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La légende des Ath-Avla
Voyage au cœur des sites méconnus de la Kabylie
Djamel Alilat
Publié dans
Liberté
le 19 - 04 - 2004
Il faudrait un jour faire une enquête sérieuse pour savoir avec exactitude ce que la Kabylie doit aux Ath-Avla. Leurs coffres, coffrets et portes d’entrée en bois massif, on les retrouve, aujourd’hui, partout, mais de ce village mythique, il ne reste plus que quelques pierres usées et un lieu-dit qui fait le bonheur des bergers et des promeneurs. Nous y sommes allés. Cerné de toute part par la forêt, c’est un site magnifique où l’on a droit à une vue des plus imprenables sur les montagnes des Bibans, des Babors et du Djurdjura.
C’est à Belrachid Nordine, un professeur à la retraite, que l’on doit d’avoir reconstitué, en fouillant les dernières mémoires encore vivaces d’Ighil Ali, des bribes de l’histoire des Ath-Avla. C’était un village d’artisans et de paysans qui s’occupaient de leurs vergers à Tassift et qui fabriquaient des portes, des fenêtres et des coffres magnifiquement sculptés qu’ils livraient dans toute la Kabylie.
D’après notre propre enquête, le village a disparu il y a six à sept siècles, razzié par un bandit des Ath-Mellikèche du nom de Gaoua. Soumis à un odieux chantage, le chef du village a dû lever la garde par une nuit sans lune et permettre à la bande à Gaoua d’investir le village et de le mettre à sac.
Au bas de ce qui reste du village, perdu au milieu des forêts, il y a encore quelques pins probablement plusieurs fois centenaires. Ce sont certainement les seuls témoins, malheureusement muets, de ce qui s’est passé. La tête pleine des cris d’horreur qui ont dû longtemps résonner par cette nuit d’apocalypse, nous quittons ce site plein de charme et de mystère pour l’un de ces endroits oubliés des dieux et des hommes, mais qui renferment encore des bouts de mémoire et d’histoire.
TAZLA OU LES JARDINS DU ROI
Pour quelqu’un comme Mourad qui nous accompagne lors de ce voyage et qui ne connaît de la Kabylie que ce que les grands axes routiers lui ont montré, Ighil-Ali, c’est déjà le bout du monde. Il est étonné de découvrir que le pays kabyle va beaucoup plus loin dans des contrées dont il ne soupçonnait même pas l’existence. Des amis nous ayant signalé des ruines romaines non répertoriées, nous faisons une première halte à Vouni. Effectivement, à l’endroit indiqué, un paysan a récupéré une colonne de granit de 1 mètre 60 d’une petite colline boisée. Au sommet de cette colline, un bout de muraille et des pierres travaillées sont encore visibles. C’est un incendie qui les mis à jour il y a quelques années, mais personne n’a encore fait de fouilles pour savoir ce que renferme le site. Notre destination est Tazla. Nous continuons donc jusqu’à ce petit village à travers un paysage de montagnes et de ravins abrupts.
Tazla est sans doute l’un des plus beaux villages kabyles qu’il nous a été donné de voir. Tout autour du village proprement dit, des vergers verdoyants descendent en cascades jusqu’au fond d’un ravin. Dès notre arrivée, nous avons été frappés par le bruit de l’eau qui coule en cascade. Ce sont cinq sources qui coulent abondamment pour former un ruisseau qui sert aussi bien pour les besoins de la population que pour irriguer les jardins potagers et les vergers du village. Il y a longtemps, Tazla dépendait de la fière et guerrière Kalaâ Nath-Abbès que l’on aperçoit au loin perchée sur son rocher. Elle servait de verger et de garde-manger au roi des Ath-Abbès et on l’appelait Tivhirine N’seltane. Les jardins du roi.
Aujourd’hui, une quinzaine de familles y vivent encore à longueur d’année, mais ces derniers temps, les citadins reviennent en force en hiver au moment de la cueillette des olives et en été. Pendant les grandes vacances, nous dit-on, il est difficile de trouver une place à Tajmaât, le lieu où l’on se rassemble pour palabrer, en fin de journée. Beaucoup d’exilés et d’émigrés se sont mis à réparer leurs vieilles maisons pour venir y passer l’été. Un retour aux sources, donc au propre comme au figuré, mais pour lequel il vaut mieux prévoir au moins un véhicule car en cas d’urgence médicale, il faut savoir que le dispensaire le plus proche se trouve à une cinquantaine de kilomètres.
Au milieu du village, il y a une très jolie fontaine. Elle a été construite en 1956 et elle rend encore d’énormes services aux gens et aux bêtes surtout que l’eau du robinet n’a pas coulé ici depuis exactement trois ans. La commune d’Ighil Ali est si pauvre et Tazla est si loin.
Les fruits et les légumes que l’on cueille dans les jardins de Tazla ont acquis une grande réputation dans les marchés de Bordj Bou-Arréridj, Tizi Lekhmis et Ighil-Ali. Irrigués à l’eau pure de la source, on se les arrache littéralement pour leur qualité gustative incomparable. Et puis pour reprendre un terme devenu à la mode, c’est du 100% bio.
Comme les produits qu’ils cultivent, les habitants de Tazla sont d’une authenticité que l’on ne retrouve plus ailleurs. Ils ont gardé cette gentillesse, cette affabilité, cette hospitalité, en un mot cette “niya� propre aux montagnards que l’argent et le matérialisme n’ont pas encore pervertis. Même inconnus, ils vous reçoivent comme un ami de longue date et vous ouvrent leurs bras et leurs demeures. On nous fait faire le tour du village et on nous offre le café de l’amitié. Les murs des maisons ont un cachet particulier. La pierre, extraite localement, a été taillée par des mains expertes et sa couleur tire légèrement vers un gris jaunâtre agréable aux yeux. Autour du village, les ravins sont nombreux et portent des noms aussi poétiques qu’évocateurs. Ighzer-Oughilès. Le ravin du Tigre. Ighzer Ijjidher. Le ravin de l’Aigle. Plus loin, au-delà des montagnes, ce sont les hauts-plateaux. Une autre langue y a cours, car Tazla est située sur une frontière linguistique. Nous quittons Tazla avec regrets. Ses habitants nous invitent à revenir en été, à la saison des figues. Il paraît que les figues de Tazla sont les plus belles du monde et nous avons bien envie de le vérifier.
De Tazla, nous allons à Tazmalt. Plus précisément au douar Tazmalt. Ce que l’on appelle, aujourd’hui, Adouar Tazmalt, c’est une confédération de sept villages, relevant du arch des Ath-Abbès. Ici, au lieu-dit Larvaâ Thaqdhimt, il y avait un marché. Aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, c’était l’un des marchés les plus fréquentés du nord du pays. à l’arrivée des Français dans la région, vers 1848, un village colonial autour de la maison du caïd fut édifié au lieu-dit Tazzerjjat, actuellement dénommé Tazmalt, et la décision fut prise de déplacer le marché des Ath-Abbès vers ce lieu “sécurisé�. C’est ainsi que le marché prit avec lui son nom et que Tazerjjat devint Tazmalt. Celle que vous pouvez voir, aujourd’hui, sur la fameuse RN 26 avec son marché tentaculaire.
Dans tous les villages, aujourd’hui, plus ou moins désertés, nous avons pu admirer de veilles maisons d’une architecture et d’un style raffinés et tout à fait admirables. Assurément, les Ath-Abbès étaient des maîtres en matière de construction. à Ighil-Ali, Aydassen, Ath-Saïdha, Taourirt Tanasaout et partout ailleurs, nous avons pu admirer des petits chefs-d’œuvre qui, malheureusement, tombent doucement en ruine, envahis par le béton et le parpaing. Actuellement, le douar Tazmalt dépend de la commune de Boudjellil. Une commune pauvre comme Job et qui n’a rien donné à tous ces villages qui manquent de tout.
LES TURCS ET LES MOINEAUX
Au-dessous d’Ay Dassen, nous avons visité les ruines d’un village appelé Ath Lavghour et dont il ne reste que quelques pierres jaunies par le temps et mangées par la broussaille, vestiges décrépis d’un temps révolu.
Tous ceux que nous avons interrogés sur cette disparition ont eu la même réponse : “Tadart yekhla izziweche� (c’est le village décimé par les moineaux). La légende raconte que des nuées de moineaux voraces se sont abattues sur ce village et l’ont harcelé jusqu’à le faire disparaître complètement.
En fait, la vérité est tout autre. Notre petite enquête nous a appris qu’en juillet 1824, Yahia Agha, qui régnait en ce temps-là Ã
Alger
, est arrivé à la tête de 1 000 janissaires et de 8 000 goumiers pour demander aux Ath-Abbès de payer leurs impôts. Ceux-ci ont refusé, car l’ancien royaume des Ath-Abbès avec Kalaâ comme capitale a toujours refusé de se soumettre aux Turcs.
Ses soldats ont alors pillé et incendié une vingtaine de villages et par la même occasion effacé de la carte les Ath-Lavghour. Leurs tristes exploits ne se sont pas arrêtés là . On a massacré et violé à cœur joie et pour finir, sept personnes soupçonnées d’être les meneurs furent publiquement décapitées. Des otages et des prisonniers ont été emmenés pour travailler comme esclaves aux carrières de pierres de Bab El-Oued.
On se demande, comment un épisode aussi douloureux a été oublié et transformé en légende puérile ? Oui, mais on se dit que c’est une région qui a connu tellement de guerres et d’atrocités qu’on finit forcément par les oublier. Un vieil homme âgé de plus de 100 ans que nous avons rencontré à Talefsa, le seul village dans lequel nous avons retrouvé des sépultures de martyrs de la guerre d’El-Mokrani, nous disait que l’insurrection de 1871 avait été perdue à cause d’un problème de ravitaillement.
La logistique n’arrivait plus à suivre. C’est tout ce qu’il a retenu de ses aînés. La guerre de 1954 avait effacé celle de 1871. Comme dans tout le pays, les pages d’Histoire, faute d’être écrites, s’empilent les unes sur les autres. Elles finissent par devenir, simplement, une légende que l’on se raconte le soir au coin du feu.
D. A.
Précisions :
Une malencontreuse erreur a, dans le reportage concernant les Ath Abbas, rendu le passage concernant le caïd Izem incongru et injuste envers la mémoire du défunt. En fait, celui-ci n’a jamais pris la fuite. Bien au contraire, c’est le colonel Amirouche lui-même qui l’a supplié de quitter Kalaâ et l’a escorté jusqu’à Vouni pour assurer sa sécurité. Par ailleurs, beaucoup de membres de sa famille se sont sacrifiés pour l’Algérie aussi bien en 1871 qu’en 1954.
Mille excuses à nos lecteurs et à la famille Izem.
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