Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a décidé de prolonger l'état d'urgence en Tunisie pour un mois supplémentaire à partir d'aujourd'hui à minuit, a annoncé la présidence dans un communiqué, alors que la situation sécuritaire en Libye nourrit beaucoup de craintes à Tunis. "Après avoir consulté le chef du gouvernement et le président de l'Assemblée des représentants du peuple sur les questions en lien avec la sécurité nationale, surtout la situation aux frontières et dans la région, le président de la République a décidé de prolonger l'état d'urgence d'un mois à partir du 22 février 2016", lit-on dans le communiqué diffusé par la présidence tunisienne. L'état d'urgence avait été décrété le 24 novembre 2015, quelques heures seulement après l'attaque suicide au cœur de la capitale d'un bus de la sécurité présidentielle qui a fait 12 morts et une vingtaine de blessés. Par ailleurs, les services de sécurité tunisiens poursuivent leur coup de filet dans les milieux terroristes, en lien direct avec la nouvelle nébuleuse sanguinaire autoproclamée Etat islamique en Irak et en Syrie, et qui dispose aussi d'une puissante filière en Libye. Hier, le quotidien tunisien Al-Jarida a rapporté une information faisant état du démantèlement d'une cellule terroriste de cinq individus à Ben Guerdane, une ville située à une trentaine de kilomètres de la frontière avec la Libye. Selon le ministère de l'Intérieur, ce groupe avait pris la route de Sebratha, en Libye, où l'aviation américaine a liquidé une cinquantaine d'éléments de Daech, dont un chef terroriste tunisien, Nourredine Chouchane. Il projetait de commettre des attaques d'envergure en Tunisie, selon la même source. Samedi, six autres individus, dont une femme, ont été arrêtés dans le gouvernorat de l'Ariana, tout près de Tunis, selon un communiqué du ministère tunisien de l'Intérieur. Ce groupe était également sur le point de passer à l'action. L'"imminence" d'une intervention étrangère en Libye a mis en état d'alerte tous les services de sécurité tunisiens qui appréhendent le risque d'un retour des jeunes Tunisiens qui ont rejoint Daech dans ce pays. "Les frontières tuniso-libyennes sont placées en état d'alerte maximale", a indiqué, hier, le chargé d'information et de communication auprès du ministère de l'Intérieur, Yasser Mosbah, repris par les médias tunisiens. L. M.