Dans le cadre de la célébration de la Journée nationale du chahid, coïncidant avec le 18 février de chaque année, la maison de la culture Ali-Zaâmoum de Bouira a organisé hier un hommage aux frères Ferradj, deux martyrs originaires de la wilaya de Bouira, ainsi qu'au chahid Ali Mellah. Ce dernier, selon ses anciens compagnons, était un homme rigoureux et pieux, car issu d'une famille conservatrice de la région de M'kira (wilaya de Tizi Ouzou). À l'âge de 24 ans, il fera une entrée remarquée au PPA de Messali Hadj et, deux ans plus tard, il a été recruté par l'Organisation secrète (OS) et prit part à son congrès du 16 au 18 février 1947 à Blida. Convaincu que la lutte armée était la seule alternative pour l'indépendance de l'Algérie, il opta pour le MTLD. À cause de ses activités nationalistes, il était placé dans la ligne de mire de la police coloniale et fut alors vivement recherché si bien qu'il quitta sa région pour être nommé à Tigzirt en 1947 puis de 1948 à 1949 comme enseignant à Aïn Bessam. Selon le récit de ses anciens frères d'armes, il a été assassiné le 31 mars 1957 à Oued Bedj, douar Haïdouria, près de Miliana, par son subordonné, lors d'un guet-apens. Les autorités locales, à leur tête le premier magistrat de la wilaya, ont également rendu un vibrant hommage aux frères Ferradj Makhlouf et Abdelkader. Ce dernier a vu le jour 2 avril 1921, dans une famille paysanne à Oued Aïssa, douar de Bourouta, commune de Kadiria, dans la wilaya de Bouira. Contraint à s'enrôler dans l'armée française, il la désertera au déclenchement de la révolution pour rejoindre les rangs de l'Armée de libération nationale. Arrêté le 26 mars 1956, Abdelkader Ferradj sera, à l'issue d'un procès expéditif, condamné à mort le 3 mai de la même année. Son frère cadet, Makhlouf, subira le même sort à l'âge de 17 ans. Il sera exécuté froidement en compagnie de ses frères d'armes Hahad Abderrazak Ben Mohamed, Gacem Mohamed Seghir et Labdi Jafar Ben Abdelkrim. En outre, la maison de la culture Ali-Zaâmoum compte honorer la mémoire de Mouloud Feraoun, en organisant, ce mardi, un séminaire autour de la vie et des œuvres de l'enfant terrible de Tizi Hibel. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions. R. B.