Mardi soir, à l'Institut français de Constantine, le politologue, président du Centre des études pour l'Orient et directeur de rédaction des Courriers de l'Orient, Antoine Sfeir, a animé une conférence-débat, comme annoncé par Liberté dans une édition précédente, sur les relations algéro-françaises sous l'optique de la politique et de la religion. Le politologue s'est étalé sur la naissance et le développement des deux phénomènes que sont le salafisme et le wahhabisme dans le monde musulman. Il a relevé le rôle néfaste, et parfois capital, joué par les puissances occidentales dans la naissance à la fois de la culture du communautarisme et du sentiment de frustration chez les communautés musulmanes. Un sentiment de frustration-victimisation, conjugué à l'ignorance, y compris de l'islam par les musulmans eux-mêmes, fera le lit du terrorisme djihadiste. De son point de vue, l'hypocrisie des dirigeants des pays occidentaux ainsi que de leur presse et, par transgression, des politiques et certains intellectuels alimente, par ricochet, le djihadisme. Devant un parterre d'universitaires, de politiques et d'artistes, Antoine Sfeir a partagé son analyse sur l'islam et les musulmans de France de la première vague d'immigration à l'heure de la stigmatisation des Maghrébins.
