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"La Mecque des révolutionnaires" : nostalgie, combat et désillusions
"Alger, capitale de la révolution", d'Elaine Mokhtefi
Publié dans Liberté le 24 - 11 - 2019

"Mon histoire avec l'Algérie ne se terminera jamais. Elle a envahi mon être depuis toutes ces années. J'étais un des rêveurs qui y sont allés pour construire un monde nouveau ", écrit l'auteure.
Ce livre a d'abord paru en anglais en 2018 chez Verso Books à Londres sous le titre Algiers, Third World Capital- Freedom Fighters, Revolutionaries, Black Panthers, puis en français en 2019 chez La Fabrique (France) et Barzakh (Algérie) sous le titre indiqué ci-dessus, la traduction étant assurée par l'auteure elle-même, parfaite bilingue. Lire cette autobiographie d'Elaine Mokhtefi, c'est, pour la génération des années cinquante, plonger dans les souvenirs de la guerre de Libération nationale, puis des premières années de l'indépendance.
Pour les jeunes d'aujourd'hui, c'est une source d'informations sur cette période particulière de l'histoire récente de l'Algérie. Le lecteur saura qu'Elaine Klein, qui devient Elaine Mokhtefi après avoir épousé le Moudjahid Mokhtar Mokhtefi, est née en 1928 à New-York, aux Etats-Unis d'Amérique, dans une famille juive de condition sociale modeste. Journaliste, elle arrivera à Paris en 1951.
Au contact des ouvriers algériens de l'émigration, elle prendra conscience de la justesse de leur combat pour l'indépendance de leur pays. Son engagement pour la cause algérienne sera définitif après sa rencontre avec Frantz Fanon et Mohamed Sahnoun à Accra en 1958. Le premier était ambassadeur du GPRA pour l'Afrique, le second, délégué de l'Ugema à la Conférence mondiale de la jeunesse qui se tenait dans la capitale du Ghana, premier pays africain à recouvrer son indépendance.
À partir de là, le sort d'Elaine Mokhtefi était entièrement lié à celui de la révolution algérienne. Elle regagne New York où elle va travailler avec le bureau du GPRA en œuvrant à faire connaitre la cause algérienne aux Nations unies. C'est en octobre 1962 qu'elle arrive à Alger, dans l'effervescence de l'après-guerre. Journaliste à l'APS, elle poursuit son militantisme en recevant plusieurs délégations de mouvements de libération africains.
Les détails et les photos de cette époque plongent le lecteur dans l'ambiance des années soixante-dix où l'Algérie était considérée comme "La Mecque des révolutionnaires" du monde entier. C'est d'ailleurs cela qui a inspiré le titre du livre à Elaine Mokhtefi. À sa lecture, ceux qui appartiennent à la génération des années cinquante sont saisis de la nostalgie d'un pays fort, doté de principes et possédant un idéal de liberté pour lui et pour les autres.
L'Algérie devient le moteur de quelque chose de puissant, d'une volonté de se débarrasser définitivement du colonialisme, du racisme et de toutes les formes d'oppression des peuples. Fidel Castro, Che Guevara, Giap, les représentants des mouvements de libération défilent à Alger. De grands évènements internationaux s'y déroulent, captant l'intérêt du monde entier.
Elaine Mokhtefi s'implique dans l'organisation du premier Festival panafricain de la Jeunesse en 1969, qui fut un grand succès. À Alger, elle continue de traduire des textes politiques en anglais et en français pour les diffuser à l'étranger. Mais, Elaine Mokhtefi découvre l'autre face du rêve, assiste avec angoisse à la répression des opposants, constate que ses compagnons de combat utilisent les mêmes geôles coloniales pour torturer leurs frères qui s'opposent à leur politique.
L'idéal de liberté et de démocratie se lézarde, le rêve est confronté à une dure réalité. Elle quitte l'Algérie en 1974. "Mon histoire avec l'Algérie ne se terminera jamais. Elle a envahi mon être depuis toutes ces années. J'étais un des rêveurs qui y sont allés pour construire un monde nouveau", dira Elaine Mokhtefi qui rend un hommage particulier à Frantz Fanon, "homme intense, tendu et pressé", très passionné par l'Algérie.
Elle le reverra sur son lit d'hôpital avant son décès dans le Maryland, aux Etats-Unis, et restera proche de sa famille. "En lisant ce livre, le lecteur en appréciera les nuances, les niveaux de détails et les réalités de l'Histoire". Il s'adresse autant aux chercheurs, aux étudiants qu'à un large public.

ALI BEDRICI
Alger, capitale de la révolution, de Fanon aux Black Panthers, d'Elaine Mokhtefi, éditions La Fabrique (Paris) et Barzakh (Alger),
288 pages, 2019.


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