Les créances de l'Algérienne des eaux (ADE) de Bouira s'élevaient, au 25 septembre 2018, à plus de 540 millions de dinars, dont 66%, soit plus de 320 millions de DA, sont détenus par les ménages, 124 millions par les administrations publiques, ce qui représente 25% du montant global et le reste est réparti entre les commerces, l'industrie et la vente en gros et en détail de l'eau, ont indiqué les responsables du département commercial de l'ADE de Bouira. Interrogée à propos du manque à gagner pour cette entreprise, laquelle est classée comme établissement public industriel et commercial (Epic), la chargée de communication auprès de l'ADE locale estime qu'il est "important", tout en précisant que depuis 2014 l'ADE de Bouira vit sur ses propres recettes. "Il est loin le temps où l'Etat nous accordait des fonds. Actuellement, nous sommes tributaires de nos clients et de nos performances", a-t-elle souligné. Pour ce qui est de la tarification de l'eau, le service commercial de cette entreprise publique l'estime "dérisoire" par rapport au coût de production et distribution de ce précieux liquide. "Nos clients bénéficient d'une tarification subventionnée par les pouvoirs publics. Le coût réel de l'eau du robinet avoisine 40 DA/m3, alors que le client de première catégorie la paie à 6 DA /m3", a-t-on fait savoir. Questionné au sujet de cette politique du "social" prônée par l'ADE, la chargée des relations avec les médias s'est montrée quelque peu hésitante, avant de déclarer : "Nous sommes avant tout une entreprise publique et citoyenne." S'agissant des actions en justice contre les clients récalcitrants, le service du contentieux au sein de l'ADE locale avance le chiffre de 410 affaires, ce qui représente plus de 900 millions de centimes de manque à gagner. Enfin, l'ADE de Bouira insiste, voire menace les clients récalcitrants, en soulignant le fait que ses services seraient contraints de recourir aux coupures d'approvisionnement en eau, et si besoin est, au recours à d'autres mesures plus coercitives, afin de récupérer son dû. RAMDANE B.