Le déficit budgétaire avoisine les 2 000 milliards de dinars. Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, présentera, aujourd'hui, le projet de loi de finances 2018. Contrairement à ses premières déclarations à la presse, le texte comporte une addition de taxes qui toucheront et les simples consommateurs et les entreprises. Parmi les plus saillantes dispositions figurent l'augmentation des prix des carburants à raison de près de 6 DA le litre pour les essences à la pompe et 2,38 DA pour le gasoil à partir de janvier prochain et une hausse légère des prix de l'électricité (0,3%) si les députés n'amendent pas ces dispositions ainsi que le recours à la planche à billets pour renflouer les caisses de l'Etat. La commission des finances et du budget à l'APN d'ailleurs, à l'exception d'un amendement portant sur le désistement des acquéreurs sur les logements OPGI et AADL, ne propose aucun changement de fond. Le texte risque donc d'être approuvé et de passer comme une lettre à la poste, la majorité des députés à l'APN formant une coalition FLN-RND-TAJ pro-gouvernement en dépit de l'introduction dans ce texte d'une série de taxes pouvant affecter le pouvoir d'achat de la majorité de la population. Citons comme disposition importante outre les carburants, la taxe sur les produits tabagiques qui va faire augmenter les prix des cigarettes et des boîtes de tabac à chiquer de 10%. Le projet de loi de finances institue une taxe sur la fortune touchant les riches et un droit de douane de 60% qui concernent certains produits fabriqués localement. Elle institue une taxe intérieure de consommation de 30% qui touchera des produits de seconde nécessité ou de luxe importés notamment sur le saumon, les amandes, les pruneaux, les bonbons ainsi que sur les produits électroniques ou informatiques importés, tels que les modems et les décodeurs numériques. Le texte, grâce à la planche à billets, prévoit une expansion des dépenses publiques inhérentes au budget de l'Etat pour les dépenses publiques, reflétée par une hausse du budget d'équipement qui atteindra le montant de 4 000 milliards de dinars sur un total de dépenses de 8 600 milliards de dinars contre 6 714 milliards de dinars de recettes, soit un important déficit budgétaire. En particulier, dans ces dépenses figure la réalisation de 120 000 logements AADL. Le budget 2018 affecte, en outre, 400 milliards de dinars pour régler les impayés des entreprises du BTPH ou de la construction et 500 milliards de dinars pour assurer l'équilibre financier de la caisse de sécurité sociale. Il consacre plus de 400 milliards de dinars pour financer les restes à réaliser principalement dans les secteurs du BTPH, de l'intérieur et de la santé. Il est prévu pour les projets neufs 150 milliards de dinars pour la réalisation du projet de port du Centre à Cherchell au titre de la première tranche. Au titre des fondamentaux du projet de loi de finances 2018, citons un prix du baril de 50 dollars, un taux de change du dinar à 115 pour un dollar. Ainsi, ce texte de loi de finances consacre une hausse de l'inflation, c'est-à-dire une hausse des prix importante du fait du recours à la planche à billets, avertissent plusieurs spécialistes. Elle ne touche pas aux subventions des produits alimentaires tels que le lait, le pain dont la réduction est subordonnée à la mise en place d'un mécanisme de ciblage des ménages à revenus modestes qui sera opérationnel, selon le discours officiel, dans deux ans. K. Remouche