La clavelée, cette maladie qu'on appelle la variole ovine, frappe le cheptel ovin dans la wilaya de Bouira où, selon des informations fiables, des foyers ont été signalés dans les localités d'Oued El-Berdi et El-Esnam. Cette maladie s'est manifestée chez un cheptel ovin appartenant à un éleveur (Abdellaoui B.) transhumant, domicilié dans la commune d'Oued El-Berdi. Nos sources évoquent la constatation de 5 cas mortels. La contamination serait causée par les troupeaux d'éleveurs transhumants qui se déplacent vers d'autres zones en quête de nourriture et peuvent ainsi véhiculer la maladie pendant leurs déplacements. Parce que cette maladie contagieuse se transmet par voie respiratoire et par contact, selon des vétérinaires qui ont été questionnés sur la nature de cette affection. "Les cheptels de ces transhumants ne sont pas contrôlés car ils devraient être munis de certificats de vaccination de leur troupeau contre la clavelée et des certificats sanitaires qui prouvent qu'ils sont indemnes de toute maladie. Ce qui n'est pas le cas trop souvent, malheureusement. Il est tout aussi vrai qu'il n'est pas facile de les contrôler, notamment ceux qui passent par des itinéraires détournés, évitant ainsi les barrages de contrôle", a déploré un agronome. "Cette situation nous pousse à interpeller les services concernés pour qu'ils soient intransigeants quant à la demande des certificats de vaccination et sanitaires, soit dans des barrages de contrôle, soit dans d'autres situations", a-t-il ajouté. "Les transhumants que nous recevons sur nos territoires céréaliers viennent de la wilaya de M'sila pour alimenter leur bétail, et où la maladie est signalée. La sécheresse, qui a sévi cette année, concourt au développement de cette maladie virale qui affecte les ovins et les caprins. Donc, il est probable qu'ils soient à l'origine de la détection des foyers de clavelée à Bouira", nous a renseigné avec force détails un agriculteur. Cette maladie est préoccupante pour la simple raison qu'elle est considérée comme la plus dangereuse de toutes les varioles animales, parce qu'elle provoque un fort taux de mortalité, notamment chez les agneaux. Le seul remède pour contrer la propagation de cette maladie grave est la vaccination à grande échelle. D'ailleurs, l'inspection vétérinaire de la Direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Bouira vient de recevoir son lot de vaccins qu'elle distribue selon les besoins, et dans des cas où des foyers d'atteinte à la clavelée sont déclarés. À l'exemple du foyer d'Oued El-Berdi qui vient d'être pris en charge en matière d'isolement et de traitement, selon les services vétérinaires concernés. Autrement dit, c'est dans ce sens que le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a pris des mesures d'urgence, à travers la Direction des services vétérinaires (DSV), pour lancer une grande campagne de vaccination à grande échelle qui a nécessité la disposition de 10 000 vaccins contre la clavelée répartis à travers toutes les wilayas, particulièrement celles qui ont d'ores et déjà signalé la présence de foyers de cette maladie. Par ailleurs, pas moins de 26 cas de clavelée ovine ont été enregistrés, en juillet et août, dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi, répartis sur 5 foyers que sont les communes d'Oum El-Bouaghi, de Bougherara Saoudi, d'Aïn M'lila, d'Aïn Fakroun et de Dalaâ. Selon le responsable de l'inspection vétérinaire de la DSV, le Dr Bahloul, "les foyers en question ont été pris en charge, et d'après l'enquête épidémiologique, l'origine en est les wilayas limitrophes de Biskra, de Tébessa et de Khenchela, surtout les échanges dans les marchés". Notre interlocuteur ajoutera que "la situation est stable, caractérisée par la prise en charge de ces foyers, mais la vigilance est de mise. Des équipes vétérinaires sont sur le terrain ; 42 du secteur public et 18 autres relevant du secteur privé encadrent l'opération de prospection dans des marchés à bestiaux et des points de vente d'ovins à l'occasion de l'Aïd". Il faut rappeler qu'une quarantaine de points de vente à travers la wilaya a fait l'objet d'autorisation par arrêté du wali, a ajouté notre source. Dans le cadre de la prise en charge des foyers, 2 200 têtes d'ovins ont été vaccinées. Depuis janvier 2016, un total de 14 foyers ont été recensés touchant plusieurs communes, dont le dernier en mai à Aïn M'lila avec 5 cas. Le nombre de foyers a augmenté, plus six comparativement à l'année passée. "La transhumance et le mouvement non contrôlé du cheptel, surtout des zones steppiques vers le nord du pays, y est pour beaucoup dans cette maladie", a expliqué encore le Dr Bahloul. Farid Haddouche et B. NACER
