La campagne électorale pour les prochaines législatives a connu une première semaine plutôt ordinaire à l'est du pays. Et ce, en dépit d'un contexte économique et social de plus en plus tendu en raison notamment des restrictions budgétaires et des fluctuations des prix des produits de large consommation. Cette campagne a, en revanche, été largement commentée sur les réseaux sociaux où l'on a vu des jeunes très réactifs à ce qui se passe sur la scène politique, n'ont pas manqué de l'expliquer. Indépendamment de l'absence de l'adhésion populaire à cette campagne qui a commencé, du moins pour cette première semaine, sur les réseaux sociaux, les candidats sont pris pour cible par les internautes. C'est dire que cette campagne anime plutôt le sarcasme que la vie politique nationale. Devant une absence de propositions et de discours cohérents, le citoyen est resté sur sa faim. Les chefs des partis en lice pour les législatives à la recherche de soutien et de voix à l'Est, peuvent prendre leur mal en patience. Sans feed-back, la communication durant cette campagne a fait défaut à des candidats animés plutôt par l'envie d'arracher un strapontin dans l'hémicycle que par la nécessité de dévoiler un programme, une vision ou un projet. Sans grande conviction, certains candidats se sont même adonnés à des promesses, le moins que l'on puisse dire, farfelues. L'on signale certains qui ont discouru sur des sujets qui ne relèvent pas du domaine de la députation. Entre logements, lots de terrain, emploi, ces candidats, faute d'une formation politique, tentent, vaille que vaille, d'attirer le plus d'électeurs. En réaction à cela, le citoyen répond par l'indifférence. À Constantine, à Sétif, à Bordj Bou-Arréridj, à Skikda ou encore à Oum El-Bouaghi, le passage des chefs de parti ou de leurs candidats n'était pas un événement, mais un simple fait qui n'a pas attiré les foules comme auparavant. Idem pour la campagne au niveau local. Hormis les quelques affiches des candidats à la députation, les rues, des grandes villes notamment, sont désertes. Seuls quelques petits groupes de jeunes partisans se déplacent dans les principales circonscriptions, presque invisibles, pour distribuer des tracts et autres affiches avec les photos des candidats. Les bureaux des permanences, à travers les communes, sont vides. Quelques militants s'y réunissent en fin de journée pour faire le bilan. De l'avis des observateurs de la scène politique, il apparaît clairement que les meetings n'ont pas tenu leurs promesses, en termes d'affluence, donc de potentiels électeurs, qui, aujourd'hui plus que jamais, ne croient plus au discours des partis qui se focalisent sur un seul sujet : "La stabilité et la sécurité du pays" et agitent, sans retenue, l'épouvantail du "terrorisme" - à l'exemple des deux plus importantes formations, à savoir le RND et le FLN, qui abusent de ce thème, alors qu'ils se vantaient de cette même stabilité retrouvée. Ce dernier est confronté à des crises d'autant plus complexes qu'elles s'accumulent, et cela n'est pas pour arranger les choses. "Comment voulez- vous faire confiance à un parti qui n'arrive même pas à régler les problèmes en son sein ?", s'interroge-t-on. Pour que cette campagne atteigne sa vitesse de croisière, les candidats sont appelés à être plus offensifs, objectifs et à revoir leurs stratégies de communication à même de toucher le plus d'électeurs. Une stratégie qui s'axe principalement sur un ciblage précis et avec des thématiques à même d'intéresser toute la société. Ines Boukhalfa