Dans le but de sensibiliser les diabétiques sur les risques qui peuvent mener à des complications désastreuses s'ils observent le jeûne du Ramadhan, le service endocrinologie et diabétologie du CHU Abdelkader-Hassani, a organisé samedi dernier, à l'hôtel Beni Tala, sa 3e journée de diabétologie avec pour thème "Diabète et Ramadhan". Lors de cette rencontre scientifique à laquelle ont assisté des praticiens en diabétologie, des paramédicaux et ce nombreux malades, six communications orales et affichées ainsi que des symposiums liées au thème principal ont été présentés à l'assistance à savoir : "Diabète et Ramadhan","Diabète et maladies cardiovasculaires", "Prise en charge du pied diabétique en unité spécialisée", "Les nouvelles recommandations sur le traitement de l'acromégalie", "Diabète gestationnel : repérer, dépister et surveiller" et "Pathologies associées au diabète". Selon le Dr Kh. Talha, médecin spécialiste en endoctrino-diabétologie au CHU Abdelkader-Hassani, cette rencontre scientifique intervient à la suite d'une étude qui a été réalisée auprès de 340 malades au cours du mois de Ramadhan de l'année passée et lors duquel il a été constaté que 70% des personnes atteintes de diabète ont observé le jeûne sans l'autorisation de leur médecin traitant. "Donc, puisque ces patients insistent pour jeûner, tout en passant outre les consignes de leurs praticiens, ils doivent prendre des précautions pour ne pas nuire à leur état de santé. Sinon, ils peuvent avoir des complications surtout sur le plan physio-pathologique, notamment la diminution de la glycémie et de l'insuline, qui du coup vont retentir sur le métabolisme de l'organisme d'une manière autre que la voie du glucose", a-t-elle indiqué. Et d'ajouter: "Ce dernier va agir sur les corps gras et abimés et activera la voie de la cétogenèse et va le compliquer par un coma et ce dernier est très fréquent durant le mois sacré. Aussi, la diminution de la glycémie durant le mois de Ramadhan provoque l'augmentation de l'hormone du glucagon". À ce propos, elle a expliqué : "Donc, il y aura une glycogénolyse hépatique qui va exagérer et celle-ci va accentuer l'hyperglycémie entraînant deux complications, à savoir l'hyperglycémie et l'acidocétose et sans parler des hypoglycémies pour les malades qui ne suivent pas leurs traitements et ne respectent pas le régime durant le mois de Ramadhan". A.BOUSMAHA