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“Ni dissolution ni repli”
Mustapha Chérif à propos de “L'Islam, l'autre et la mondialisation”
Publié dans Liberté le 14 - 04 - 2005

L'islam, l'autre et la mondialisation est le titre du nouvel essai de Mustapha Cherif, qui, il y a à peine une année, nous plongeait dans la réflexion de Jacques Berque, dans Orient-Occident, un livre coécrit avec Jean Sur. Avec le regard de l'universitaire, l'auteur analyse la situation très conflictuelle des rapports de l'islam au monde extérieur.
Liberté : Vous venez de publier un essai sur l'islam et la mondialisation. Selon vous, quel avenir attend le monde musulman face à ce rouleau compresseur, auquel tout le monde doit se soumettre ?
Mustapha Chérif : Ou bien on se réforme du dedans, ou bien nous serons recolonisés sous des formes nouvelles. Les pays musulmans apparaissent comme les derniers sous-développés politiques de la planète.
Le musulman pâtit dans l'opinion mondiale d'un discrédit sans précédent, au moment où paradoxalement il peut contribuer à une critique objective des dérives de la modernité et de la mondialisation. Par l'autocritique et le dialogue, le musulman, ce méconnu, peut être redécouvert. Son image, fausse, de réfractaire au progrès et de dissident par rapport au temps du monde doit être analysé, compris et corrigé en s'attaquant aux causes profondes.
Il existe, aujourd'hui, une mauvaise compréhension de l'autre (les musulmans par rapport à l'occident) et une mauvaise interprétation du saint livre chez certains musulmans…
Les pratiques fermées, extrémistes sont produites principalement par le refus de prendre en considération : le contexte de l'apparition de l'islam ; l'ambivalence du réel avec un aspect prioritaire et un aspect second ; l'absence de réflexion sur les métamorphoses opérées par la marche du temps ; sans omettre les manipulations et les contradictions politiques et économiques de notre sombre époque.
L'extrémisme est la négation de l'approche coranique, d'autant que l'idée d'un système fermé sur lui-même est un monde incohérent.
Ne pensez-vous pas que l'amalgame autour de l'islam en ce moment est dû à l'absence de penseurs capables de faire entendre la voix du monde musulman, comme l'ont fait Ibn Rochd, Ibn Arabi et Ibn Khaldoun, auquel vous faites référence dans votre ouvrage ?
Les penseurs arabes n'ont pas ignoré la question du projet de société et du droit à la différence, du rapport à l'étranger, de l'hospitalité pas seulement de la tolérance, de vivre ensemble, c'est-à-dire pluralité dans l'unité. Pas assez cependant, puisque malgré une ligne majoritaire d'ouverture des sociétés musulmanes, des dérives, ou à tout le moins des reculs et des écarts ont été enregistrés au cours de l'histoire, surtout en ces temps modernes. Notamment, depuis le temps du repli et plus encore aujourd'hui avec l'apparition de l'islamisme politique, idéologie usurpatrice, contre-façon des vraies valeurs de l'islam. Le monde musulman doit apprendre à pratiquer l'autocritique et à ne pas toujours prendre l'Occident comme bouc émissaire.
Peut-on, cependant, prétendre à une alternative à la mondialisation ?
La mondialisation est incontournable, elle encercle nos univers mentaux, scientifiques et culturels. Mais, la mondialisation et son corollaire, la modernité, nécessitent une critique objective en vue de maîtriser et de dépasser leurs dérives ou pathologies. Si l'Occident de son côté accepte une critique objective de l'extérieur, il pourrait apprendre comment modifier sa démarche vis-à-vis des autres peuples, car la discrimination, l'exclusion et l'humiliation, qui se mondialisent, mènent les dominés à des situations suicidaires, voire de désespoir.
La mondialisation, la modernité, se définit par trois valeurs, à savoir l'infinité, l'individualisme et la séparation radicale des sphères de l'existence. Nous devons donner une réponse, notre version de ces valeurs. Face à ces trois défis, la pensée en terre d'islam, aujourd'hui, a des difficultés à apporter des réponses. Mon livre est un essai de réponses.
L'incompréhension vient aussi de l'autre, qui tente d'imposer sa vision de la démocratie et qui ne tient pas compte de la spécificité identitaire des autres, particulièrement les musulmans …
Comme tous les autres peuples, le monde musulman est soumis à la dictature du marché, au changement et à la remise en cause des cadres traditionnels de l'existence. Mais, de manière particulière, il résiste à ce qu'il lui apparaît comme un mouvement en contradiction, pour certains aspects, avec ses propres valeurs originales et originelles. D'autant que l'Occident se présente, malgré ses acquis, sous une forme amputée de sens, en proposant des normes assujetties à la logique marchande et à une sécularisation outrancière, qui sont déshumanisantes. Le problème se complique du fait que la résistance du monde musulman se passe mal.
Ou bien sous la forme naïve du passéisme ou, pire, de la confusion négative et rétrograde entre religion et politique instrumentalisée de manière violente.
Certains en Occident estiment que la question de la différence est irrecevable, résolue sous la forme de l'obligation de s'occidentaliser ou de disparaître, sous prétexte que nul ne peut arrêter le progrès. Alors qu'il n'existe pas de modèle idéal ou exemplaire de la démocratie, même si il y a des normes universelles qu'il nous faut respecter.
De plus, il n'y a pas de démocratie politique sans démocratie économique, et il n'y a pas de démocratie interne sans démocratie internationale.
En conclusion, après votre ouvrage sur Jacques Berque, l'orient et l'occident, en 2004, vous publiez aujourd'hui ce nouveau livre d'actualité L'islam, l'autre et la mondialisation. Comment en faites-vous ?
Il faut d'abord remercier et rendre hommage à l'éditeur, c'est-à-dire l'Anep, qui prouve qu'une entreprise nationale, notamment dans ce domaine, peut être compétitive et performante. Ensuite, mon métier de professeur d'université, en permanence, passe par la réflexion et l'écriture, même si par ailleurs je suis un commis de l'Etat.
Ma démarche a pour souci de se fonder sur le savoir et la connaissance qui tiennent compte des enjeux majeurs. Il faut donc toujours tenter de rester en phase avec son peuple, sans concessions sur les analyses et les conclusions à faire, pour dépasser les contradictions.
W. L.


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