait Alger, avec dans ses bagages Ahmed Ben Bella qui sera fait président. Le jeu bouclé, les chefs historiques du FLN reprennent le chemin de l’exil.
Aït Ahmed et Mohamed Boudiaf entrent dans l’opposition, créant chacun son propre parti (le Ffs et le Prs), Lakhdar Ben Tobbal jette le gant, comme tant d’autres.
Krim Belkacem se réfugie à l’étranger où il sera assassiné et, les deux anciens présidents du Gouvernement provisoire (Gpra), Ferhat Abbas et Benyoucef Benkhedda, sont renvoyés à leurs officines pharmaceutiques, avec l’interdiction d’en bouger. En 1964 (IIIe congrès), le FLN revoit ses copies. Le front est mort, place au parti unique.
Le centralisme démocratique érigé en dogme barre la route à toute velléité démocratique. La pensée unique instaurée, le FLN retourne à ses kasmas pour ne pointer du nez que lorsque le pouvoir aura besoin de grandes messes pour faire avaler ses pilules. Boumediene qui a chassé, en juin 1965, son protégé, Ben Bella, ne prend même pas la peine de s’accommoder du FLN dans sa version décorative. Le Conseil de la révolution, composé essentiellement de militaires, est maître et, lorsque Boumediene instaure les institutions devant “survivre aux hommes�, l’État sera totalement confondu avec les hommes qui le dirigent.
Le FLN n’est pas lâché pour autant. Virtuel, il est instrumenté pour jeter l’opprobre sur les empêcheurs de tourner en rond (accusés d’antinationalistes) et servir d’intercesseur auprès de pays socialistes et de partis de gauche en Occident. Tiers-mondiste, Boumediene devait également donner le gage qu’il avait le soutien des masses algériennes.
Le FLN a attendu 15 années pour tenir son IVe congrès. Il devait avaliser la succession de Boumediene mort fin 1979. Le candidat de l’armée, le colonel Chadli Bendjedid, passe comme une lettre à la poste, laissant sur le carreau Bouteflika qui s’estimait le dauphin de Boumediene. L’armée a son grand carré dans le comité central. Le FLN reprend son lustre. Chérif Messaâdia en prend la tête, transformant l’appareil en “un État dans l’État�.
Symboliquement, l’appareil s’installe au cœur d’Alger, dans le complexe du gouvernement. Avec l’article 120, dans ses rangs ne sont tolérés que des conservateurs et des islamistes, ce qui finit par en faire le parti des barbes-FLN qui impose — entre autres —, l’infamant code de la famille en 1984. Une année plus tard, ça ne baigne plus dans l’huile. Le libéralisme version Chadli est adopté par le Ve congrès du FLN, mais il ne sied pas à tout son entourage. Le pays est en pleine récession. Octobre 1988, le régime découvre brutalement que l’Algérie a changé. Les jeunes, même manipulés, revendiquent la liberté. Le VIe congrès du FLN prend acte et se bouge : Abdelhamid Mehri, un vieux routier, prend en main le parti en 1989. Il s’agit de sauver les meubles face à l’irruption de pluralisme. Le carré vert du comité central disparaît. Pluralisme oblige, l’armée se retire du FLN.
Le vieux parti adapte ses textes mais rien n’y fait. Les nouveaux venus lui tiennent la dragée haute. Aux élections de 1991, il est laminé par le FIS qu’il avait couvé. Mehri choisit de ne pas faire partie du Comité de sauvegarde de la République et siège, à Sant’ Egidio, à la table du FIS dissous. En 1996, le comité central du FLN le pousse à la porte de sortie.
Le FLN n’a pas été programmé pour devenir un parti de l’opposition. En 1997, le VIIe congrès met à la tête du FLN un cacique, Boualem Benhamouda, qui fait débarquer tous ses pairs caciques de la direction, à  commencer par Bouteflika. À ce moment-là , le pouvoir a jeté son dévolu sur le RND d’Ouyahia qui, grâce à la fraude, rafle toutes les institutions. Le FLN entre en hibernation jusqu’à la désignation par les décideurs de Bouteflika comme successeur de Zéroual. Benhamouda, qui avait vendu la mèche en avouant que son choix a été dicté “d’en haut�, est évincé le 20 septembre 2001 par le comité central qui le remplace par Ali Benflis, alors à la primature. Boosté, le FLN remonte rapidement la pente. Il réinvestit les assemblées élues en force, reléguant le RND à une portion congrue. Contre toute attente, en 2003, le VIIIe congrès du FLN désigne Benflis comme son candidat à la prochaine présidentielle non sans avoir proclamé l’indépendance du parti.
C’est une première dans l’histoire : le FLN entre en guerre contre le président de la République et l’action est menée par son ancien directeur de campagne, directeur de cabinet et Chef de gouvernement. Bouteflika réagit via les redresseurs, un composite d’apparatchiks et de jeunes loups. Mission : bloquer le vieux parti jusqu’aux élections, après la mise en échec de multiples tentatives de son accaparement.
Ses militants se bousculeront au portillon du vainqueur, prédisent les redresseurs. Le FLN, que l’un de ses principaux fondateurs, Mohamed Boudiaf, avait promis “au placard de l’histoire�, est ainsi au cœur de la bataille présidentielle. Comme si, aujourd’hui encore, pour ferrer le pays, il fallait encore avoir dans sa poche le FLN.
D. B.


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