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Ces mots qui disent l'indigence politique
Djamel Ould Abbes, Amar Saâdani, Amara Benyounès, Abdelmadjid Sidi-Saïd, Abdelmalek Sellal,...
Publié dans Liberté le 10 - 05 - 2018

Il n'est pas étonnant de voir des supporters dans un stade de football proférer des vulgarités à la face des responsables politiques lorsque ceux qui sont censés les "guider" sont les premiers à recourir à un langage ordurier.
On pensait, candidement sans doute, que ses sorties répétées, depuis qu'il a hérité des clés de la maison FLN, étaient confinées au culte de la personnalité dont il a fait sa marque de fabrique. Mais voilà qu'à trop vouloir "plaire", il a fini par user d'un langage qui n'honore ni son auteur, ni l'exercice politique et encore moins les postes qu'il a eu à occuper.
En traitant le président du MPA, Amara Benyounès de "aghioul" (âne en kabyle), terme qui renvoie dans la culture populaire à une forme d'ignorance même si la bête est d'un précieux secours pour les hommes face à l'adversité, Djamel Ould Abbes, dont les "saillies" lexicales ont suscité la risée des Algériens notamment sur les réseaux sociaux, vient de franchir un pas supplémentaire dans ses lubies et qui ne risquent pas de rester sans conséquence. Avec un tel dérapage, ce n'est pas seulement son parti qui prend un sérieux coup, mais également ceux dont il est censé promouvoir l'image et les réalisations, à savoir le président de la République qu'il exhorte de renouveler son bail à la tête de l'Etat. Cette sortie inattendue n'a pas manqué de faire réagir, d'ailleurs, le MPA même si les propos étaient mesurés. "Dans une déclaration aussi irresponsable qu'insultante, venant d'un personnage aussi zélé qu'un néophyte car n'ayant jamais été un soutien historique au président de la République, le sieur Djamel Ould Abbes a cru bon de répondre au président du MPA en le traitant d'ignorant", a réagi le parti de l'ex-ministre en qualifiant les propos d'Ould Abbes "d'infamants" venant "d'un personnage aux abois". "Malgré cette agression gratuite, folklorique et infamante venant d'un personnage aux abois, le MPA fait le distinguo entre ce SG et l'ensemble des cadres et militants du FLN auxquels nous réitérons notre respect et notre amitié." Reste que la dérive du patron du FLN n'est pas la première du genre.
Amara Benyounès, lui-même, avait fait les choux gras de la presse en 2014 lorsqu'il lança sa célèbre phrase : "Inaâl bouh li mayhebnach" (Maudit soit celui qui ne nous aime pas). En mars 2014, dans la foulée de la campagne pour l'élection présidentielle, l'ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal, enflamme les Aurès après des propos forts désobligeants envers la population chaouie. "Nous, à Constantine, quand on veut parler des Chaouis, on dit hacha naâmat Rabbi" (sauf votre respect, formule qu'on utilise lorsqu'on évoque une chose sale ou répugnante), avait-il lancé en marge d'un rassemblement dans la capitale de l'Est. En janvier 2016, c'est au patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi-Saïd, de proférer des insultes à l'endroit de ceux qui étaient hostiles au dispositif du crédit à la consommation. "Je ne comprends pas pourquoi certains qui, pour le plaisir de dire non, disent non (...) Inaadine imat imahoum !." Une insulte qui avait suscité alors l'indignation des Algériens. Mais la palme d'or revient sans doute, bien avant son successeur, à l'ex-secrétaire général du FLN, Amar Saâdani qui qualifia, en décembre 2015, la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, de "poule qui caquète beaucoup mais ne pond pas". Au-delà du sexisme que recouvre le propos, il traduit surtout la faiblesse des arguments qu'il est tenu d'apporter face à la femme politique. Mais que peuvent bien expliquer ces "dérapages verbaux" émanant de personnages publics et qui se prévalent de veiller au bonheur de la communauté ? Il y a certainement à la fois de l'indigence intellectuelle et une marque d'agacement face à ceux qui les contredisent ou ne s'inscrivent pas dans leur agenda, du mépris, mais aussi une absence de morale, de vertu et d'une conception saine de l'exercice politique. Faute de démocratisation à même d'encourager la probité et la promotion des plus méritants, pour avoir laissé se développer le parasitisme et la corruption, le régime, dans son infini souci de clientélisation pour se construire une base pour perdurer, s'est entouré d'un personnel politique opportuniste, lorsqu'il n'est pas sulfureux, se révèle immoral, voire amoral, sans foi ni loi. Dès lors, il n'est pas étonnant de voir des supporters dans un stade de football proférer des vulgarités à la face des responsables politiques lorsque ceux qui sont censés les "guider" sont les premiers à recourir à un langage ordurier. Bien entendu, des hommes politiques et même des responsables, et ils en existent heureusement, ont toujours refusé de se laisser aller à l'insulte et préfèrent la force de l'argument à l'argument de la force ou les dérives langagières. Mais force est d'admettre que leur discours est moins audible que celui de ceux qui recourent au langage de la "rue". Et de ce point de vue, la sortie d'Ould Abbes constitue sans doute une dérive de trop. La moralisation, ce n'est pas seulement inculquer des valeurs et des normes dans la gestion, dans la gouvernance, mais c'est aussi soigner le langage lorsqu'on est un personnage public.
Leurs petites phrases
- Djamel Ould Abbes, SG du FLN, ancien ministre :"D'aghyoul" (c'est un âne, un ignorant)
- Amar Saâdani, ex-SG du FLN et ancien président de l'APN :"Ki l'djadja li tqaqi ou ma tawledch" (comme une poule qui caquète mais ne pond pas)
- Amara Benyounès, président du MPA, ancien ministre :"Inaâl bouh li mayhabnach" (maudit soit celui qui ne nous aime pas)
- Abdelmadjid Sidi-Saïd, SG de l'UGTA :"Inaâl din yemmat yemahoum" (maudites soient leurs grands-mères)
- Abdelmalek Sellal, ancien Premier ministre :"Chaoui, hacha naâmat Rabbi" (Chaoui, sauf votre respect)


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