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L’ombre des émeutes
Ouargla ne croit plus aux promesses électorales
Publié dans Liberté le 21 - 03 - 2004

Les autorités locales sont pointées du doigt par la population qui les accuse d’avoir “entretenu la misère malgré les dotations de l’État�.
C’est autour du ksar antique que la ville de Ouargla a prospéré. Elle présente, aujourd’hui, le visage d’une vaste agglomération traversée par de grandes artères, plantée de bâtisses modernes et “cousues� de fils électriques qui ont projeté dans la lumière cette oasis du désert, arrosée de fuel.
Ouargla poursuit sa marche sur le chemin de la modernité, mais le ksar, son cœur antique, s’est arrêté de battre derrière les murs d’une citadelle délabrée, oubliée. Ses venelles jonchées d’ordures sentent la décrépitude. Ses occupants étouffent sous les gravas de leurs maisons en ruine.
Ahmed et ses amis de l’Association culturelle de la vieille ville profitent de l’arrivée des journalistes pour lancer un ultime SOS. “Si personne ne se préoccupe de notre sort, nous mourrons tous enterrés dans nos maisons�, préviennent-ils sur un ton de désespoir.
Dans l’une des salles d’une petite crèche communale qui sert aussi de lieu à leur association, les jeunes de la cité projettent une cassette vidéo et se font écho des cris de détresse d’habitants pris au piège sous leurs toits chancelants. “Le maire n’a jamais mis les pieds ici. Si vous lui montrez ces images, il ne reconnaîtra pas l’endroit�, relève Slimane, outré.
Le regard vicié sur le film de la déchéance, il en narre les détails. Il raconte le drame de cette famille engloutie sous les débris d’une masure effondrée et d’une autre réduite à l’errance pour les mêmes raisons. “Le président de l’Apc a franchi une seule fois le seuil du ksar, il y a deux ans, à l’occasion de la campagne pour les municipales�, note le laissé-pour-compte.
À l’intérieur de cette salle de classe, les rancœurs soulèvent de temps à autre le vent de la révolte qui a soufflé des jours durant sur le quartier oublié. Comme d’autres jeunes des bourgs misérables de Ouargla, Ahmed, Slimane et ses compagnons ont brisé le mur du silence, qui les a réduits à vivre en loques.
Ils ont franchi le seuil du supportable et des quartiers nantis pour livrer bataille au destin, aux autorités surtout. “FLN, RND, Bouteflika, Benflis…Tous sont pareils. Ils se souviennent de notre existence uniquement quand ils ont besoin de nos voix�, s’époumone Ahmed. Le souvenir de ce maire promettant le paradis avant d’y entrer seul par la porte du siège de la commune le révulse.
Des courtisans devenus des maîtres méprisants, Ahmed n’en veut plus ! “C’est le dernier de mes soucis�, répond-il avec brusquerie lorsqu’on lui demande son appréciation du prochain scrutin présidentiel.
Attendue, cette réponse exprime lassitude et résignation. Le salut ultime consistait, selon Moussa, chef du quartier voisin de Beni-Thour, en la visite du président Bouteflika. “Les jeunes n’avaient plus que lui. Il représentait leur dernier recours�, explique-t-il. Témoin de la fureur juvénile, notre interlocuteur est aussi défaitiste.
Il ne croit plus à l’avenir, ni au miracle des urnes. La seule fois sans doute où l’espoir a germé dans son cœur a trait à cette victoire du club local de football qui a remporté la coupe d’Algérie. “Tout le pays s’est soudain rendu compte que Beni-Thour existait�, se remémore-t-il, fier. Depuis, le retour au quotidien misérable a fini par noyer le sort de l’enclave dans l’océan d’une patrie en déclin. “Les jeunes doivent être patients. En cinq ans, les choses se sont améliorées�, professe ce vieil homme rencontré devant le siège d’un bureau de soutien au candidat Bouteflika, dans le quartier.
Occupé à chasser les mouches, le sage commente les derniers soubresauts qui ont secoué la ville. “La colère des jeunes est légitime. Ils n’ont ni travail ni logement. Mais est-ce la faute du président ou des élus qui dilapident l’argent qu’il leur distribue ?� se demande-t-il. La pique adressée ici aux maires FLN qui dirigent la quasi-totalité des APC de Ouargla ne fait aucun doute.
Accusés d’avoir entretenu la misère en dépit des dotations de l’État, ils sont également désignés du doigt pour avoir organisé les émeutes. “Ils voulaient saboter la visite de Bouteflika alors qu’ils sont à l’origine du mécontentement�, dénonce le vieux partisan, scandalisé. À la permanence électorale de Bouteflika, un immeuble flamboyant au centre-ville, le chef du QG, M. Benameur se retient de tenir de telles accusations. À l’image de son candidat, il se montre serein et imperturbable.
Rien ne semble affecter sa quiétude, même pas les dernières émeutes qui, selon lui, relèvent d’un simple chahut comme celui qui, parfois, s’empare des gradins qu’il fréquente souvent. Président de la ligue locale de football, M. Benameur compare l’élection présidentielle à un match de football où le meilleur gagne.
Si une partie de foot se dispute dans un stade, la bataille électorale du 8 avril se déroulera-t-elle dans les bureaux de vote ? “Vous savez qu’il y a des enjeux qui ne se discutent pas sur le terrain de la confrontation�, lance, espiègle, le représentant de Abdelmalek Sellal.
Qui décidera du sort des Algériens le jour J, l’armée, la providence, ou les urnes ? À Ouargla, la population ne croit plus aux promesses électorales. Encore moins au miracle.
S. L.


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