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"Surtaxer les produits de luxe"
Mohamed Kessel, économiste, consultant, à Liberté
Publié dans Liberté le 30 - 09 - 2015

Ce spécialiste de l'économie nationale suggère plusieurs solutions qui, si elles venaient à être mises en œuvre, renfloueraient les caisses de l'Etat et contribueraient à équilibrer la balance des paiements du pays.
Liberté : Quels sont les plus importants gisements fiscaux susceptibles de renflouer les caisses de l'Etat en ce contexte de crise ?
Mohamed Kessel : D'abord je pense que le mot crise n'est pas encore approprié, parlons de déficit budgétaire lié à un déficit de la balance des paiements suite à la baisse des recettes en devises du pays quasi dépendant de la rente pétrolière, et à ce titre, seule pourvoyeur de fiscalité via la fiscalité pétrolière ; alors la solution est "simple" : diversifier les recettes fiscales et douanières du pays avec du bon sens et une cohérence d'ensemble. Par exemple, au lieu de lancer une amnistie fiscale de 7% concomitamment à l'annonce de l'impôt sur la fortune, car ce sont deux actions incompatibles, à mon sens, il aurait été plus judicieux de lancer un nouveau barème fiscal sur les produits de luxe (résidences de luxe, véhicules au-delà de 9 chevaux, yachts, etc), qui restent faiblement taxés actuellement, et commencer à développer la culture de taxer fortement les personnes détentrices de plus d'un seul bien dont le cumul de surface dépasse les 300 m2 par exemple. Aussi pour s'inscrire en droite ligne avec l'objectif des pouvoirs publics de faire la chasse au gaspillage de carburant, nous pensons qu'il faudrait utiliser le levier fiscal et douanier pour appuyer une telle démarche en appliquant une fiscalité (taxe sur l'achat de véhicules neufs, droits de douanes, consommation d'énergie et impact écologique) favorable à l'acquisition de véhicules peu consommateurs d'énergie et plus écologiques ; pourquoi ne pas appliquer un tarif douanier allant à 300% comme c'est le cas dans des pays voisins pour les véhicules de luxe, aussi une économie d'énergie permettra par ailleurs de dégager plus d'excédents à l'exportation, l'un dans l'autre, de telles mesures feront sens et agiront positivement, en rendant plus attractif l'acte de payer 7% d'amnistie fiscale plutôt que d'acheter des véhicules et des résidences de luxe. Il y a aussi d'autres pistes : commencer à protéger l'intégration des produits électroménagers et électroniques en taxant fortement les produits finis importés via le levier fiscal et douanier, de même pour les appareils téléphoniques mobiles et ordinateurs importés pour protéger les intégrateurs locaux.
Je peux citer d'autres pistes, il faut une véritable stratégie intégrée secteur par secteur.

Comment réduire l'important déficit de la balance des paiements enregistré actuellement (mesures à court et moyen termes) ?
La solution pérenne passe par la diversification de l'économie algérienne, soit une réindustrialisation du pays avec des taux d'intégration appréciables, le développement du tourisme, l'industrie du service, etc. Bien entendu, cela se fera d'une façon graduelle et demandera du temps. Dans l'intervalle, il convient de trouver rapidement des solutions pour capter de la ressource et même en devises pour renforcer les positions devises du pays. Le premier vivier reste l'industrie pétrolière, car l'Algérie doit augmenter ses quantités exportables en hydrocarbure ; mais au lieu d'investir 90 Mds/USD sur fonds propres, utiliser le levier de l'article 55 de la loi sur les hydrocarbures, mais reconnaître que le 49/51 c'est pas attractif si on se base sur le bilan des dix dernières années, même avec un baril à 120 USD, car le ROE (retour sur capital) n'est pas intéressant pour un major du domaine oil & gas, donc il faut revenir au principe de la souveraineté fiscale (74%) et celle du sous-sol en acceptant de renoncer à la souveraineté du capital qui ne veut plus rien dire de nos jours dans le secteur énergétique, vu qu'on ne maîtrise plus les prix sur les marchés mondiaux et garder un niveau élevé de la fiscalité pétrolière ; une telle approche permettra de récupérer des IDE stratégiques et pourvoyeurs de devises à l'investissement et en recettes export vu les nouvelles quantités, donc en fiscalité, (honnêtement, avoir du courage politique et rouvrir le débat sur la loi Khelil première version).
Il convient aussi de développer des produits d'épargne pour rendre le marché algérien attractif en termes de dépôt de devises pour les non-résidents (Algériens ou autres) et mettre cet argent au service de l'économie nationale en employant cette ressource dans des projets rentables, en autorisant les banques à octroyer des financements en devises uniquement pour les projets d'investissements productifs (achat d'équipement industriel). Bien entendu, cela doit être accompagné par des solutions de changes à terme que la banque centrale tarde à mettre en place malheureusement

Que préconisez-vous pour capter le cash des émigrés ainsi que les capitaux des investisseurs étrangers ?
La première chose à faire c'est doter l'Algérie d'un rating. Ceci permettra à l'Algérie de se mesurer et de vendre son attractivité à l'international si le rating est bon, sachant qu'il y a un grand chantier de mise à niveau pour qu'il soit bon. Mais un tel chantier sera structurant pour le pays. Pour les dépôts de la diaspora, développer des mécanismes garantissant le transfert de ces fonds sans aucune formalité administrative (type fonds reçus de l'étranger sur compte dépôt devises non résident à transférer sans aucune formalité par simple ordre de virement si les fonds en provenance de l'étranger n'ont servi qu'à alimenter un compte dépôt). Par ailleurs, il faut libérer les taux de placement. Pour cela, il nous faut une banque centrale proactive et imaginative que nous n'avons pas malheureusement.
K. R.


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