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Comme d’habitude
Publié dans Liberté le 10 - 04 - 2004

Le miracle n’a pas eu lieu. L’Algérie n’a pas eu sa première élection sans fraude, ce jeudi 8 avril. Elle a même raffiné ses procédés de falsification puisque le processus de mystification a débuté des mois avant le scrutin proprement dit.
Le régime, comme à l’accoutumée et comme il était difficile de ne pas le prévoir, a encore opté pour le statu quo.
Le retrait de l’armée du jeu politique, pour effectif qu’il ait pu être, n’a pas eu l’impact dont on le chargeait : la fraude préventive a eu lieu et la manipulation des chiffres a redressé des résultats déjà largement contraints. Tout s’est passé comme si l’armée s’est dégagée d’une responsabilité au profit d’autres institutions. Ce faisant, par sa démobilisation politique, l’ANP a réduit le scepticisme traditionnel de l’électorat et a donc participé à la neutralisation de la seule arme de protestation populaire contre la fraude : l’abstention.
Et comme ce dégagement passif incline à l’indifférence complice, se pose alors la question de son authenticité.
Rien n’a donc changé. En 1995, il fallait voter pour prouver que l’islamisme ne tient plus la société en otage ; en 1999, il fallait montrer que l’Algérie était apte à se payer démocratiquement une alternance ; en 2004, il fut question de s’autoriser enfin un régime libéré de la tutelle militaire. À chaque fois, l’argument sert, avec des fortunes diverses, à presser l’électeur jusqu’à l’urne.
L’illusion de sincérité n’a pas constitué le seul leurre de cette élection 2004 ; l’argent a coulé à flots pour convaincre politiciens douteux, artistes en mal de succès, affairistes avides et simples nécessiteux dans une entreprise vulgairement vénale de confirmation de l’ordre établi. Les institutions ont, dans une insolence qui fait injure à la notion d’État, fait le reste.
S’ajoutent à ce marketing institutionnel les assertions soutenues des candidats opposés au président selon lesquelles, ils étaient parés pour contrer la fraude. Cette élection ainsi a bénéficié d’une consensuelle promotion. Il fallait des lièvres pour que le vainqueur aille au bout de la course. Il faut dire qu’ils furent assez convaincants, même si cela n’apparaît pas dans leurs résultats. Il y a quelque chose de déplacé à nous appeler à la protestation après nous avoir exhortés à aller jusqu’à l’abattoir.
La presse indépendante aura pris sa part dans cette opération de dévitalisation d’une partie de ce qui restait d’incrédulité dans la société. Nous n’avons pas su respecter le bon sens commun qui a fait de l’abstention l’ultime moyen de préserver sa voix de la falsification.
Le résultat de Bouteflika, produit d’une manipulation avancée et amplifié a par la trituration finale, n’est pas dû à la seule fraude. Outre le clientélisme ostentatoire qu’on observe depuis longtemps, il révèle un vrai penchant culturel pour le fort du moment. Le candidat du pouvoir est, de fait, favorisé par une propension mentale à aller vers la puissance dominante.
Depuis l’indépendance, on vote pour dire “oui� ou “non� ; et plutôt oui que non, le non ayant une connotation subversive. Ce fatalisme social a facilité la tâche du conservatisme politique.
Toutes ces connivences expliquent et maintiennent l’impasse permanente. Le prix du pétrole servira à s’en accommoder, les élections à la légitimer.
Comme d’habitude.
M. H.


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