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Retour sur une mystérieuse affaire
Décapitation de l’américain Nick Berg en Irak
Publié dans Liberté le 19 - 05 - 2004

Il a été dûment établi que Nick Berg a eu un ou plusieurs contacts avec le Français d’origine marocaine Zacarias Moussaoui, seul inculpé jusqu’à maintenant dans l’affaire des attentats du 11 septembre 2001.
Était-ce un agent double ou un simple aventurier ?
Il y a lieu de se poser des questions sur les motivations du groupe qui a exécuté Nick Berg de façon aussi brutale et surtout d’avoir filmé et diffusé sa mort sanglante sur internet, relayé par la suite par les chaînes de télévisions du monde entier.
Quelles peuvent être les véritables raisons d’un tel geste, surtout que la victime est un illustre inconnu pour le grand public ? Pourquoi a-t-on voulu faire de lui un exemple ? Cela n’est guère exclu quand on apprend qu’il a eu des contacts avec le Franco-Marocain Zacarias Moussaoui, inculpé aux États-Unis pour sa participation à la préparation des attentats du 11 septembre 2001.
Néanmoins, aucune preuve tangible n’est venue étayer cette thèse. S’agit-il tout simplement d’un aventurier victime de sa passion ? Nick Berg, propriétaire d’une entreprise d’entretien dans le secteur des télécommunications, était surtout connu pour son sens de l’aventure.
Il a déjà travaillé dans des pays en développement, notamment au Ghana. Après un premier séjour en Irak pour le compte d’une grande société, il y est retourné pour se procurer des marchés et y travailler à son propre compte. C’est ce retour en Irak qui soulève moult interrogations.
L’on cherche même à justifier son exécution par le fait qu’il soit de confession juive. Son père a même fait le lien entre la mort de son fils et celle du journaliste américain Daniel Pearl, décapité lui aussi au Pakistan en 2002. Mais, comment ses ravisseurs pouvaient-ils le savoir ?Â
Liens avec Zacarias Moussaoui
Une chose est sûre, le Franco-Marocain a utilisé le micro et l’adresse électronique de Nick Berg pour envoyer des e-mails à ses correspondants. Comment Zacarias Moussaoui a-t-il pu obtenir le mot de passe de l’e-mail de Nick Berg ? Seul un contact direct entre les deux hommes, ou par un intermédiaire, l’expliquerait. Il a été vérifié que Moussaoui a utilisé l’ordinateur et le courrier électronique de Nick Berg, lorsque ce dernier était étudiant à l’université d’Oklahoma.
À cette période, Moussaoui prenait des cours de pilotage à Oklahoma City. Les recherches des services du renseignement ont établi par la suite que Berg avait eu des contacts à la même époque avec d’autres individus, tous identifiés comme des terroristes. Ces personnes ont utilisé son micro et son e-mail avec son aval.
Son père, Michael Berg a confirmé que son fils aurait pu croiser la route de Zacarias Moussaoui. Son séjour en Irak est rempli de contradictions. Il suffit de retracer son itinéraire dans ce pays et prendre connaissance des déclarations contradictoires des officiels américains le concernant pour se rendre compte que son histoire, du moins celle fournie par l’Administration, est loin d’être ordinaire.
Une présence en Irak douteuse
À en croire les parents de Nick Berg, ce dernier s’est rendu à Bagdad en décembre 2003, à la suite d’une offre de travail d’une société de télécommunications. Son séjour a pris fin en février 2004, période à laquelle il rentre aux États-Unis. Début mars, Berg regagne l’Irak, pour on ne sait quelles raisons, il devait revenir chez lui le 30 du même mois. Â
Aucun motif n’a été évoqué par ses parents pour justifier ce retour dans un pays à feu et à sang, où la majorité des étrangers avaient recours à des sociétés privées pour prendre en charge leur sécurité. Cela étant, le 31 mars, des agents du FBI se pointent chez sa famille pour, semble-t-il, confirmer son identité. Le 1er avril dernier, les parents de Nick Berg reçoivent l’e-mail signé par Beth Payne, une attachée consulaire américaine en poste en Irak : “J’ai confirmé que votre fils, Nick, est détenu par l’armée américaine à Mossoul. Il est en sécurité. Il a été arrêté il y a environ une semaine. Nous allons essayer d’obtenir des informations supplémentaires sur sa détention ainsi qu’une personne de contact avec laquelle vous pourrez communiquer directement.� Cinq jours plus tard, soit le 5 avril, son père dépose une plainte devant un tribunal fédéral de Philadelphie pour détention illégale de son fils par l’armée américaine en Irak. Cette détention aurait empêché son fils de prendre son vol retour aux États-Unis prévu pour le 30 mars.
Contradictions et coïncidences
Une fois l’histoire de Nick Berg rendue publique, le porte-parole de la coalition, Dan Senor, annonce que l’e-mail adressé à sa famille est un faux. Alors qui l’a envoyé ? Mieux, même la détention de Berg par les soldats américains est niée. Dan Senor affirme que le ressortissant américain a été fait prisonnier par la police irakienne et que le FBI lui a rendu visite à trois reprises dans sa geôle à Mossoul. Il faut dire que comme explication, c’est vraiment tiré par les cheveux, car il n’est un secret pour personne que la police irakienne est sous le contrôle de la coalition et que toute action de sa part est assujettie à une autorisation des forces d’occupation.Â
Les policiers irakiens n’auraient jamais arrêté de leur propre chef un ressortissant étranger et, de surcroît, américain. À sa libération le 6 avril, il aurait refusé l’aide que lui auraient proposée les autorités américaines pour pouvoir quitter l’Irak, a déclaré l’attorney général (ministre de la justice aux États-Unis), John Ashcroft à la presse. Le FBI a confirmé ces déclarations dans un communiqué rendu public le 12 du mois en cours. Ses agents auraient reçu un niet catégorique à l’offre d’aide qu’ils lui auraient proposée à Mossoul.
Accusations des parents
Pour Michael Berg, il ne fait pas l’ombre d’un doute sur la responsabilité de l’administration Bush dans la mort de son fils. Il réfute catégoriquement les assertions de l’attorney général.
Selon lui, Nick Berg était habitué à appeler quotidiennement sa famille. Ses appels téléphoniques réguliers ont cessé à partir du 24 mars. Dans son appel du 9 avril, soit trois jours après sa libération, il a tenté de rassurer ses proches tout en insistant sur le fait qu’il était à la recherche d’un moyen sûr pour rentrer à la maison.
Depuis ce jour-là , plus aucun contact n’avait été établi avec lui. Le porte-parole de la famille, Bruce Hauser, trouve anormal que Nick ait rejeté toute offre d’aide alors que sa vie était en danger. “L’idée qu’ils aient offert à Nick de l’évacuer et qu’il ait refusé sachant que sa vie était en danger, je n’y crois pas�, a-t-il dit à la presse. Michael Berg pointe sans hésitation du doigt Donald Rumsfeld. “Je continue à le tenir responsable, parce que s’ils l’avaient laissé partir ou s’ils lui avaient donné accès à un avocat, nous aurions pu le sortir de là avant l’escalade des évènements�, a-t-il déclaré sur les ondes d’une radio locale.
Mystère et boule de gomme
Les autorités américaines présentent Nick Berg comme victime de ce qu’il pouvait représenter aux yeux de ses ravisseurs, en sa qualité de citoyen des États-Unis. Cette version n’a convaincu personne, surtout pas la famille Berg. Il y a anguille sous roche dans cette histoire et l’armée américaine nie toute responsabilité alors qu’elle est censée être garante de la sécurité de tous les habitants dans un pays où elle représente la force d’occupation.
La responsabilité est d’autant plus importante, car la victime est un ressortissant américain bénéficiant de davantage de privilèges que les autres. Il y a eu négligence avérée de la part de la coalition. Néanmoins, hormis les 13 jours de son séjour en prison, et on ne sait pas réellement entre les mains de qui il était, nul n’a été en mesure de fournir des informations sur la nature de son mode de vie en Irak.
Connu chez lui pour être un partisan de la guerre en Irak et de l’administration Bush, comme le confirme, d’ailleurs, son père, Nick Berg a été tout simplement victime de son enthousiasme et de son franc-parler sur cette question.
Aucune preuve n’a pu être apportée au sujet d’un quelconque lien qu’il aurait pu avoir avec un groupe terroriste, à l’exception de l’utilisation de son ordinateur et son adresse électronique par des individus qui se sont avérés, en fin de compte, des terroristes liés à la nébuleuse Al-Qaïda.
K. A.


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