Cette formation de sensibilisation et de prise en charge des femmes mariées ou non va être concrétisée dans les établissements de santé comme les PMI, soit quelque 70 dans la wilaya d'Oran. Alors que l'Algérie a élaboré sa stratégie nationale d'élimination de la transmission mère-enfant du virus du sida, qui prend ainsi en considération la protection et la promotion de la santé de la femme, la direction de la santé d'Oran vient d'initier la mise en place d'un premier réseau de prise en charge. Une initiative qui a reçu l'aval des pouvoirs publics et qui sera généralisée aux 47 wilayas du pays, avons-nous appris de la cellule de communication de la DSA locale. Ce projet va débuter par des cycles de formations tous azimuts en direction des personnels de santé, plus particulièrement les sages-femmes, les gynécologues et les généralistes. Cette formation de sensibilisation et de prise en charge des femmes mariées ou non va être concrétisée dans les établissements de santé comme les PMI, soit quelque 70 dans la wilaya d'Oran. "Des salles réservées pour la prise de contact avec les femmes venues consulter serviront aux sages-femmes pour d'une part les sensibiliser et les informer sur les risques de contamination du VIH-sida mais également toutes les autres infections des MST", nous explique notre interlocutrice. Toutes les femmes qui seront sensibilisées se verront encore proposer des dépistages gratuits par les sages-femmes. Du coup, la DSP a donné des instructions fermes pour que l'ensemble des structures, y compris les laboratoires relevant des EPSP, soient équipés dans les plus brefs délais par des kits de tests rapides et gratuits. Ces tests étaient souvent disponibles au niveau d'associations nationales en contact avec des organisations internationales de lutte contre le sida, et avec ce programme c'est un plus grand nombre de femmes qui sera touché. Pour la wilaya d'Oran et plus généralement pour l'ensemble du pays, la lutte contre la transmission du sida mère-enfant est l'un des points clés de la lutte contre cette infection. Récemment, des statistiques rendues publiques faisaient état d'un taux de transmission du virus par la mère à son enfant, estimé entre 20 à 25%. Ce taux est majoré à 45% dans certains cas, notamment au moment de l'allaitement. Pour des médecins du service infectieux du CHUO, service de référence régional, "les mères ignorent encore trop souvent qu'elles sont porteuses du virus et ne réalisent pas qu'elles contaminent leurs bébés lors de la grossesse et de l'allaitement", nous a-t-on confié. L'on estime encore que le nombre d'enfants qui naissent avec le VIH est de l'ordre de 10%, un taux que l'Algérie veut éradiquer, et cela au moment où les prises en charge et les traitements destinés aux mères porteuses du VIH permettent d'empêcher l'infection du fœtus. D. L.