Avançant une "raison de santé", l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Horst Köhler, a démissionné de ses fonctions. À peine vingt-trois mois après sa désignation, l'ancien président allemand Horst Köhler a présenté mercredi soir sa démission au secrétaire général des Nations unies de son poste d'émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental pour "raison de santé", sans précision aucune à ce sujet. "Le secrétaire général regrette profondément cette démission, mais dit la comprendre parfaitement et transmet ses meilleurs vœux à l'émissaire", a indiqué un communiqué de l'ONU. Cette démission trouverait peut-être ses raisons ailleurs, vu que Horst Köhler n'avait pas réussi à rapprocher les positions du Maroc et du Front Polisario. Il avait reconnu en mars dernier qu'il ne fallait pas "s'attendre à un résultat rapide car les positions divergeaient toujours fondamentalement". D'ailleurs, une proche du dossier a confié à l'agence APS que le départ de l'ancien président allemand était en fait prévisible, "parce qu'il ne s'est pas en fait retrouvé dans une situation confortable et ce n'est pas son style". Bien qu'il ait réussi le premier pari, celui de remettre le processus politique sur les rails après six ans de blocage des négociations entre le Front Polisario et le Maroc, il s'est retrouvé confronté aux obstacles rencontrés jusque-là par ses prédécesseurs. Ainsi, le conflit du Sahara occidental aura consommé quatre médiateurs après les deux Américains James Baker et Christopher Ross et le Hollandais Peter Van Walsun. Il attendait des "efforts réels" de la part des deux protagonistes qui étaient nécessaires pour créer la confiance qui manque à la progression des négociations. Mais cela a été loin d'être le cas, notamment après le refus du Maroc de se montrer coopératif sur les mesures de confiance sur lesquelles il avait insisté, particulièrement celles portant sur le déminage et la reprise des visites entre familles sahraouies. Horst Köhler, qui a évoqué des "solutions innovantes" au conflit lors de son dernier briefing au Conseil de sécurité, prévoyait de tenir la troisième réunion en septembre, alors qu'un agenda parallèle misait sur un plan de paix ficelé avant octobre. En fin de compte, il surprend tout le monde avec sa démission, accueillie avec tristesse par le Front Polisario, qui a exhorté "le secrétaire général des Nations unies à agir rapidement pour désigner un nouvel envoyé personnel, qui partage la conviction, la stature et la détermination du président Köhler". "Le royaume du Maroc a pris note, avec regret, de cette démission", a réagi dans un communiqué le ministère marocain des Affaires étrangères, "en rendant hommage à M. Horst Köhler pour les efforts qu'il a déployés". L'Algérie a fait part de son "profond regret", tout en rendant, dans un communiqué, "un hommage bien mérité à M. Köhler pour l'engagement et la détermination dont il a fait montre pour la relance du processus de règlement (...) depuis trop longtemps à l'arrêt".