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L'adieu au maître du malouf
Une foule nombreuse a accompagné Mohamed Tahar Fergani hier à sa dernière demeure
Publié dans Liberté le 10 - 12 - 2016

Au cimetière central de Constantine, la douleur de la famille Fergani, venue accompagner la dépouille de Si Mohamed Tahar à sa dernière demeure, était palpable. Ses fils, Salim, Mohamed Salah, Mourad et Riyad, ont pleuré dignement le père charismatique.
Des centaines d'anonymes, des jeunes et moins jeunes, des hommes et des femmes se sont donné rendez-vous, hier, devant le domicile du maître du malouf, situé dans le quartier résidentiel de Sidi Mabrouk, sur les hauteurs de la ville de Constantine. Les admirateurs de Fergani, massés sur les trottoirs et sur la chaussée dès les premières heures de la matinée, étaient venus rendre un dernier hommage et partager avec d'autres des souvenirs du célèbre maître du malouf. Mais tous n'étaient pas là uniquement pour parler de musique, certains se rappelaient le bon voisin et l'habitant très apprécié qu'était "Si Mohamed Tahar", comme on aimait à l'appeler. "Il sera toujours présent dans nos cœurs et dans nos esprits", nous dit une voisine rencontrée devant la maison du défunt. Une autre renchérit : "Je suis venue de la nouvelle ville pour rendre hommage à ce grand monsieur, on ne peut imaginer une Constantine sans El-Hadj Mohamed Tahar Fergani." Plusieurs personnalités ont également tenu à rendre un ultime hommage à ce grand maître du malouf, parmi lesquelles Hamdi Benani, Redha Boudebagh, Dib El-Ayachi, Zinedine Bouchaala, Ahmed Aouabdia, Mohamed Segueni. Le monde du théâtre était également présent à l'image de Antar Hellal, pour ne citer que lui.
Chanteur, violoniste, compositeur et considéré même comme la mémoire vivante du malouf, Mohamed Tahar Fergani a été le père de plusieurs générations de musiciens et de chanteurs. L'icône légendaire de la musique andalouse, dont la carrière s'étend sur au moins sept décennies et qui a interprété de grands classiques du répertoire constantinois tel que Dhalma ou encore Galou Laarab Galou, s'est éteint à l'âge de 88 ans, mercredi dernier, des suites d'une longue maladie. Il était hospitalisé à l'hôpital Georges-Pompidou, à Paris, depuis quelques mois où il avait déjà subi trois opérations du cœur.
En présence des hautes autorités du pays, représentées par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, aux côtés des autorités locales, à leur tête le wali de Constantine, Kamel Abbas, la dépouille mortelle de Mohamed Tahar Fergani est arrivée vers 10h15, à l'aéroport international Mohamed-Boudiaf de Constantine, à bord d'un avion militaire affrété spécialement pour la circonstance. Après une courte halte à la maison familiale, la dépouille a été conduite à la maison de la culture Malek-Haddad, où l'attendait une foule immense. Vers midi, le cortège se dirigera vers la mosquée Emir-Abdelkader, avant l'inhumation. Au cimetière central de Constantine, la douleur de la famille Fergani, venue accompagner la dépouille de Si Mohamed Tahar à sa dernière demeure, était palpable. Ses fils, Salim, Mohamed Salah, Mourad et Riyad, ont pleuré dignement le père charismatique. "Il y a tellement de choses à dire que je ne trouve pas mes mots. Un monument de Constantine nous quitte aujourd'hui, il a laissé derrière lui un riche répertoire de la chanson malouf, ce n'était pas seulement notre père, mais celui de tous les Algériens", nous dit, bouleversé, Mohamed Salah, qui ne pouvait contenir ses larmes. "Qui dit Mohamed Tahar Fergani dit malouf, c'est une personne qui avait beaucoup d'humour, une personne généreuse et pleine de vie", nous confie Redha Boudbagh. "C'était un frère, un ami et un père. Sans Mohamed Tahar Fergani, je ne serai pas là aujourd'hui, je lui dois tout mon succès", nous déclare Dib El-Ayachi, les larmes aux yeux. Hamdi Benani, quant à lui, dira : "Tout ce que je dirai ne suffira pas, je le connais depuis plus de 60 ans, j'ai vécu avec lui des moments inoubliables. C'était aussi un humoriste hors pair." En effet, ni le succès ni la reconnaissance du public n'ont eu raison de sa simplicité, de son humilité et surtout de sa spontanéité. On se rappelle encore cette soirée en hommage à Warda El-Djazaïria, en 2015, où, invité sur la scène du Zénith, le chantre de la musique arabo-andalouse a certainement voulu faire dans la finesse en racontant une anecdote sur la diva de la chanson arabe, décédée en mai 2012. Il a, en effet, rapporté que "Warda El-Djazaïria possédait un cabaret à Paris dans lequel j'ai chanté quand j'avais 17 ans". Une histoire inconnue du grand public et visiblement même du cercle intime de la défunte.
Cérémonie de recueillement à l'arrivée de la dépouille mortelle de Mohamed Tahar Fergani à l'aéroport de Constantine. ©Ines Boukhalfa/Liberté
Faisons un bond en arrière :
Mohamed Tahar Fergani, de son vrai nom Reggani, est né le 9 mai 1928 à Constantine. Mohamed Tahar grandira entouré d'une grande famille de musiciens, à commencer par son père Hamou Fergani, chanteur et compositeur. Son frère Mohamed Seddik était aussi chanteur, ainsi que ses deux sœurs Fatma Zahra, plus connue sous le nom de Z'hor, et Zoulikha, sa jumelle. Cheikh Fergani fera ses premiers pas dans la musique aux côtés de son père. Il aura aussi le privilège de parfaire son apprentissage aux côtés de grands noms du hawzi et de la nouba, tels que Cheikh Hassouna Ali Khoudja, Cheikh Abderrahmane Kara Baghli ou encore Cheikh Abdelkader Toumi. Il va enregistrer son premier album en 1950. Galou Laârab Galou, et c'est là le sésame de Mohamed Tahar Fergani. Une chanson du répertoire musical constantinois qui raconte l'histoire de Salah Bey et qu'il reprend dans les années 1970. Ce sera le commencement d'une carrière jalonnée de tubes incontournables et de tournées dans le monde entier.
Ines BOUKHALFA


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