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Abderahmane Dahmane à "LIBERTE"
"J'aurais aimé voir Bouteflika sortir par la grande porte"
Publié dans Liberté le 29 - 03 - 2014

Abderahmane Dahmane, président du Conseil des démocrates musulmans de France (CDMF), se prononce pour la présidentielle d'avril prochain. Il a choisi son candidat. C'est Ali Benflis. "J'ai choisi Benflis parce que c'est un homme compétent, qui a de l'expérience et qui possède tous les attributs de celui qui pourra changer le système", dit-il. Il livre, dans cet entretien, sa lecture de la situation politique actuelle.
Liberté : Vous avez mené campagne, auprès des Algériens de France, pour Abdelaziz Bouteflika en 1999. Pourquoi pas cette fois-ci ?
Abderahmane Dahmane : C'était au lendemain du départ incompris du président Zeroual. Il nous fallait un homme d'expérience et Bouteflika représentait cette expérience. À ce moment-là, Abdelaziz Bouteflika était à l'étranger et il avait pris du recul par rapport au pouvoir, qu'il a lui-même exercé. Nous avions donc décidé de mettre en place un comité de soutien pour Bouteflika. Mais aujourd'hui, les Algériens qui aiment leur pays, où qu'ils vivent, sont dans l'inquiétude. Lorsqu'on se met à critiquer et à piétiner les institutions de l'Etat, particulièrement l'armée et les services de sécurité, on met le pays en danger. C'est peut-être plus dangereux encore que la menace islamiste. Un pays sans institutions ne peut assurer sa sécurité et défendre ses frontières. Et l'Algérie a plusieurs frontières dangereuses notamment celles avec la Libye et le Mali.
Aujourd'hui, je ne soutiens pas Bouteflika pour un 4e mandat car je ne veux pas que l'Algérie soit la risée du monde.
C'est un homme malade à qui je souhaite repos et rétablissement. C'est un homme affaibli qui est dans l'incapacité de protéger le pays des vautours qui sont la corruption et l'injustice que je vois se propager. J'aurais aimé le voir sortir par la grande porte et passer le flambeau à une autre génération.
Comment expliquer sa candidature alors qu'il est affaibli ?
La candidature de Bouteflika est un non-sens, c'est une logique de voyous qui n'ont pas l'Algérie dans leur cœur. Ce n'est pas lui. Je ne pense pas qu'un homme comme lui puisse vraiment se présenter dans la situation où il se trouve du point de vue de sa santé. Sauf qu'il y a ce clan que j'appelle "le clan de la corruption et de l'injustice" qui veut rester car il y a encore de l'argent à prendre. Même parmi les membres de sa famille, certains sont opposés à cette candidature. Mais les gens qui n'ont pas de scrupules préfèrent voir le pays sombrer plutôt que de quitter le pouvoir. Nous avons des exemples autour de nous : le Nigeria, le Mali, la Libye et l'Egypte, qui était une référence culturelle et politique. Moubarak était vu comme un pharaon, aujourd'hui, on l'amène sur un brancard pour être jugé... Je ne souhaite pas qu'il arrive à Bouteflika ce qui est arrivé à Moubarak.
À quoi obéit, selon vous, le retour d'Ouyahia et de Belkhadem sur la scène politique ?
À mon avis, ces équipes qui s'accrochent à la fin d'un pouvoir sont attirées par l'ambition. La carotte qui leur a été tendue est la vice-présidence. Sauf que c'est jouer à un jeu dangereux car aujourd'hui, ils sont nombreux à y prétendre. Après le 17 avril, les prétendants vont se battre pour ce poste alors même que la Constitution ne prévoit pas de vice-présidence. Ouyahia a eu une expérience malheureuse en tant que chef de gouvernement et Belkhadem aussi. Ils devraient retrouver leur citoyenneté, défendre l'intérêt de l'Algérie et non leurs petites ambitions.
Comment jugez-vous les déclarations de Hamrouche et de l'ex-président Zeroual ?
L'ex-président Zeroual est un homme respecté, respectable et aimé. Je suis, d'ailleurs, de ceux qui ont fait campagne pour lui en 1995, lorsqu'il fallait sauver l'Algérie du terrorisme. Cet homme a une écoute profonde du peuple et des démocrates. Il vient d'écrire une lettre, s'adressant aux Algériens leur demandant de voter. Il est vrai qu'il a porté des critiques sur le pouvoir de Bouteflika, parlé de la Constitution qui ne devait pas être changée et donné une recommandation profonde au sujet de la nécessité de l'alternance au pouvoir. Malheureusement, cette lettre s'adresse aux intellectuels, aux universitaires mais pas au peuple. Or, le peuple algérien avait besoin d'une consigne claire. M. Zeroual dit au peuple votez, mais pour qui ? Quant à M. Hamrouche, beaucoup d'Algériens ont espéré qu'il allait se présenter à cette élection. Mais il a déçu tout le monde en n'y allant pas. Il n'a pas de leçon à donner à l'armée car il en va de la sécurité du territoire et du peuple algérien. Dans cette lettre, il aurait dû s'adresser aux candidats. Aujourd'hui je lui dis : vous n'avez qu'un seul choix qui est celui de nous indiquer le candidat que vous soutenez.
Comment analysez-vous la position de la France face à cette élection ?
Actuellement, nous n'avons pas affaire à un pouvoir fort en France pour qu'il puisse prendre une position. Hollande n'est pas en bonne posture, aujourd'hui, et la France n'a pas intérêt à s'immiscer dans les affaires algériennes. Ce serait d'un mauvais effet car il y a eu des maladresses, notamment les propos tenus par François Hollande au retour de Manuel Valls de sa visite en Algérie (il en revient sain et sauf, c'est déjà beaucoup, ndlr). La réaction de la communauté algérienne de France a été unanime pour dire qu'il était allé trop loin. Il y a bien eu un porte-parole du Quai d'Orsay qui aurait dit qu'il fallait laisser les gens manifester. Ce n'est pas grave. N'importe quel Etat aujourd'hui peut se permettre une telle intervention en cas de manifestation pacifique réprimée. Le monde a changé. Nous ne sommes plus en 1988 où l'on a tiré sur la population. À mon avis, il faut être prudent car le moindre incident pourrait embraser l'Algérie.
Que pensez-vous des prochaines visites de John Kerry et du prince du Qatar en pleine campagne électorale ?
La visite de John Kerry est une provocation et un affront au moment même où les Algériens sont déterminés à arriver à une véritable démocratie, absente depuis 50 ans. L'Algérie n'est ni l'Afghanistan ni l'Irak et l'appui qu'il apporte au pouvoir en place est indigne des Etats-Unis d'Amérique. Quant à la présence des Qataris sur notre sol, j'y suis fermement opposé.
Comment voyez-vous l'après-17 avril ?
Tout dépendra de qui va gagner la bataille. S'il s'agit du clan des corrompus, nous nous éloignerons encore de la démocratie et la situation va s'envenimer. D'abord, il va y avoir le combat des vice-présidents et malheureusement ils sont nombreux. Il y aura aussi le problème des places dans le prochain gouvernement. Il y aura les déçus et les insatisfaits qui risquent d'apparaître notamment parmi les populations du sud du pays. Les Touareg se sentent déjà sous-représentés et le mécontentement se voit à Ouargla, à Ghardaïa... Et si la situation n'est pas vite maîtrisée dans le Sud, l'Algérie risque de flamber dans son ensemble. D'où la nécessité du changement avec l'alternance et le renforcement des institutions du pays qui en ont bien besoin.
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