Quelle a été l'image de Bouteflika dans les médias nationaux et étrangers depuis le début de son quatrième mandat ? La réponse est sans équivoque : elle est négative sur plus d'un aspect. Elle l'aurait été peut-être moins s'il y avait eu, ne serait-ce qu'un petit effort de communication de la part de la présidence de la République, mais, hélas ! Les "faits" (sans les gestes) sont là, têtus. D'ailleurs, s'il fallait s'attarder sur l'image de Bouteflika dans les médias, depuis avril 2014, deux facettes s'imposent : celle, sans surprise, de la télévision publique (ENTV, Canal Algérie, TV A3, TV4 et TV5) et "Le Petit Journal", l'émission phare de la chaîne française Canal+. L'animateur de cette dernière, Yann Barthes, s'est donné, et à plusieurs reprises, un malin plaisir à épingler le travail de com effectué (sic) par El-Mouradia. L'émission du 29 août 2014 en est l'illustration. Yann Barthes a choisi de démonter le montage fait des images diffusées, quelques jours auparavant, dans le JT de la chaîne Canal Algérie. Des images relatives à l'audience accordée au chef d'Ennahdha, le Tunisien Rached Ghanouchi. L'animateur a décortiqué plan par plan le "produit" de la chaîne publique. Images superposées à l'appui, il a dévoilé les trucages. Le réalisateur de Canal Algérie avait finalement fait un montage de très médiocre qualité. Les images du JT étaient un mélange de plans dans lesquels Bouteflika était assis dans différentes positions. Le réalisateur, voulant sans aucun doute montrer un président moins "fatigué", avait finalement utilisé des images du Président datant de janvier 2014 lorsqu'il avait reçu le président du Mali. Ce n'était pas la première fois que "Le Petit Journal" épinglait l'amateurisme de la télévision publique. Yann Barthes a trouvé le bon filon. À tel point qu'en plus du fameux "plombier polonais", l'actualité française s'était trouvé une nouvelle expression, "le réalisateur de la télé publique algérienne". L'impact des "angles" DZ de cette émission a eu son effet sur les réseaux sociaux. Les images truquées, dévoilées par "Le Petit Journal" ont, à chaque fois, fait le buzz sur la Toile. Le "succès" est grandiose dans la "webosphère" algérienne. D'autres médias, essentiellement français, se sont intéressés au président Bouteflika qu'ils savaient malade. Le Dauphiné Libéré a révélé l'hospitalisation de Bouteflika à Grenoble. Il s'est vu, du coup, repris par tous les médias du monde. La presse algérienne y compris, à l'exception des médias publics qui sont restés fidèles à leur censure légendaire. À chaque fois, l'image dessinée du Président est celle d'un président omnipotent. Face à cette déferlante d'images négatives, le plan "com" de la Présidence est resté figé si, toutefois, on peut désigner par plan de "com" la manière dont a été gérée l'image du Président. Salim KOUDIL @SalimKoudil