Le Centre de loisirs et scientifique de Tizi Ouzou abrite, depuis jeudi, et ce, jusqu'à aujourd'hui, les travaux de la 2e édition du salon Vétérinaires et productions animales et aquaculture (Vetropaq), organisé par le cabinet conseil en investissement Biovision New Future, qui a réuni de nombreux spécialistes venus de différentes régions du pays. Ce salon aspire, selon son organisateur, à être une plateforme de décloisonnement de plusieurs métiers liés à la profession vétérinaire, agronome, élevage, aquaculture et forêt et environnement dans leurs dimensions faune et essences pour la thérapie des animaux. L'accent a été mis notamment sur les dangers liés à l'utilisation excessive et anarchique des antibiotiques. À ce sujet, deux communications ont été présentées par le Dr Saliha Bounar, qui a parlé des réseaux algériens de surveillance de la résistance aux antibiotiques en médecines humaine et vétérinaire et par le Dr Soraya Mohamedi, qui s'est étalée sur la détection des résidus d'antibiotiques dans le lait de vache produit dans la région Est du pays. Ainsi, le Dr Saliha Bounar a, d'emblée, évoqué une utilisation anarchique des antibiotiques en indiquant que "chaque antibiotique est pourtant dirigé pour agir dans une circonstance donnée. Il se trouve même que les bactéries ont développé des mécanismes de résistance à ces antibiotiques, à savoir une antibiorésistance, qui n'est pas sans impact sur la santé publique. Ce qui est souvent engendré par une utilisation excessive et, surtout, anarchique, non contrôlée et non étudiée des antibiotiques. Il n'existe d'ailleurs pas de chiffre concernant le taux de consommation des antibiotiques chez l'homme et l'animal en Algérie". Pour elle, "l'utilisation de ces antibiotiques par des personnes, qui ne sont pas formées, met en péril la santé humaine, d'où son appel à mettre en valeur le rôle des vétérinaires". De son côté, le Dr Soraya Mohamedi est revenue sur le cas d'un important centre de collecte de lait dans une région de l'est du pays, à travers une étude de qualité réalisée en 2016 où il a été révélé que 85% du lait collecté était contaminé par des résidus de deux familles d'antibiotiques connus dans le milieu de l'élevage. Elle a ajouté que ce constat n'a pas laissé sans réaction les pouvoirs publics, puisque des mesures ont été immédiatement prises, dont celle de l'instauration d'une prime sanitaire au profit des éleveurs. L'oratrice relévera également certaines anomalies constatées chez certains éleveurs dont 47,82% des cas n'avaient pas de carnet de bord de leur exploitation et 78,26% de cuves de réfrigérateur. K. Tighilt