La note attribuée à notre pays est essentiellement basée sur les manifestations de corruption, comme les pots-de-vin, le détournement de fonds publics, la prévalence des fonctionnaires utilisant la Fonction publique à des fins privées... La lutte contre la corruption en Algérie n'a pas connu d'avancées à même de dire que le pays est prêt à juguler les activités illégales qui sont délibérément dissimulées et qui ne sont révélées qu'au travers de scandales, d'enquêtes ou de poursuites judiciaires. C'est ce qui ressort du dernier rapport de l'indice de perception de la corruption (IPC) pour l'année 2018 réalisé par Transparency International, qui classe l'Algérie à la 105e place sur les 180 pays touchés. Certes, l'Algérie a gagné 7 places par rapport à l'IPC de l'année 2017 (112e place), mais avec un score de 35 points seulement sur 100, Transparency International estime que le pays est à la traîne par rapport à d'autres qui ont pris en considération les précédentes recommandations. "Bien que des chercheurs du milieu universitaire, de la société civile et des gouvernements aient fait des progrès en matière de mesure objective de la corruption dans des secteurs spécifiques, il n'existe à ce jour aucun indicateur qui permette de mesurer directement et de manière exhaustive et objective les niveaux nationaux de corruption", a indiqué Transparency International qui déplore, par ailleurs, la prolifération de ce fléau dans le secteur public et privé. La note attribuée à l'Algérie était essentiellement basée sur les manifestations de corruption, comme les pots-de-vin, le détournement de fonds publics, la prévalence des fonctionnaires utilisant la Fonction publique à des fins privées sans subir de conséquences, mais aussi la capacité des gouvernements à endiguer la corruption et à appliquer des mécanismes d'intégrité efficaces dans le secteur public, les contraintes bureaucratiques excessives, les nominations basées sur le népotisme plutôt que sur la méritocratie, les poursuites pénales contre les fonctionnaires corrompus et les lois adéquates sur la divulgation financière et la prévention des conflits d'intérêts pour les fonctionnaires. Evoquant les autres aspects juridiques, Transparency International a également mis en valeur la protection juridique des lanceurs d'alerte, des journalistes et des enquêteurs lorsqu'ils signalent des cas de corruption et de versement de pots-de-vin. Cela étant dit, l'Algérie n'est pas le seul mauvais élève puisqu'elle est classée aux côtés de l'Egypte, du Brésil, de la Zambie, de la Côte d'Ivoire, de l'Arménie, du Salvador, du Pérou et du Timor oriental. Quant à nos voisins tunisien et marocain, ils se partagent la 73e place avec 43 points sur 100, suivis de la Turquie (78e). Quant aux pays très mal classés, où la corruption fait des ravages, on retrouve la Somalie (180e place), le Soudan du Sud et la Syrie (178e place), la Corée du Nord et le Yémen (176e place), la Libye (170e place) et le Venezuela (168e place). Et si le Danemark, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Finlande, Singapour, la Suisse et la Suède occupent des places honorables (entre 1re et 7e place), trois pays ont perdu des points et se sont retrouvés à la 11e place (Allemagne), 21e place (France) et la 22e place (Etats-Unis d'Amérique). Pour Transparency International, la plupart des pays mal classés ne font guère preuve de diligence pour observer ses recommandations, et encore moins investir dans les mécanismes efficaces de lutte contre la corruption. FARID BELGACEM