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Un "Printemps soudanais" ?
Derrière l'Actu
Publié dans Liberté le 24 - 01 - 2019

Les Soudanais vivent-ils leur propre "Printemps arabe" ? Depuis la mi-décembre 2018, une série de nouvelles manifestations populaires sont apparues, allant jusqu'à culminer dans une vingtaine de villes à ce jour.
Même cas singulier du Darfour mis à part, le phénomène n'est pas nouveau. Fin janvier 2011, le Soudan avait connu l'impact du "Printemps arabe". Celui-ci retombera ensuite, dans un contexte de proclamation par le Soudan du Sud de son indépendance. Les manifestations se feront à nouveau vives en 2013 ; la réaction du pouvoir sera alors sanglante, faisant des centaines de morts, selon les recensements de diverses associations des droits de l'homme. Le Soudan n'en est donc pas à son coup d'essai ; pourtant, la phase qu'il traverse aujourd'hui est nouvelle à plusieurs égards. Ainsi de l'étendue géographique des manifestations, qui touche à ce stade quelques dizaines de villes, contrairement aux précédents de 2011 et de 2013, où la donne était, quelques exceptions mises à part, plutôt restée confinée à la capitale soudanaise et à ses environs.
De même concernant les catégories socioprofessionnelles soudanaises contestataires ; aujourd'hui, les manifestations ne se limitent pas – ou plus – aux couches les plus modestes du pays. Le "syndicat des professionnels", agrégat de catégories sociales incluant les classes dites moyennes ou supérieures de la société — médecins, ingénieurs ou encore professeurs — fait ainsi partie des formations lancées dans ce qui apparaît à de maints égards comme une contestation du pouvoir du président Omar al-Bachir.
Certes, certains manifestants se limitent à une demande de rééquilibrage du pouvoir d'achat ; mais les slogans anti-régime sont aussi là. Les demandes du "syndicat des professionnels", agrégées à celles de "la population" prise dans son ensemble ainsi qu'aux actions et demandes de structures plus franchement représentatives des "jeunes", donnent à ce vent de la contestation plus de substance encore.
Le "syndicat des professionnels" n'en est pas à son coup d'essai ; dès 2016, il s'était démarqué par ses nombreux appels à la grève, sur fond de dégradation de la situation socioéconomique dans le pays. L'inflation annuelle à deux chiffres, ainsi que les pénuries prévalant dans le pays, notamment pour ce qui concerne des produits dont il est pourtant censé être riche (essence, gaz, produits alimentaires dont le mil…) ont entretenu dès lors le vent de la contestation. La sécession du Soudan du Sud, tout comme la dénonciation par le président du "complot" que sous-tendraient les mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale prononcés à son encontre en 2009 et 2010, ont paru pouvoir contenir la situation durant un certain moment : un phénomène, somme toute logique, devant la peur de la population de voir ses critiques être interprétées comme une collusion avec les "ennemis du régime". Mais l'aggravation constante de la situation socioéconomique, ainsi que le recours des services du président Al Bachir, un moment durant, à la répression, affaibliront la posture du chef de l'Etat soudanais.
Certaines tendances nouvelles et importantes prévalent aujourd'hui.
Ainsi de l'attitude de l'armée et de la police, qui, plutôt que de participer d'un tout-répressif, oscillent globalement entre distanciation et empathie — voire sympathie — avec les manifestants.
Ainsi aussi du pouvoir, qui, par ricochet, fait le choix d'une certaine prudence, s'en tenant — toutes proportions gardées — à une répression "légère" (une quarantaine de morts, mais tout de même plus de mille blessés) si on la compare aux précédents qui ont pu prévaloir. S'ajoute à cela un autre élément important incarné par la société civile soudanaise : celle-ci ne pèse pas encore grand-chose, et surtout, elle souffre, à l'instar de beaucoup de ses égaux africains et moyen-orientaux, d'un manque de structuration et de coordination. Il n'en demeure pas moins que le régime fait face, de par l'action de cette dernière, à des signaux graves, qui confirment l'érosion du pouvoir d'Omar al-Bachir, même si sans entièrement le menacer.
Tout indique que le président soudanais est encore en mesure de se maintenir au pouvoir : on sait déjà qu'il représentera le Parti du Congrès National à l'élection présidentielle de 2020, même si au détriment des limites de mandat que lui impose la Constitution.
Ses opposants politiques, quant à eux, sauf surprise assez improbable, ne feront pas la différence à cette occasion. L'activation des Soudanais mérite cependant d'être suivie attentivement, et sérieusement : les accélérations de l'histoire peuvent parfois être brusques, et inattendues.
B. M.
(*) Directeur de Stractegia Consulting et enseignant-chercheur à Madrid


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