Ce plan d'eau, qui recèle une faune et une flore d'une richesse insoupçonnée, risque, en effet, de subir une catastrophe écologique si on ne réagit pas dans l'immédiat. Le dessèchement du lac Fatzara, un bassin situé entre trois communes de la wilaya de Annaba, à savoir Berrahal, El-Eulma et Chorfa représente une menace certaine pour l'environnement, alertent des spécialistes du domaine. Ce plan d'eau, qui recèle une faune et une flore d'une richesse insoupçonnée, risque, en effet, de subir une catastrophe écologique si on ne réagit pas dans l'immédiat, affirment ces derniers. Le dessèchement de cette dépression se faisait, selon nos sources, à travers un canal d'évacuation des eaux vers l'oued Meboudja, et ce, après l'ouverture de la ponte vanne du lac. Première conséquence de cette situation : on annonce la mort de centaines de poissons et la déprédation sauvage et effrénée des œufs par des oiseaux migrateurs. Le dessèchement du lac a par ailleurs rendu l'accès facile, notamment aux endroits favorables à la niche. Ce nouveau type de braconnage est commis par des prédateurs, qui sont en train de violer, estime-t-on, avec une farouche cupidité l'environnement. Selon une étude menée récemment, plus de 90 000 oiseaux voyageurs, dont 55 000 de différentes espèces, ont été recensés sur les lieux durant la récente période de niche. Plus heureux sont les renards, les chacals et autres rapaces des monts de l'Edough, qui n'ont plus besoin de ruser aujourd'hui en s'attaquant aux poulaillers pour satisfaire leur faim quotidienne, en raison de l'abondance du gibier sur le rivage du lac. Ainsi, la baisse des eaux a engendré une véritable catastrophe, frappant de plein fouet les poissons, notamment la carpe, ou des pièces dépassant souvent les 10 kg gisent dans la boue. Cette agression envers la nature n'est pas sans provoquer un déséquilibre au niveau de l'environnement et du cycle d'évolution de la nature. La région de Annaba, prolongée par le parc naturel d'El-Kala, renferme un immense patrimoine de faune et de flore très varié. Après avoir frôlé la catastrophe, en raison du déversement anarchique des déchets et rejets polluants de certaines unités de production dépendant de la zone industrielle de Berrahal, des atteintes ont fait suite également aux opérations de drainage et de mise en valeur des terres, lesquelles ont engendré la surexploitation des espèces et la détérioration de la couche végétale. Le lac Fatzara, a été classé, en 2006, zone "Ramsar". La classification de ce site naturel est intervenue à l'issue des visites sur ce site effectuées il y a quelques années par des experts en la matière et qui ont jugé cette étendue d'eau naturelle "d'excellent site d'accueil, en période hivernale, d'une avifaune nicheuse composée souvent d'espèces rares et protégées". El-Garaâ, pour les anciens, est une zone de transhumance et de refuge d'oiseaux migrateurs. Seules quelques-unes de ses parcelles se prêtent à certaines spéculations agricoles après le recul des eaux. Le reste n'était utile que pour le fourrage et le foin. "Il fallait laisser le site en l'état naturel. On ne doit jamais jouer avec la nature, et surtout toucher à des zones humides, existant depuis la nuit des temps", regrettent des experts en écologie. B. B. Nom Adresse email