L'armée nigériane a annoncé, hier, qu'elle avait "suspendu" les activités du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), dans le nord-est du pays, ravagé par l'insurrection islamiste de Boko Haram, accusant certains de ses membres d'espionnage en faveur des jihadistes. "Nous disposons d'informations crédibles selon lesquelles certains d'entre eux se livrent à des pratiques pernicieuses, susceptibles de nuire à la lutte contre le terrorisme, car ils entraînent des espions qui soutiennent les insurgés", a déclaré le colonel Onyema Nwachukwu, dans un communiqué. "En conséquence, les opérations de l'Unicef sont suspendues dans le nord-est jusqu'à nouvel ordre", a-t-il ajouté. Il n'a pas été possible d'obtenir une réaction de l'Unicef dans l'immédiat. L'insurrection de Boko Haram a fait plus de 27 000 morts et 1,8 million de déplacés dans le nord-est du Nigeria depuis 2009, provoquant une très grave crise humanitaire dans la région du lac Tchad.