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La police tire sur la foule
Les affrontements ont fait deux morts, hier, à Azzaba
Publié dans Liberté le 03 - 12 - 2002

Les hostilités, qui ont débuté avant-hier aux environs de 12h, n'ont toujours pas cessé.
Des affrontements entre les brigades anti-émeutes et les habitants de Diar Ezzitoun, l'un des plus vieux quartiers de la ville de Azzaba, à une trentaine de kilomètres de Skikda, ont fait deux morts et plusieurs blessés. Par ailleurs, des jeunes manifestants ont été arrêtés par les forces de l'ordre venues en grand renfort. Des tirs à balles réelles, suivis d'un véritable arrosage aux gaz lacrymogènes, ont compliqué la situation qui reste explosive. Un jeune de 19 ans a perdu la vie, avant-hier, touché à l'abdomen par une balle tirée par les forces de l'ordre qui tentaient de dissuader les manifestants qui auraient tenté de s'attaquer à la BMPJ et menaçaient de mettre le feu à une station d'essence, “obligeant les policiers à recourir aux armes”, selon le responsable local de la police. Une deuxième victime, un autre jeune âgé de 24 ans, a succombé à ses blessures.
Le jeune a rendu l'âme, hier, en début d'après-midi, alourdissant ainsi le bilan de cette révolte qui s'est soldée par deux morts et des blessés de part et d'autre, ainsi que par de nombreuses arrestations. Une situation qui risque de se prolonger d'autant que les manifestants comptent bien camper sur leur position, en maintenant leur protestation jusqu'à la venue du wali. Ici, le seul recours est au vinaigre ou au citron, histoire d'atténuer les effets du gaz lacrymogène qui rend l'air irrespirable. Les habitants nous chargent presque en nous suppliant de demander à leurs assaillants, les brigades anti-émeutes en l'occurrence, de cesser de les enfumer de gaz lacrymogènes.
Selon les informations recueillies sur les lieux, les forces de sécurité, qui ont tenté d'acculer les centaines de manifestants, s'en sont pris aux maisons où se trouvaient “des personnes innocentes, des femmes, des vieillards et des enfants en bas âge”. Ceux-ci ont été sérieusement incommodés, risquant la mort par les effets du gaz lacrymogène lancé à l'intérieur même des habitations.
Les hostilités, qui ont débuté avant-hier aux environs de 12h, n'ont toujours pas cessé. Hier à 15h, la police, appuyée par la gendarmerie, continuait à “arroser” le quartier quasiment encerclé. Des dégâts ont été enregistrés lors de ces affrontements qui ont causé la destruction de lampadaires, des devantures du siège de l'APC, celles du Palais de justice ainsi que le service de l'administration d'un lycée.
À l'origine de ce drame, une marche pacifique de protestation entamée par les habitants de ce gigantesque bidonville bâti à même le lit d'un oued qui a gonflé, des suites des pluies qui se sont abattues sur cette région, provoquant la montée subite des eaux contenues dans la chaâba où viennent se déverser les eaux résiduelles de toute la ville de Azzaba connue pour l'inexistence de réseau d'évacuation. La montée des eaux a donc envahi les maisons qui ont été submergées à hauteur de un mètre, causant d'importants dégâts matériels, notamment aux gourbis et autres taudis qui peuplent ce quartier délaissé depuis l'Indépendance. Voulant donc crier leur désarroi, les habitants ont reçu la visite d'un responsable local de la gendarmerie qui, selon le témoignage des citoyens, a mis le feu aux poudres en déclarant aux gens : “Je ne peux rien pour vous, allez voir El-Islah pour lequel vous avez voté !” Ce qui a provoqué l'ire des habitants qui ont décidé d'investir la rue pour crier leur colère, en barrant la RN menant de Azzaba à Annaba, exigeant, comme seule revendication, la présence du wali, seul interlocuteur auquel ils veulent s'adresser.
Une demande qui demeure cependant vaine, puisqu'aucun responsable n'a donné signe de vie, laissant ces gens livrés à eux-mêmes et à la merci des forces de l'ordre décidées “à tuer l'émeute”. C'est à partir de là que la
situation s'est compliquée. L'intervention musclée des services de l'ordre est venue pour réduire au silence les milliers de voix qui tentent de s'élever contre la marginalisation des habitants de ce quartier touché, déjà la semaine dernière, par une identique crue de la chaâba qui longe le pâté de maisons situé au centre du lit de l'oued.
Un fait important nous a été révélé par les habitants qui nous ont servi de guides à travers le dédale boueux de ce quartier : plusieurs maisons sont traversées par les égouts et autres réseaux d'évacuation des eaux usées dont les regards sont nettement visibles au milieu des chambres. Ces installations situées en amont refoulent, à la moindre montée du niveau de la chaâba, l'eau qui se déverse alors à l'intérieur même des habitations.
A.B.


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