Une vingtaine de journalistes se sont rassemblés, hier, devant la maison de la presse Abdelhakim-Taakouchet, à Constantine, pour exprimer leur soutien à leurs confrères du quotidien national El Khabar, lequel est la cible, aujourd'hui, d'une cabale judiciaire, et ce, depuis la prise de participation de Ness-Prod, une filiale du groupe Cevital de l'industriel et homme d'affaire, Issad Rebrab. En effet, ils étaient, hier, présents pour El Khabar, "ce journal qu'on ne peut pas ne plus voir chez les buralistes", lancera un citoyen qui voulait apporter également son soutien. Pour notre interlocuteur, "ce quotidien qui vit des doléances de l'Algérien, et fait par des Algériens, ne peut, tout simplement, pas disparaître". "L'affaire d'El Khabar est une atteinte à la liberté d'expression, et aux journalistes. Espérons que le scénario du journal Le Matin ne se reproduira pas", a déclaré notre collègue Souheila Betina. Pour Zakaria Fetnassi, chef de bureau d'El Khabar à Constantine, "El Khabar ne cédera pas facilement face aux intérêts de certaines personnes, ce journal vivra toujours malgré toutes ces injustices". D'autres journalistes présents au rassemblement étaient, par ailleurs, préoccupés par "la situation critique que traverse notre profession". L'un d'eux nous explique qu'"au-delà de ce chapitre, comme le souligne Grine, d'‘affaire purement commercial', c'est l'occasion de tirer la sonnette d'alarme et de se poser la question : où allons-nous avec ces menaces récurrentes, car à la longue, cela amènerait à un ‘nettoyage éditorial'". Et de poursuivre : "Depuis son intronisation à la tête du secteur, il a commencé avec le journal El Fedjr et il poursuit son acharnement encore aujourd'hui. Si El Khabar survit, ce sera tant mieux pour la cause gagnée, bien qu'entachée d'intimidation et d'éventuels marchandages, dans le cas contraire, je dirai à qui le tour ?" Ines BOUKHALFA