Située à quelques kilomètres à l'ouest du chef-lieu de la commune d'Oued Fodda (wilaya de Chlef), la petite localité de Zebabdja, précisément au lieudit El-Markaz (le centre), non loin de la RN4, avait connu, un certain 8 septembre 1960, une grande et historique bataille entre un groupe de moudjahidine issus de la même région et l'armée française. Selon quelques témoins ayant pris part à cette confrontation, qui se souviennent toujours des circonstances qu'ils ont vécues durant cette journée, la bataille en question avait duré plus d'une demi-journée, puisqu'elle avait débuté vers 7h avant de s'achever aux environs de 13h. "La bataille s'était soldée par la mort de 8 chouhada de l'ALN qui sont tombés au champ d'honneur ce jour-là dans ce même endroit, à leur tête Si Belaïd et Si Rachid qui avaient combattu l'ennemi durant plusieurs heures avec un grand courage, malgré le nombre des militaires français et leurs armes de qualité. Cette bataille reste considérée depuis comme l'une des plus importantes que notre pays ait connues durant toute la guerre de libération nationale", dira d'emblée l'un de ceux qui avaient vécu les affres de cette bataille, Miloud Meghraoui en l'occurrence. Le même témoin raconte que l'armée française avait déployé, ce jour-là, tous les moyens humains et matériels dont elle disposait. Selon lui toujours, un grand nombre de soldats sur terre qui étaient appuyés par de violentes attaques de l'aviation militaire française encerclaient de partout la localité de Zebabdja et surtout l'endroit où se trouvaient les moudjahidine. "Ils nous sont tombés dessus de tous les côtés, histoire de nous surprendre et commettre ainsi leur forfait. Des tirs nourris de la part des groupes terrestres et aussi ceux de l'aviation de l'ennemi avaient provoqué chez l'ensemble des habitants de la région une panique générale, puisqu'ils nous ont pris d'assaut et détruit sauvagement plusieurs de nos habitations. Les soldats de l'occupant colonial savaient que nous nous trouvions dans cet endroit. Ils disposaient de cette information on ne sait comment. C'est pourquoi ils avaient mis le paquet pour investir les lieux. Et malgré l'ampleur de cette offensive, les troupes françaises avaient perdu au moins 39 des leurs, suite à une riposte que nos moudjahidine avaient menée avec fermeté et détermination", raconte Miloud Meghraoui, alors accompagné de plusieurs autres témoins. Après 59 ans, ces lieux historiques sont toujours à l'abandon Aujourd'hui et après 59 ans de cette grande et historique bataille, les lieux, qui avaient connu des circonstances durant cette journée de 8 septembre 1960 qui font la fierté de toute la région et même de tout le pays et qui resteront gravées dans la mémoire de tous, sont carrément abandonnés et livrés à leur triste sort. Pour l'ensemble des moudjahidine de la région qui regrettent de voir leur champ de bataille dans cet état, la colère et l'indignation sont grandes. "Il est inconcevable de voir, de nos jours, cet endroit historique et plein de souvenirs qui font partie de notre identité nationale, dans un état lamentable, regrettable. Nous avions maintes fois insisté auprès des autorités locales de prendre soin de ces lieux qui devaient servir de sources d'informations pour toutes les générations. Ensemble, nous interpellons les pouvoirs publics afin que ces mêmes lieux soient réhabilités et aménagés en un patrimoine ou en un monument, car cela fait indéniablement partie de notre chère histoire révolutionnaire", soupirent de nombreux moudjahidine de la région.