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Bachir Djeribi, Président du Syndicat national des agences de voyages, hier, au forum de "Liberté"
"L'Etat a monopolisé le hadj et la Coupe du monde"
Publié dans Liberté le 07 - 05 - 2014

Avec l'islam comme religion d'Etat et le football pour croyance populaire, nos dirigeants semblent vouloir exercer longtemps encore leur monopole sur cette dévotion dont la récupération politique constitue à l'évidence, pour eux, du pain béni...
Après la période tumultueuse de la campagne électorale pour la présidentielle, le Forum de Liberté a repris hier ses activités "normales" en invitant le président du Syndicat national des agences de voyages (Snav), Bachir Djeribi, et ce, en lieu et place du directeur général de l'Office national du hadj et de la omra (Onho), Cheikh Berbara, qui a décliné notre invitation, malgré notre insistance. Après une brève présentation de son association dite patronale qui, selon lui, s'est imposée, comme "une force de propositions", Bachir Djeribi explique que la devise de la Snav est "L'action est plus forte que la parole".
Pour l'invité de Liberté, il s'agit là de plus qu'un slogan. Et pour cause, le choix même de cette formule traduit également, selon lui, le fait que "les responsables du secteur parlent beaucoup pour ne rien faire". Invité à faire un état des lieux du secteur du tourisme, l'orateur s'est borné, dans un premier temps, à évoquer "les problèmes récurrents comme la formation et la communication, des volets dont la prise en charge est primordiale". D'après le président de la Snav, les entraves sont légion. "Nous avons ciblé les problèmes et donné des solutions. Nous avons peut-être échoué à convaincre les gens. Mais on a besoin qu'on nous laisse exprimer notre désir de développer ce secteur. L'instabilité institutionnelle nous gêne. On n'arrive pas à dégager l'énergie nécessaire pour redorer le blason de l'Algérie touristique. Le ministère du Tourisme doit s'atteler à tracer des lignes rouges et laisser les gens travailler." Abordant un sujet de préoccupation actuel et concret des professionnels, à savoir la campagne du pèlerinage aux Lieux Saints de l'islam (hadj-2014) qui vient de commencer, Djeribi se désole qu'à quelques semaines des premiers départs, les agences de voyages ne peuvent toujours pas se projeter dans cet avenir immédiat. "L'opération hadj est devenue en Algérie un vrai casse-tête. À ce jour, les cahiers des charges ne sont toujours pas prêts. Pourquoi mettre, ainsi, les agences de voyages dans une boîte de conserve ?" On apprendra toutefois que sur un quota de 28 800 pèlerins, seuls 10 000 seront réservés aux agences privées, le reste échoit à l'Office national du hadj et de la omra considéré ici, tout simplement, comme un "concurrent". "Cet office est devenu une société qui fait du business et qui ne tient compte d'aucune règle de commercialité."
À l'entendre, il s'agit là encore d'une étrangeté de l'économie de marché à l'algérienne. "L'agence de voyages doit vendre des séjours dans un hôtel qui lui sera affecté, qu'elle ne connaît pas et qui ne répondra pas toujours aux besoins de sa clientèle. On lui impose parfois des guides incompétents. Comment pouvoir travailler dans ces conditions ?", déplore-t-il.
S'il reconnaît que la qualité du produit touristique relève effectivement de l'agence de voyages, "dans ces conditions, c'est le saut dans l'inconnu". Cette discrimination et cette gestion hasardeuse que n'a pas manqué de dénoncer hier Djeribi sont justifiées, de l'autre côté, par des "défaillances" dont se seraient rendus auteurs certaines agences de voyages privées. "En tout cas, s'il y a eu des dépassements, aucun nom d'agence de voyages n'a été avancé à ce jour. Assainissez nos rangs, c'est vous l'autorité ! On a interpellé à ce sujet le Premier ministre et de nombreux responsables mais personne n'a encore bougé le petit doigt." Le président de la Snav qui est également membre de la Commission interministérielle pour les agréments des agences de tourisme et de voyages (ATV) exige des noms car son association est, d'après lui, habilitée à pouvoir sanctionner les entreprises incriminées.
"Après chaque fin de campagne de pèlerinage vers les Lieux Saints de l'islam, Cheikh Berbara brandit des menaces. Mais pourquoi donc a-t-il peur de donner des noms ? Pourquoi ne les dénonce-t-il pas ?" s'interroge-t-il en révélant que ces agences prétendument "récalcitrantes" sinon "récidivistes" sont souvent retenues l'année suivante, et ce, malgré les plaintes enregistrées par les hadjis, "une clientèle, du reste, très exigeante", rappelle-t-il, par ailleurs.
Les sorties surprenantes de Cheikh Berbara
"Si nous sommes contre l'impunité, nous sommes également contre la punition générale", a martelé le président du Syndicat des agences de voyages qui refuse qu'on jette sur l'ensemble de la corporation l'anathème et de vagues accusations. "Et les responsables de l'office ? Qui va pouvoir les juger après que nombre de pèlerins furent revenus avec de grosses déceptions ? Peut-on être juge et partie ?" Djeribi retient de cet imbroglio non seulement "les sorties surprenantes de Cheikh Berbara" mais également les pouvoirs exorbitants que s'octroient, en la matière, les autorités saoudiennes au détriment de la souveraineté nationale. "Si le quota réservé aux Algériens a nettement diminué et que d'autres pays aient opté pour la location pluriannuelle, les meilleurs hôtels étaient déjà pris bien avant le projet des travaux d'agrandissement du mataf aux alentours de la Kâaba." Le président de la Snav évoque également l'"astuce saoudienne" qui consiste à faire contresigner le contrat entre l'agence de voyages algérienne et le partenaire saoudien par plusieurs autorités. "De facto, cela devient un document officiel." De plus, l'opérateur algérien est obligé de verser l'équivalent de 3 millions de dinars (soit 25 000 euros) dans une banque saoudienne à titre de caution.
Cet argent bloqué se veut comme une garantie contre d'éventuelles malversations des agences de voyages algériennes. Sur le plan de la rémunération, l'opération hadj est, à l'en croire, très peu rentable. "L'agence de voyages qui est là pour encadrer durant plusieurs mois le pèlerinage reçoit en contrepartie une commission de 5 000 DA par hadji, une somme dérisoire qui ne suffit pas à couvrir les dépenses et les efforts fournis." Mais pourquoi donc une telle diatribe si l'opération n'est pas lucrative ? Djeribi, sûr de son fait, avance ces arguments : "C'est un métier de plus en plus risqué. Il y va aujourd'hui de la survie de ces agences de voyages. Il y en qui travaillent à perte pour le hadj en espérant que les autorités seront plus clémentes à leur égard pour faciliter les choses pour la omra. D'autres refusent tout simplement d'êtres esclaves en assurant pour 5 000 DA les défaillances de l'office du hadj." On apprendra par l'invité du Forum de Liberté que le marché de la omra, qui touche environ 100 000 personnes chaque année en Algérie, est le plus prisé. On estime le nombre de 10 000 pèlerins uniquement pour les mois de Châabane et de Ramadhan prochains. L'enjeu est de taille.
Des voix au sein de son association demandent déjà le retrait pur et simple de la Snav de cette opération du hadj. "Ce scénario n'est pas exclu puisqu'à ce jour les cahiers des charges ne sont toujours pas établis", menace-t-il car, d'après lui, "on pousse de la sorte les agences de voyages vers la sortie". Pour lever les quiproquos, il propose, tout au moins, la création en urgence d'"une commission multisectorielle" pour assurer, dit-il, plus de "transparence".
Derrière cette situation inextricable, y a-t-il une volonté de marginaliser les opérateurs privés ? Pour l'invité de Liberté l'essor du tourisme dépend d'"une décision politique" qui ne peut se passer d'"une ouverture tous azimuts". Il s'agit, selon lui, surtout de "libérer les initiatives". S'il préconise, ainsi, la possibilité d'utiliser un passeport international pour partir en pèlerinage, il ne comprend pas, par exemple, que pour la Coupe du monde au Brésil pour laquelle les agences de voyages privées ont été exclues au profit exclusif du Touring Voyages Algérie (TVA), un tour opérateur, filiale du Touring Club d'Algérie, une entreprise publique. "Cette éviction est incompréhensible. Après le hadj, la Coupe du monde a été également nationalisée. Je respecte beaucoup les gens du TVA, mais je n'accepte pas la déclaration de leur P-DG, Tahar Sahri, qui, d'après lui, les agences de voyages privées ont été éliminées pour éviter les spéculations. Personnellement, j'ai pu décrocher un contrat ferme pour 250 personnes d'une société algérienne bien avant la qualification de l'Algérie à cette phase finale. Mon partenaire (brésilien) a même assisté à une rencontre de l'équipe nationale. Soudain, ont surgi les problèmes et on nous a écartés. Je ne sais, d'ailleurs, toujours pas par quel miracle on devait acheter, en ce qui nous concerne, les billets d'entrée au stade à... Paris ou à Londres et contre la somme de... 700 dollars par match."
M-.C. L.
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