Des centaines de poissons inertes ont été découverts, flottant à la surface de l'oued El-Kebir qui se jette dans le lac de Fatzara, du côté de la commune de Chorfa, dans la daïra de Aïn Berda. Trois jours après la catastrophe écologique qui a frappé le littoral de la wilaya de Béjaïa, où un nombre important de poissons morts a été rejeté par les vagues au niveau de nombreuses plages de la commune Boukhalifa (Maghra, Djaoua et Acharchour), c'est autour du lac Fatzara, 30 km à l'ouest d'Annaba, de connaître le même sort. En effet, des centaines de poissons inertes ont été découverts, flottant à la surface de l'oued El-Kebir qui se jette dans le lac de Fatzara, du côté de la commune de Chorfa, dans la daïra de Aïn Berda. Alertés, les gendarmes de la brigade locale avec ceux de la cellule de protection de l'environnement du groupement territorial de la Gendarmerie nationale de Annaba se sont déplacés sur les lieux. Sur place, les enquêteurs ont procédé au prélèvement des échantillons en vue de les expédier au laboratoire des sciences aquatiques de l'université de Sidi-Amar et à l'Institut national de criminologie et de criminalistique de la Gendarmerie nationale de Bouchaoui, aux fins d'analyses. En attendant les résultats de l'enquête, nous apprenons aussi que des équipes de l'APC ont lancé une opération d'assainissement des lieux. Pour rappel, le lac Fatzara est un bassin situé entre trois communes de la wilaya d'Annaba, à savoir Berrahal, El-Eulma et Chorfa et qui recèle une richesse insoupçonnée de faune et de flore. Sa classification en 2006, zone "Ramsar" est intervenue, à l'issue des visites sur ce site, effectuées il y a quelques années par des experts en la matière, et qui ont jugé cette étendue d'eau naturelle "un excellent site d'accueil, en période hivernale, d'une avifaune nicheuse composée souvent d'espèces rares et protégées". Les résultats d'une étude menée récemment sur le site en question, révèlent que plus de 90 000 oiseaux voyageurs, dont 55 000 de différentes espèces, ont été recensés sur les lieux durant la récente période de niche. Ainsi, cette agression envers la nature n'est pas sans provoquer un déséquilibre sur l'environnement et le cycle d'évolution de la nature, estime-t-on. En fait, la région a déjà frôlé une fois la catastrophe, en raison des déchets et rejets polluants de certaines unités de production en activité à la zone industrielle de Berrahal, des drainages et de la mise en valeur des terres qui engendrent la surexploitation des espèces et la détérioration du couvert végétal. B B.