Le satellite algérien Alcomsat-1, lancé le 11 décembre 2017 à partir de la Chine, a été présenté, hier, au Centre international des conférences (CIC) d'Alger en présence du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, des représentants du gouvernement et de la présidence de la République. Fruit d'un partenariat algéro-chinois, dont l'accord avait été signé en février 2014, ce satellite, basé sur la dernière plateforme révolutionnaire DFH-4, a fait l'objet de plusieurs essais durant deux années durant, et ce, avant qu'il ne soit lancé sur orbite géostationnaire à 36 000 kilomètres. Opérationnel, Alcomsat-1, lancé de la base chinoise Xichang Satellite Launch Center (XSLC) par le lanceur chinois Long March 3B, devra déployer plusieurs prestations de service en haute définition et rayonner sur plusieurs secteurs d'activité. Et si l'objectif principal, comme l'a souligné M. Ouyahia, "est de permettre à l'Algérie de jouir de sa pleine autonomie en termes de capacités spatiales", il n'en demeure pas moins que ce système de télécommunication spatiale vise à "renforcer la souveraineté nationale en matière de télécoms, la mise en place d'un réseau de transmission numérique moderne et le transfert des technologies et du savoir-faire", comme l'a expliqué le DG de l'Agence spatiale algérienne (Asal), Azzedine Oussedik. À ce propos, Alcomsat-1 offrira des contenus diversifiés dans les domaines de la télédiffusion, de l'internet, du télétravail, de la télémédecine et du télé-enseignement. Doté de deux bandes, ce satellite couvrira tout le territoire national, l'Afrique du Nord et le Sahel, et constituera un système phare pour améliorer le GPS, et ce, grâce à ses deux segments au sol, dont le premier est basé à Bouchaoui (Alger) et le second à Boughezoul (Médéa). Selon M. Oussedik, ce sont 323 ingénieurs, tous formés dans les universités chinoises, qui sont engagés dans l'expertise, la maîtrise et le volet académique. "Actuellement, on prépare un business plan pour rentabiliser Alcomsat-1 et offrir un contenu à même d'amortir son investissement." En ce sens, il faut savoir que l'Algérie débourse annuellement 50 millions de dollars pour payer les capacités spatiales. Ce montant sera revu à la hausse, à court terme, pour atteindre 100 millions de dollars et 300 millions de dollars à long terme, soit le prix pour acquérir un satellite. FARID BELGACEM