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Réactions
Culture
Publié dans Liberté le 08 - 02 - 2015


Kamel Dehane, cinéaste
Triste nouvelle pour moi. Je savais depuis deux ans qu'elle était très malade... J'ai essayé auprès de la TV, la cinémathèque, etc. de leur dire qu'on devrait lui rendre hommage de son vivant en diffusant mon film Assia Djebar, entre ombre et soleil en vain. Je sais qu'elle souffrait que les autorités culturelles ne lui consacrent pas d'hommage à sa mesure. Je garde en mémoire une anecdote vécue lors du tournage du film à Alger fin 1999, nous étions installés à l'hôtel El-Djazaïr. Après le dîner, Assia Djebar me demande de l'accompagner chez ses parents qui habitaient au chemin Poirson. Voyant mon étonnement, elle me sourit et me dit : "Quand je suis à Alger, je loge chez mes parents... chez moi quoi et pas ailleurs !" Elle était traditionnelle et moderne à la fois. Je pense que son œuvre littéraire est porteuse de cette contradiction féconde et riche. Je n'oublie pas sa silhouette si élégante dans les rues d'Alger. Ses livres existent ! Place à leur lecture. C'est le meilleur hommage que nous lui devons.
Anouar Benmalek, écrivain
Je suis évidemment attristé par la disparition d'Assia Djebar. C'était un écrivain de talent qui a beaucoup fait pour le rayonnement international de la littérature algérienne. En ces temps troubles, elle a montré la face lumineuse de l'Algérie. Reconnue à l'étranger, elle l'était beaucoup moins en Algérie : je me rappelle avoir été invité avec elle au salon du Pen Club international à New York. Tout le gotha de la littérature mondiale y était largement représenté, c'est dire l'importance de l'événement. Eh bien, aucun représentant de l'ambassade d'Algérie n'a daigné rendre visite aux deux seuls écrivains algériens invités ! Dérangeante pour l'ordre patriarcal établi et stimulante par les questions qu'elle pose, son œuvre parlera longtemps pour elle. Il reste cependant beaucoup à faire pour diffuser son œuvre — et la traduire... — dans son propre pays. J'espère que le ministère de la Culture et les éditeurs de ce pays s'y attelleront sans trop tarder.

Rabia Djalti, poétesse
Je suis triste de ce départ brusque d'Assia Djebar, j'ai l'impression que notre pays se vide de ses mines de beauté, de ces femmes et hommes de grande valeur littéraire et artistique qui, négligés vivants, deviennent des étoiles et ornent le ciel du pays une fois disparus. Je ne sais combien de temps il faudra pour qu'en notre terre germe une écrivaine, un chêne à l'immensité et la force de notre Assia Djebar qui a, depuis son premier roman la Soif, publié en 1957 passant par Femmes d'Alger dans leur appartement (1980), le Blanc de l'Algérie (1996) et autres romans et poèmes, elle a toujours gardé le bon œil de sa plume sur son pays natal malgré l'ingratitude. Je demande aux traducteurs algériens de travailler sur ses œuvres pour que les jeunes lecteurs puissent savourer les délices de l'œuvre de la romancière, poétesse, nouvelliste et académicienne Assia Djebar. J'ai eu la chance de rencontrer Assia Djebar à Strasbourg dans l'événement culturel poétique "Voix croisées, voix multiples" qui a rassemblé plusieurs poètes du monde de différentes langues et cultures et durant cette lecture croisée j'ai déclamé son poème en public et elle a lu le mien avec beaucoup de grâce. Je garde chaleureusement le souvenir de cette belle rencontre, ce beau souvenir de notre valeureuse et grande écrivaine et intellectuelle. Que Dieu ait son âme.
Hamid Grine, ministre de la Communication et écrivain
C'est une très grande perte pour la littérature algérienne parce qu'elle représente une femme libre comme beaucoup d'Algériennes, une femme de talent comme beaucoup d'Algériennes et surtout, une femme de caractère comme beaucoup d'Algériennes. Elle représente également une perte immense pour la littérature mondiale pour la simple raison que c'est une écrivaine de talent mondial, parmi les plus grands. C'est une perte d'autant plus cruelle qu'elle fait partie des précurseurs de la littérature algérienne au même titre que Taos Amrouche, Mohammed Dib, Mouloud Mammeri, Mouloud Feraoun, Jean Amrouche, etc. La meilleure preuve de l'attachement d'Assia Djebar à son pays l'Algérie c'est qu'elle a souhaité être enterrée dans sa ville natale de Cherchell au pied du Chenoua, cela prouve non seulement son attachement et qu'elle est restée toute sa vie enracinée en Algérie même si elle vivait en France et elle faisait partie de l'Académie française. Au même titre que Taos Amrouche et les écrivains que j'ai cités, elle représente une certaine Algérie ; elle représente la littérature algérienne de l'époque coloniale, une littérature de talent mais aussi une littérature de combat dans la mesure où Assia Djebar, comme Taos Amrouche, était pour l'indépendance de l'Algérie. Disons qu'elle a eu la malchance de naître à une époque où l'Algérie était colonisée, elle a eu la malchance de se battre toute sa vie pour s'imposer, parce qu'il faut qu'un écrivain algérien ait deux fois le talent d'un écrivain français pour s'imposer, et sur ce plan-là, elle a mis du temps peut-être pour s'imposer et elle s'est imposée brillamment au point de faire partie du gotha des grands écrivains d'expression francophone.


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