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"L'Ugta n'a pas su organiser une nouvelle espérance pour l'Algérie d'en bas"
L'enseignant universitaire Adel Abderrazak à "Liberté"
Publié dans Liberté le 24 - 02 - 2016

Adel Abderrazak est enseignant en économie à l'université de Khenchela. L'ancien porte-parole du syndicat des enseignants du supérieur (Cnes) déplore que, malgré des tentatives, les directions successives de l'UGTA "n'ont pas su ou voulu se détacher de la tutelle du régime jacobin". Mais il estime, cependant, que les syndicats autonomes, bien que corporatistes, apportent beaucoup au "mouvement syndical de renouveau", dont le noyau combatif de l'UGTA peut être la locomotive.
Liberté : Ce 24 février, l'UGTA fêtera son 60e anniversaire. Que vous inspirent cette date et l'organisation syndicale aujourd'hui ?
Adel Abderrazak : C'est une date qui nous renvoie au combat du mouvement syndical et ouvrier algérien, pour l'indépendance de l'Algérie, et qui a vu des syndicalistes donner leur vie pour que nous puissions vivre libres et indépendants. Le mouvement syndical algérien s'est impliqué aussi pour que la classe ouvrière algérienne, surexploitée par le capitalisme colonial dans les fermes agricoles ou les manufactures urbaines, avant 1962, puisse espérer une émancipation sociale et économique. C'est ce qui explique le processus autogestionnaire et son encadrement par l'UGTA, encore imprégnée des luttes du mouvement ouvrier international. Une belle espérance tuée dans l'œuf par la bureaucratie bourgeoise montante, qui aspirait déjà à privatiser l'Etat et les richesses postcoloniales. L'UGTA a essayé de donner un ton anticapitaliste à cette dynamique de l'indépendance, mais son congrès de 1964 l'a engagée dans une logique de normalisation, configurée par cette bureaucratie militaro-politique au pouvoir.
Il est vrai qu'après le coup d'Etat de 1965, qui a permis à Boumediène et au clan d'Oujda de triompher des rapports de forces sur les autres clans aspirant au pouvoir, une sorte de nationalisme économique prononcé s'est mis en évidence, s'appuyant sur les nationalisations économiques et la constitution d'un grand secteur public, pour libérer l'économie algérienne de son lien structurel avec l'économie française et européenne : le 24 février, la nationalisation des hydrocarbures est intervenue comme une grande mesure de réappropriation des richesses du sous-sol algérien. La suite est connue. Une dictature, aussi nationaliste et progressiste soit-elle, est d'abord une dictature, et son mode de gestion des richesses rentières et des forces sociales a fait de l'Algérie un pays extrêmement riche pour ses dirigeants et extrêmement injuste envers sa population. Les travailleurs de Rouiba ou ceux des sites pétroliers et gaziers peuvent en témoigner. Les directions successives de l'UGTA, malgré quelques tentatives, n'ont pas su ou voulu se détacher de la tutelle du régime jacobin. L'UGTA n'a pas su organiser une nouvelle espérance pour l'Algérie d'en bas !
Cette année, l'UGTA voudrait faire du 24 février un moment fort du mouvement syndical national. Pensez-vous que l'organisation de Sidi-Saïd puisse redevenir le fer de lance des revendications du monde du travail ?
Non ! L'UGTA, du moins sa direction et ses appareils, ne sont plus capables de peser sur les rapports de forces en Algérie. Mobiliser les travailleurs et remotiver les syndicalistes est suicidaire pour Sidi-Saïd et son clan.
La bureaucratie centrale ou locale est faite de rentiers, députés, sénateurs, impliqués d'une façon ou d'une autre dans ce processus d'enrichissement et de prédation qui les éloigne des travailleurs et salariés. L'UGTA peut faire du spectacle et des mises en scène, mais elle n'a plus cette légitimité construite par les sacrifices d'Aïssat Idir et ses compagnons, et le militantisme de générations de syndicalistes de base. La seule UGTA qui nous fait espérer est celle de l'union locale de Rouiba, celle des syndicalistes qui résistent, celle de quelques rares cadres syndicalistes de l'UGTA qui font de la résistance ! Mais il y a aussi des syndicats autonomes qui émergent. Bien que corporatistes, ils apportent leurs expériences et leur militance à un mouvement syndical de renouveau, dont le noyau combatif de l'UGTA peut être la locomotive.
Ce mercredi, deux plaques commémoratives seront inaugurées en hommage à Aïssat Idir et à Abdelhak Benhamouda. Un commentaire là-dessus ?
Deux personnages différents, mais qui résument cette histoire syndicale trouble de l'UGTA. Aïssat Idir, le syndicaliste chahid qui a œuvré pour que le syndicalisme algérien, né dans les flancs des syndicats français, puisse s'en détacher et construire sa propre identité nationale. Feu Benhamouda, assassiné par les hordes intégristes, portait un discours syndical plutôt débureaucratisé et mobilisateur, mais sans effet sur une dynamique d'autonomisation que les travailleurs et les syndicalistes de base pouvaient espérer. Malheureusement, les enjeux de pouvoir ont prévalu sur l'affirmation d'un syndicalisme combatif, autonome et libérateur des rapports sociaux dominés par une nomenklatura compradore et autoritariste. Ces deux personnages sont des repères réels du mouvement syndical ; il faut en fabriquer d'autres, à partir des luttes sociales et ouvrières d'aujourd'hui et de demain.


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