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Pour que le parti unique ne soit pas à venir
Publié dans Liberté le 13 - 04 - 2004

A chaque médaille son revers, et à chaque succès sa part du feu. La règle vaut parfaitement pour le plébiscite de Bouteflika. Pis, le revers que représente le score à la “soviétique� de 84,99% et qui, déjà , inspire bien des plaisanteries aux observateurs d’ici et d’ailleurs, paraît trop hideux pour ne pas ternir l’éclat de la médaille.
Mais pas seulement : c’est l’Algérie elle-même et surtout son image de pays “parmi les plus avancés sur la voie de la démocratie�, dans le monde arabe et en Afrique, qui en prennent un sérieux coup. MM. Bouteflika et Ouyahia en ont pris conscience, sans doute un peu tard pour “rattraper le coup�, mais peut-être plus tôt que tout le monde. Dès le lendemain du scrutin, les deux ont tenu, comme s’ils en avaient convenu, à trouver des dehors démocratiques à une élection dont ils venaient subitement de prendre conscience qu’elle n’en avait point. Et les deux n’ont pu trouver qu’un seul fait, par ailleurs dérisoire et futile, à présenter comme la preuve de la bonne santé démocratique de l’Algérie : une femme a pris part à la course à la magistrature suprême.
Première mise au point : le fait n’est inédit ni dans le monde arabe ni en Afrique, contrairement aux affirmations du Chef du gouvernement et du président. La Mauritanie, pays arabe et africain nous y a devancé, comme vient de le rappeler si judicieusement notre confrère El Watan, et c’est pourtant dans ce pays qu’a eu lieu l’une des plus récentes tentatives de coup d’État. Seconde mise au point : feue Mme Indira Gandhi — l’exemple n’est peut-être pas très indiqué — avait régné en bon Premier ministre de l’Inde et cela n’avait absolument pas lavé son pays de cette image de contrée irrémédiablement réfractaire à la modernité. Il est encore plus significatif qu’après elle, Mme Benazir Bhutto ait réussi la prouesse d’instaurer au Pakistan le régime le plus corrompu en terre d’islam.
L’alibi Louisa Hanoune (qu’elle ne se sente pas offensée, elle n’y est presque pour rien) est donc disqualifié autant par l’Histoire que par la géographie, et l’on ne retiendra malheureusement de l’élection du 8 avril que ce “prodigieux� bond en arrière qu’elle fait faire au pays. Un président qui se fait réélire selon le modus operandi qui a porté ou maintenu au pouvoir des Hosni Moubarek, Bachar El-Assad ou Zine El-Abidine Ben Ali, une opposition qui — suprême paradoxe — obtient un score qui ne reflète ni son poids réel ni même la révolte sociale grandissante telle qu’exprimée par les émeutes de ces dernières années dans toutes les régions du pays, c’est peut-être la preuve la plus retentissante de la fraude. Mais c’est surtout le signe que l’Algérie a entamé, ce 8 avril 2004, une marche forcée vers les années du parti unique ou, au mieux, vers une démocratie pluraliste à la tunisienne. Les félicitations protocolaires de MM. Jacques Chirac et George W. Bush et le satisfecit intéressé de l’Otan ne peuvent suffire à occulter le violent coup d’arrêt que l’on vient ainsi de donner à une démocratisation citée jusque-là comme l’une des plus prometteuses, ne serait-ce que parce que le terrorisme islamiste n’en était pas venu à bout. Les réactions positives des grands de ce monde sont condamnées à se révéler de la même inefficacité que la mise en avant de la présence d’une femme dans la course au fauteuil présidentiel : elles sont disqualifiées et discréditées par les chiffres du scrutin.
Comme toute régression, celle qu’on vient de faire entamer au pays aura un coût. Mais l’Algérie ne peut s’accommoder d’une telle marche arrière après avoir si bien nourri le rêve démocratique.
Ceux qui ont porté le projet démocratique à bout de bras, ceux qui l’ont défendu contre vents et marées et ont préservé ses chances d’aboutissement sont aujourd’hui interpellés de nouveau : c’est à eux qu’il revient d’agir pour que ce coût ne soit pas trop lourd.
Cela devra nécessairement passer par quelques douloureuses remises en cause, voire des mutations auxquelles tout le monde n’est pas forcément préparé.
Les remises en cause sont quelquefois de formidables sources de ténacité et les mutations sont toujours l’œuvre directe de l’Histoire.
C’est dire que tout est encore possible, car la volonté des hommes seule est inexorable. Quant au printemps, il arrive que ses couleurs ne soient bonnes qu’à orner nos espoirs trahis.
S. C.


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