Des animateurs du mouvement citoyen en parlent

Quelles perspectives pour la crise de Kabylie ?

Rabah Boucetta : “Quand nous avons dit que nous inscrivons notre combat dans la durée, nous savons la nature de ce régime basé sur la négation et la dictature. Nous avons arrêté une stratégie de lutte. Nous ne cesserons jamais de dire que le combat continue. Nous allons continuer sur la même voie même après cette mascarade qui a consacré la dictature avec des méthodes brejnéviennes. Nous profitons de ce double anniversaire pour une démonstration de force et démasquer le résultat fantaisiste d’un président affolé et isolé. Notre combat aboutira et nous maintenons notre position arrêtée à Raffour, à savoir la satisfaction des préalables pour enclencher un dialogue pour la mise en œuvre de la plateforme d’El-Kseur. La démarche du mouvement citoyen est basée sur son code d’honneur et ses principes directeurs. Toute personne ayant dévié de ces principes et de ce code d’honneur en passant outre la décision consensuelle et en faisant le choix d’être le relais du pouvoir est condamnable et exclue. à partir du samedi, nous allons organiser une série de conférences et une journée de grève le 20 avril. Ceci, nous maintiendrons les même moyens de lutte.�
Fares Oudjedi : “Pour arriver à la consécration de nos revendications, il est nécessaire de procéder à une réadaptation de notre stratégie de lutte à la nouvelle donne. Nous pensons qu’il y a lieu de jeter des passerelles avec tous les segments dynamiques de la société (syndicats, associations de femmes, politiques,…) de toutes corporations et converger nos efforts afin de rendre irréversible la démocratie en Algérie.
Une démocratie conçue non pas comme une fin en soi, mais un moyen de travail. Donc, nous comptons engager une concertation très large avec la population, la presse et d’autres acteurs pour pouvoir imposer plus de libertés et de justice dans notre pays. Il faut conjuguer nos efforts et réadapter notre stratégie.�
Bezza Benmansour : “La mascarade du 8 avril a montré que la crise est toujours là et qu’il y a une lame de fond qu’il faut savoir appréhender. Aucun développement durable ne saurait se concevoir sans le règlement de la crise de Kabylie. à l’occasion du double anniversaire, l’on ne peut que se rappeler de l’urgence et de la nécessité de consacrer à la langue amazigh un statut de langue nationale et officielle.
En matière des statuts des langues, la problématique est binaire : ou elle est officielle ou elle ne l’est pas. Pour ce qui est des perspectives, outre la célébration du double anniversaire, nous allons tenir une rencontre pour engager une plus large concertation possible avec la base citoyenne et les segments dynamiques de la société pour fédérer les synergies pour contrer les velléités de mise au pas de la société par le pouvoir.
Avec le second mandat du candidat Bouteflika, c’est le système qui continue. Il nous appartient de rester solidaires et mobilisés pour arriver à la satisfaction pleine et entière de la plateforme d’El-Kseur, porteuse d’une alternative démocratique pour un changement du système et non dans le système. Tout en gardant le cap par rapport à notre objectif qu’est la satisfaction de cette plateforme. Il nous faut également adapter notre stratégie à la lumière des derniers développements intervenus sur la scène politique nationale. Mais en premier temps, il faut lancer un large débat pour réunir le maximum d’acteurs.�
Belaïd Abrika : “La concertation continue. Nous garderons le cap. Nous allons tenir un conclave le 23 avril où nous allons procéder à l’analyse de la situation. Après quoi, une commission de réflexion sera mise en place pour plancher sur la question des perspectives.�
A. C.