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“Une large réflexion est indispensable�
Belkacem Mostefaoui : Universitaire
Publié dans Liberté le 03 - 05 - 2004

Belkacem Mostefaoui est enseignant chercheur à la faculté des sciences politiques et de l’information de l’Université d’Alger. Ses préoccupations de recherches actuelles sont centrées sur une sociographie des journalistes algériens.
Liberté : Quel bilan faites-vous de l’expérience de la presse indépendante ?
B. MOSTEFAOUI : Mon regard de chercheur est à la fois solidaire et exigeant. Solidaire par rapport à la combativité de la presse, de son expérience multiple, sa richesse de tonalité et son courage face aux défis que nombre de ses titres et journalistes ont relevés, en particulier contre la barbarie de l’intégrisme islamiste.
Des articles de journaux, des caricatures ont apporté de l’oxygène à la population pour croire que la tragédie nationale est inscrite dans l’histoire, et donc, d’une fin aussi ; et que les libertés démocratiques sont un patrimoine pour l’ensemble des peuples de l’humanité. Les dissonances de la presse sont venues apporter la contradiction à l’idéologie totalitaire du FLN et son clone du FIS. Par ailleurs, un regard nécessairement exigeant me fait pointer, pour résumer, des maladies que je dirais infantiles de la presse privée : sensationnalisme, dérapages gravissimes par rapport aux normes de déontologie et d’éthique.
Dans un bilan succinct, on ne doit pas oublier aussi l’extrême fragilité des entreprises par rapport à la force qui se dégage de la production journalière (près d’une cinquantaine de quotidiens...). On ne doit pas oublier surtout l’absence de régulation de ce secteur qui est traversé par deux types de normes portant en même temps un produit commercial et une valeur symbolique : politique, culturelle, voire spirituelle.
Les titres indépendants pèchent-ils selon vous, par des manquements professionnels ?
Les actes des gouvernements contre des titres de journaux et des journalistes qui ont constitué un feuilleton de cette dernière quinzaine d’années ne doivent en aucun cas, à mon sens, laisser le plus petit prétexte à quiconque dans les métiers du journalisme, y compris les éditeurs, pour justifier les gravissimes dérapages en matière de déontologie et d’éthique (diffamation, injure, invective) que nous constatons dans une certaine production journalistique. J’insiste cependant sur un fait essentiel : il revient à la justice, et seulement à la justice, de démontrer que tel article, telle caricature, relève d’une infraction.
Un travail d’autocritique n’est-il pas nécessaire aujourd’hui pour préserver la liberté d’expression et la consolider ?
La liberté de la communication et le droit à l’information ne sont la propriété ni d’une entreprise ni d’un groupe de professionnels. Ils relèvent des droits humains. Le travail d’autocritique est donc bien sûr le bienvenu. Une large réflexion sur le secteur est indispensable pour aller de l’avant. Les pouvoirs publics devant participer au respect des règles de transparence, en particulier dans le marché de la publicité sous contrôle régalien de l’Anep et des imprimeries de droit public (…). Le débat du précédent printemps, sur une énième mouture de la loi sur l’information qui a pourtant permis l’expression des journalistes et des experts, est entré dans une impasse.
Ainsi, alors que la loi de 1990 dispose d’un simple régime déclaratif en matière de publications nouvelles, l’arsenal actuel (sous état d’urgence) impose les méandres kafkaiens du ministère de la Justice, méandres favorables aux copains et aux coquins du clan au pouvoir.
Sans l’ouverture de la télévision, la presse indépendante peut-elle réellement espérer devenir un leader d’opinion ?
Il faut absolument défendre la création de radios et télévisions de droit privé, en n’oubliant pas de leur assurer des conditions de production qui limitent au mieux les détournements de la liberté de communication. Il faut aussi continuer à défendre le respect des cahiers des charges, formulés au début des années 90.
C’est dans cette synergie que le droit à l’information des Algériens peut être développé. Même si des voix, en particulier nouvellement acquises au chef de l’État veulent, parfois avec une véhémence de revanche, minorer sinon ridiculiser, le travail de la presse indépendante durant la campagne électorale, n’oublions pas que ce sont ces journaux qui chaque jour nous offrent des images contrastées de l’Algérie. Et ce sont ces journaux qui ont porté à l’opinion publique nationale et internationale, dans une diversité non négligeable, des signes de la revendication souveraine de la nation pour la démocratisation et son combat contre la barbarie de l’intégrisme islamiste.
S. H. /S. L.


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