L'Egypte et le Qatar qui soutiennent des parties différentes en conflit se sont échangé mardi des accusations d'entraver une sortie de crise. La communauté internationale se réunit aujourd'hui, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, pour discuter sur la situation en Libye. Cette réunion que coprésident la France et l'Italie a pour but de préparer une conférence internationale visant à sortir ce pays d'un conflit meurtrier. Plusieurs pays impliqués directement ou indirectement dans la crise libyenne prendront part à une réunion, coprésidée par la France et l'Italie, pour tenter de parvenir à une position commune avant d'aller vers une conférence internationale sur la Libye. Les discussions s'annoncent toutefois houleuses tant les divergences de vues entre les différents acteurs engagés dans cette crise demeurent profondes. L'Egypte et le Qatar qui soutiennent des parties différentes en conflit se sont échangé mardi des accusations d'entraver une sortie de crise. À l'ONU, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a appelé à "éloigner des parties dont l'engagement en Libye entravent une solution globale". "(..)Il est temps d'éloigner les responsables de l'anarchie régnante dans ce pays", a-t-il déclaré, dans une allusion à peine voilée au Qatar. La réaction de l'émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani, ne s'est pas fait attendre puisque ce dernier a estimé, au contraire, que ce sont les pays soutenant le général Khalifa Haftar, dont l'Egypte, qui retardent le processus politique en Libye. "Les opérations militaires (offensive de Khalifa Haftar, ndlr) contre la capitale Tripoli empêchent la tenue d'une conférence nationale inclusive en Libye, en application des résolutions de l'ONU", a soutenu le roi du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani. Selon lui, "ce blocage est dû au soutien apporté par des pays aux milices liguées contre le gouvernement d'union nationale (GNA) légitime". Il n'est pas sûr dans ce contexte que la France et l'Italie qui coprésident la réunion d'aujourd'hui réussissent à rapprocher les points de vue. Avant la réunion d'aujourd'hui, le président du GNA, Fayez El Saraj, et la haute représentante de la diplomatie européenne, Fédérica Mogherini, se sont rencontrés, mardi à New York, pour discuter de l'évolution de la situation en Libye. Mme Mogherini a indiqué à l'occasion que "les efforts de l'UE vont dans le sens du retour du processus politique en Libye". De son côté, le président El Saraj, a réitéré l'engagement des forces du GNA à "résister aux agressions contre la capitale Tripoli", en réaffirmant "qu'il n'est pas question d'abandon du projet de l'installation d'un Etat civil et démocratique". Par ailleurs, onze membres présumés de l'organisation autoproclamée Etat islamique ont été tués près de la ville de Mourzouq, dans le sud de la Libye, lors d'une frappe aérienne de l'armée américaine, la deuxième en moins d'une semaine contre des positions du groupe terroriste, a affirmé le commandement américain en Afrique (Africom). Karim Benamar